samedi 22 décembre 2007

Petite réflexion

Noël
L'ambiance de Noël est partout ... Lumière douce et atmosphère chaleureuse. Il flotte dans l'air comme une odeur de clou de girofle et de bonne orange.
Noël est là ... et moi, ça me donne envie de profiter de cette ambiance mystique, merveilleuse pour me lancer dans des lectures fantastiques ... Alors j'ai décidé de passer Noël avec : La trahison des dieux de Marion Zimmer Bradley et Les contes d'Andersen.


Joyeux noël à tous!
(source de l'image : nikohk.com/tag/noel)

"A quoi ça sert de conter ta vie si t'en inventes pas des bouts?"

Les chroniques du Plateau-Mont-Royal
Michel Tremblay

Actes Sud/Thésaurus, 2000.

La vie d'un quartier de Montréal débutant en 1942 et se terminant dans les années 60. Plus particulièrement, l'histoire d'une famille bien particulière de ce quartier : la famille de la vieille Victoire.


Cet intégral réuni les six tomes des Chroniques que l'on peut trouver séparément :
1 - La grosse femme d'à côté est enceinte , 2 - Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, 3 - La Duchesse et le Roturier, 4 - Des nouvelles d'Édouard, 5 - Le premier Quartier de la lune, 6 - Un objet de beauté.


Que dire ! Il y aurait tant de choses et pourtant … je ne trouve pas mes mots. Bon ! Je vais tout de même essayer, mais prenez bien conscience que mon cœur est bien plus rempli que ce commentaire …
Dans Les chroniques du Plateau-Mont-Royal, Michel Tremblay nous offre un mélange magnifique de triste réalité et de tendre poésie. C’est ce qui m’a le plus touchée : cette dimension de rêve qu’il nous fait partager alors que l’existence de ses personnages est dure, sensible, fragile.
Ce qui m’a émue aussi c’est le vivant des protagonistes. Ils sont là parmi nous, si bien décrits qu’ils en deviennent presque palpables. On les voit évoluer, on les entend penser, on écoute leur cœur. Ils font partis de notre univers. Que c’est dur de les quitter … même pour un instant.
En refermant le dernier tome, on a l'impression d'avoir passer notre vie avec eux et une pointe de nostalgie apparaît dans notre coeur. On repense à La grosse femme d'à côté est enceinte, à Thérése et Pierrette à l'école des saints-anges et on se demance pourquoi. Pourquoi tant de rêves gâchés? Mais aussi, pourquoi ma lecture doit-elle s'arrêter bientôt?
L’écriture est fluide, coulante. Ce livre se lit facilement. Rien ne bloque, tout passe. Et pourtant, ces six tomes sont extrêmement intelligents, pointilleux sur la psychologie, sur des thèmes philosophiques profonds.
Une histoire à la fois intime, personnelle, mais également sobre, pudique, délicate. Un plaisir indescriptible à lire ces six merveilleux romans qui parlent de la vie, de la mort, de la famille. Où il se dégage malgré tout un amour des petits riens de l'existence même si cette dernière est cruelle. Un livre où l'amour des mots, des livres est omniprésent.
Un livre sur tant de choses que je ne pourrai toutes les citer.
Un dernier mot : Lisez!
Faites la connaissance de l'émouvante Albertine, de la magnifique grosse femme, du tendre Marcel, d'Edouard le rêveur, de Thérése la vivante et tous les autres. Ils feront partis de votre vie ... pour toujours!

"Les lilas sont déjà finis." Pierrette avait posé son sac d'école sur la marche, à côté d'elle. "Sont déjà tout bruns, tout chesses." Thérèse se dandinait d'un pied sur l'autre devant son amie. Elle aurait bien aimé commencer une partie de "ciel, purgatoire, enfer", mais elle savait qu'elles n'auraient pas le temps de la terminer avant de partir pour l'école. Elle s'arrêta, le temps de se gratter un mollet. "Les lilas sont finis mais les coeurs-saignants s'en viennent. Moé, j'aime mieux les coeurs-saignants."

(Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-anges in Chroniques du Plateau-Mont-Royal, Actes sud, p 197)


(Source de l'image : orleansautrement.unblog.fr (Doisneau)

lundi 17 décembre 2007

Vu au théâtre

Les fables de La fontaine
A la Comédie française
Mise en scène, décors et les lumières de Robert Wilson

J'ai passé une soirée très agréable. Costumes magnifiques, couleurs et musiques grandioses ... Les personnages bougent, dansent, rient. Tout s'illumine, tout chante. La scène devient un autre monde où nous plongeons les yeux fermés.
Les acteurs s'amusent et nous aussi. Christine Fersen est splendide en Jean de La Fontaine. Le voir se mouver dans l'univers que lui-même a crée est très émouvant.
L'acteur que j'ai également adoré est : Christian Gonon. Quel jeu! Je l'avais aimé dans Cyrano, dans Le misanthrope, dans Le partage de midi ... Je l'ai adoré dans Les Fables! Un superbe acteur ... Vraiment épatant!

Mais j'ai été dérangée, par contre, par le côté parfois trop simplet de cette pièce. C'est vrai que je suis très heureuse que ce spectacle soit accessible aux enfants. C'est vraiment très bien fait. Ils peuvent ainsi s'approcher de l'oeuvre de La Fontaine, mais pour un adulte qui, de plus, a étudié La Fontaine cela peut paraître un peu naïf. J'ai été parfois fatiguée par les cris trop fréquents des bêtes. J'ai trouvé cela agressif et très loin de ma vision de l'auteur.

Ce spectacle est à voir pour le plaisir des yeux, pour entendre la si belle langue de La Fontaine ... pour le plaisir tout court ... mais à condition d'avoir gardé son âme d'enfant.

(Source de l'image : site de la Comédie française)

lundi 3 décembre 2007

Moment passionné ...

Edward John Pointer

(source : lali.toutsimplement.be)

Pause BD

Tintin et le sceptre d'Ottokar
8



Hergé, Casterman, 2006.


Tintin retrouve une sacoche oubliée sur un banc. L'adresse étant inscrite dedans, il décide de la rendre à son propriétaire. Ce dernier est le professeur Halambique, savant sigillographe, expert en sceaux ...

Un petit coup de coeur pour ce Tintin qui nous fait voyager en Syldavie, pays slave et envoûtant. Une bonne intrigue et un suspense final très bien mené (même si on sait qui va gagner, on se prend tout de même au jeu ) ... J'aime les décors, j'aime l'histoire et les personnages. Un super moment, une super BD!

mardi 27 novembre 2007

De l'utilité des comptines

Les dix petits nègres
Agatha Christie


Hachette jeunesse, 2007.



Il se passe quelque chose d'anormal. Les dix personnes conviées sur l'île du Nègre en ont la certitude. Pourquoi leur hôte est-il absent ? Soudain, une voix s'élève, accusant d'un crime chaqueinvité. Commence alors une ronde mortelle, rythmée par les couplets d'une étrange comptine...

Oh! Quel machiavélisme madame Christie ... J'ai vraiment adoré. Quel bonheur de se plonger dans un roman de cette grande dame anglaise. C'est court, passionnant, simple, intelligent. C'est tout simplement un superbe moment.
J'aime cette ambiance de l'ancienne Angleterre, huis clos inquiétants et personnages au passé trouble. Au lieu de nous faire peur avec des meurtres sadiques et sanguinolants au possible comme dans les thrillers d'aujourd'hui, notre grande dame du crime mise sur la vie antérieure des protagonistes, sur les méthodes, les mobiles, la mise en scène, l'ambiance étrange et c'est vraiment mieux selon moi.
Un roman qui m'a captivée du début à la fin. L'écriture est toujours aussi parfaite et l'énigme autant introuvable. J'ai adoré ce jeu avec la comptine. Terrifiant!
J'ai mis très longtemps avant de commencer l'oeuvre d'Agatha Christie, mais mon attente est largement récompensée.

"Elle frissonna au souvenir de la face convulsée d'Anthony Marston.Comme elle passait devant la cheminée, elle regarda les vers de Milton encadrés de métal chromé : "Dix petits Nègres s'en allèrent dîner. L'un d'eux s'étrangla et il n'en resta plus que neuf." En elle-même, elle se dit : "C'est épouvantable! Exactement ce qui s'est passé ce soir !" Pourquoi Anthony Marston s'était-il suicidé? Véra n'avait nulle intention d'attenter à ses jours. Elle repoussait de tout son être l'idée de sa mort... mourir... C'était bon pour les autres."

(Dix petits nègres, Livre de poche, p 96)


(Source de l'image : abcmaths.free.fr)

lundi 26 novembre 2007

Au bûcher!

C'est ainsi que les hommes vivent
Pierre Pelot



Le livre de poche , 2006.



Automne 1999. Lazare Grosdemange, journaliste et grand voyageur, revient sur les lieux de son enfance. Un accident lui a fait perdre la mémoire dans des circonstances troublantes qu'il cherche de toutes ses forces à éclaircir.
Au début du XVIIe siècle, dans cette partie des Vosges, Dolat, fils d'une paysanne brûlée pour sorcellerie, apprend qu'il a été recueilli par les religieuses de Remiremont et adopté par une demoiselle de haut lignage. Il se retrouve impliqué avec Apolline, sa " marraine " devenue sa maîtresse, dans les intrigues qui secouent le duché de Lorraine, et doit s'enfuir vers la Bourgogne voisine. La guerre de Trente Ans qui dévaste la Lorraine atteint bientôt ces régions sauvages et sépare les deux amants. Par des voies secrètes et souterraines, la quête de Lazare Grosdemange va croiser, au-delà des siècles, les aventures de Dolat, " fils du diable ". Fresque hallucinée de la guerre de Trente Ans et roman contemporain, C'est ainsi que les hommes vivent est une immense aventure du langage et de la mémoire.

J'ai terminé ce livre bien plus tard que prévu. Il est vrai que c'est un monument! Cette lecture n'est pas de tout repos : violence, sexe, trahison, haine, passion, ... Tout tourne à une vitesse impressionnante. De plus, L'auteur a une écriture très savante. Ce roman demande beaucoup d'attention.
Pour revenir à l'histoire elle-même. Elle m'a beaucoup plu. Les précisions sur les us et moeurs de l'époque sont parfaitement bien décrites. On s'y croirait. Certaines scènes donnent la chair de poule (la scène du coffre sur les seins par exemple et bien d'autres vraiment écoeurantes).
Par contre, j'ai mis du temps à m'attacher à Apolline. Cette jeune fille un peu glaciale dans la première partie du roman a réussi à obtenir mon amitié qu'à partir de sa fuite avec Dolat. Pas avant. Au début de l'histoire, je ne comprenais pas les sentiments d'Apolline pour Dolat : intérêt, véritable amour, ... ça m'énervait un peu! Mais la fin éclaire tout pour notre plus grand plaisir. J'ai beaucoup aimé la fin de l'histoire du XVIIème siècle mais moins celle du XXème ... Cette dernière m'a paru un peu soudaine!
Le personnage que j'ai préféré et que je ne suis pas prête d'oublier est Clauda, la mère de Dolat. Magnifique!

Donc, un livre que j'ai aimé mais qui parfois m'a paru un peu long ... Certaines scènes sont majestueuses d'autres un peu fastidieuses ... En tout cas, un roman à lire, passionnant et enrichissant ... malgré de grosses difficultés!

"Elle se leva. Elle tremblait de tout son corps et gardait les mains croisées sur ses seins. Les méches dénouées par le tirage de la robe et retombant de part et d'autre sur sa figure. Le mouvement de redressement fouetta et aviva autour d'elle l'odeur qu'elle portait sur la peau. Elle se tint droite, soufflant profondément et baissant les bras le long du corps, montrée telle qu'elle était et comme si par cela elle eût espéré quelque impensable changement dans l'ordonnement des choses écrites, passées comme à venir, comme si elle eût pensé par cette attitude attirer vers elle le regard même de Dieu."

(C'est ainsi que les hommes vivent, Livre de poche, p 93)


(Source de l'image : pagesperso-orange.fr)

mardi 20 novembre 2007

Moment passionné ...

Un livre ... Un banc ... Une histoire ...

(Source : yoda.zoy.org/2004/0429-Ebisu_Meguro/01-Livre_....)

dimanche 18 novembre 2007

Pause BD

Tintin et l'île noire
7

Hergé, Casterman, 2006.



Tintin aperçoit un avion en difficulté. En allant voir les pilotes pour leur demander s'ils ont besoin de quelques choses, l'un deux lui tire dessus. Tintin se retrouve à l'hôpital et comprend qu'un mystère se joue. Ses aventures l'emméneront jusqu'en Ecosse où la terrible île noire l'attend ...

Encore un très bon petit Tintin. Toujours aussi efficace, dynamique et entraînant.Une petite préférence pour la dernière partie du livre lorsque Tintin est sur l'île noire. Dommage que ce passage soit si court.Des Dupond et Dupont toujours aussi gauches et drôles.
Une bonne BD!

Bulle de douceur

Kiki la petite sorcière

Film d'animation japonais
Hayao Miyazaki




Un petit bijou de film. Je l'ai vu dans un tout petit cinéma de campagne et j'en garde un magnifique souvenir.
Une histoire simple sur les petites joies de la vie qui m'a mis le coeur en fête pendant des semaines.
Tout est douceur et tendresse dans ce film. L'on a envie de sourire à la vie, de prendre le temps de vivre et de déguster chaque seconde ...
La BO est aussi un pur plaisir de bonne humeur ...
Une atmosphère sereine et simple. Un bonheur!



Dans la famille de Kiki, on est sorcière de mère en fille. Mais pour avoir droit à ce titre, il faut partir faire son apprentissage dans une ville inconnue durant un an.
Un soir, accompagnée de son chat Jiji, après avoir embrassé ses parents, Kiki enfourche le vieux balai de sa mère et met le cap vers le sud "pour voir la mer" ... Commence alors l'apprentissage de notre jeune et espiègle Kiki, qui décroche un emploi de livreuse chez une sympathique boulangère ...


(source : buta-connection)

vendredi 9 novembre 2007

Laissez-moi vous parler de ...

Pearl Buck



Je tenais à vous parler de Pearl Buck ... Ecrivaine connue ... et pourtant, progressivement oubliée.

Pearl Buck est née en 1892 au Etats-Unis. Elle a trois mois lorsque ses parents missionnaires partent vivre en Chine où elle grandira en apprenant le chinois avant sa langue maternelle. En 1923 paraît le premier de ses romans inspirés par l'Asie : Vent d'est, Vent d'ouest . Le prix Pulitzer (1932) couronne La terre chinoise, que prolongent deux volumes: Les fils de Wang Lu et La famille dispersée.

Lauréate du prix Nobel en 1938, Pearl Buck a crée par la suite en Pennsylvannie une maison pour les enfants abandonnés. Elle est décédée en 1973.

C'est une véritable découverte, une histoire d'amour ... Pearl Buck m'a envoûtée avec sa simplicité et son amour de la vie.Je l'ai découverte par hasard dans une bibliothéque, les illustrations sur les couvertures de ses romans m'ont attirée; des visages doux, courageux, des paysages calligraphiés et féériques,... Le premier que j'ai ouvert a été La mère ... J'en suis encore totalement bouleversée. Cette vieille édition de poche tombant en lambeaux m'a accompagnée partout durant sa lecture.Pearl Buck est, à elle toute seule, un hymne à la vie. Malgré la vie écrassante de ses personnages, la vie passe avant tout. Ce que j'admire aussi chez elle, c'est la façon qu'elle a de décrire les paysages, on respire, on sent, on touche, on goûte, on voit ... on vit!!! Ses romans sont pleins d'odeurs et de couleurs. Prendre un roman de Pearl Buck, c'est se ressourcer, se rendre compte que la vie est faite de merveilles même dans la plus cruelle réalité.Merci à cette grande dame pour ces heures de lectures inoubliables ...

" Puis, de même que l'automne resplendit d'un chaud simulacre d'été avant de mourir pour faire place à l'hiver, ainsi en fut-il de l'amour subit que Wang Lung avait eu pour Fleur-de-poirier. Sa brève ardeur déclina et s'évanouit; il continuait de la chérir, mais sans passion.Quand la flamme se fut éteinte en lui, il se sentit soudain vieux et glacé par l'âge. Néanmoins, il la chérissait, et c'était un bonheur pour lui de l'avoir dans sa demeure. Elle le servait fidèlement et avec patience au-dessus de son âge, et il était toujours avec elle d'une parfaite bonté, et son amour devenait de plus en plus celui d'un père pour sa fille."
La terre chinoise, P.Buck, Livre de Poche, Paris, 1964.

De Pearl Buck, j'ai lu :
- La mère
- Pavillon de femmes
- Pivoine
- Vent d'Est, vent d'Ouest
- La terre chinoise
- L'exilée

J'ai dans ma bibliothèque , mais je ne les ai pas encore lus :
- Terre coréenne
- Les fils de Wang lung
- La famille dispersée
- L'ange combattant
- Fils du dragon
- Promesse
- Impératrice de Chine
- Mandala
- Le patriote
- Le sari vert
- La vie n'attend pas

Ce sont toutes de vieilles éditions trouvées dans des brocantes, vide-greniers, ...
De magnifiques heures de lecture et de voyage à venir ...

(Source image : orlok.com)


mercredi 7 novembre 2007

Pause BD

Tintin et l'oreille cassée
6


Hergé, Casterman, 2006.


Un fétiche d'une tribu sud américaine d'une grande valeur a été volé dans un musée. Tintin enquête ...

Un petit Tintin que j'aime beaucoup. La civilisation sud américaine m'a toujours beaucoup intéressée et je prends plaisir à lire cette BD de temps en temps ... On voit notre ami reporter passer de la guerre civile moderne à une ancienne tribu amazonienne, vainqueur ou vaincu, ... Un bon cru.
Une bonne intrigue, un bon humour. Encore un Tintin passionnant!

lundi 5 novembre 2007

Laissez-moi vous parler de ...

Marion Zimmer Bradley



... J'ai découvert cet auteur par hasard. Un passage dans une brocante. Une couverture enchantresse. Un titre envoûtant ... Les dames du lac. Je l'ai pris et je suis tombée en amour pour cette grande dame.

La légende Arthurienne a toujours été pour moi source de rêveries, de passions, ... Cette dernière mêlée à l'écriture si fabuleuse et subtile de Marion Zimmer Bradley crée un bijou, un joyau unique.

Mes années lycées ont été jalonnées par cette auteur. J'ai lu la trilogie des Dames du lac, puis La colline du dernier adieu et La princesse de la nuit. Depuis, je n'ai plus rien lu et pourtant ... le souvenir demeure ... parfait, semblable, fort!


Je ne sais pourquoi il y a quelques jours ma main est venue se perdre vers mes livres de Marion Zimmer Bradley. J'en ai ouvert certains, puis tous. Comme une immense bourrasque, j'ai senti mille sensations m'envahir, mille images, mille bonheurs ... Je me suis demandée pourquoi j'avais si longtemps laissé cet écrivain magnifique de côté. J'ai voulu relire un livre d'elle, me saouler de ses mots, m'envelopper de son univers, ...


Cette année sera ma redécouverte, mes retrouvailles avec Marion Zimmer Bradley. J'ai dans ma bibliothèque La trahison des dieux que je vais lire très prochainement. Je compte finir le cycle sur Avalon et me lancer également dans La romance de Ténébreuse formée de plusieurs romans racontant l'histoire d'une planète imaginaire. Je ne suis pas une très grande amatrice de Science-fiction (je n'ai lu que Le meilleur des mondes), mais venant de Marion Zimmer Bradley, je suis sûre d'aimer ...

J'aime un nombre incalculable d'écrivains, mais il y en certains qui rien qu'à l'évocation de leur nom précipitent mon esprit dans un tourbillon de sensations, de souvenirs, d'images ... Marion Zimmer Bradley fait partie de ceux-là, tout comme Pearl Buck ou Elisabeth Goudge et depuis peu Andrée Chédid ... Même si j'adore plein d'auteurs et pleins de romans, ces noms là sont comme ancrés en moi, comme une partie de moi. Je lis un Pearl Buck de temps en temps comme si c'était vital, une ressource nécessaire, ... Je viens de me rendre compte que j'avais laissé Marion Zimmer Bradley trop longtemps de côté, j'ai un besoin pressant de me replonger dans cette écriture.

(Source image : perso.orange.fr/bjornulfr/arthur)

dimanche 4 novembre 2007

La magie d'un manège

L'enfant multiple
Andrée Chédid

Librio, 2003.


Entre son père, musulman d'Egypte, et sa mère, chrétienne libanaise, Omar-Jo est un enfant heureux ! Aussi souvent qu'il peut, il va dans les montagnes, retrouver son grand-père, troubadour. Il a douze ans. La vie est belle ! Mais il habite Beyrouth. En 1987. Les hommes se font la guerre... Un beau dimanche ensoleillé, devant la porte de chez eux... " Papa ! Maman ! " L'explosion... Assourdissante, meurtrière, lui arrache plus que la vie ... Ses parents... Son bras ... L'exil. A Paris, le petit garçon aux prunelles d'Orient rencontre Maxime le forain... Son manège périclite ? Omar-Jo va le sauver! Sur la piste, au milieu des chevaux et des enfants rieurs, il caracole, chante et danse comme son grand-père au village. Il veut vivre ! Et sous les doigts magiques de son unique main, tout se transforme en or...

On m'a souvent parlée de la poésie de cette auteure, sa douceur, sa sensibilité ... On m'a souvent dit "Allez lis!" ou encore "Cette femme a le don de raconter plusieurs histoires dans une ... Magnifique!"
J'ai L'enfant multiple depuis un moment dans ma bibliothèque ... Je l'ai enfin ouvert! Je confirme. Cette femme a une écriture que je n'ai jamais lu avant ... unique. Quelle douceur, quelle poésie!
Cette histoire est simple, cruelle mais si belle! Une petit livre qui se lit vite, trop vite! Un bijou de tendresse et d'images inoubliables!Un vrai talent que cette auteure, grand-mère du chanteur français Mathieu Chédid, plus connu sous son nom de scène M ... On s'est d'où vient son don pour l'écriture!

Une vrai découverte, un vrai coup de foudre ... Je suis tombée en amour pour cette grande dame et je compte bien enrichir ma bibliothèque de ces oeuvres!

" Illettré, ne signant qu'avec son pouce maculé d'encre, le vieux Joseph était le meilleur conteur de la région. Durant les veillées d'hiver, ceux du voisinage se rassemblaient autour de lui. Pendant les longues soirées d'été, d'autres villageois traversaient les collines pour venir l'entendre. Il excellait aussi dans le chant, dans la danse. Pour les baptêmes, les mariages, les enterrements, on avait chaque fois recours à lui. Entièrement vêtu de blanc ou de noir, selon les circonstances, c'est lui qui précédait et conduisait le cortège."

(L'enfant multiple, Librio, p 49)

(Source de l'image : grainsetpixels.net)

Parce que tout est inquiétant ...

Les oiseaux et autres nouvelles
Daphné du Maurier

Livre de poche, 1995.


Au coeur de la nuit, le vent d'est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d'oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n'est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes... On retrouvera ici - et pas moins terrifiant - le récit qui inspira son chef-d'oeuvre au maître de l'angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l'horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d'un pommier à forme étrangement humaine, ou d'une ouvreuse de cinéma qu'un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance... Et la grande romancière anglaise, auteur de Rebecca et L'Auberge de la Jamaïque, nous entraîne vers le mystère à petits pas, à petites touches, au gré d'une écriture subtile, singulièrement moderne.

J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. La plume de Daphné du Maurier m'a envoûtée. Les oiseaux m'ont faite frissonner, Le pommier aussi. J'ai été intriguée par le suicide de Mary Farren, j'ai partagé le désespoir de Mme Ellis, ... Beaucoup de sentiment à cette lecture : angoisse, tristesse, horreur, ... Du pur bonheur! Chaque nouvelle nous capte jusqu'à la fin ... Quelle imagination de la part de Daphné du Maurier, je suis vraiment épatée ... Bravo!

"Il y avait trois ans qu'elle était morte, lorsqu'il remarqua le pommier pour la première fois. Certes, il savait qu'il était là, au milieu des autres, sur la pelouse qui, devant la maison, montait vers les champs. Mais, jamais auparavant, il n'avait accordé d'attention particulière à cet arbre que rien de distinguait de ses compagnons, si ce n'est qu'il était le troisième de la rangée en partant de la gauche, très légèrement à l'écart des autres, et plus incliné vers la terrasse."

(Le pommier in Les oiseaux et autres nouvelles, Livre de poche, p 73)


(Source de l'image : devildead.com)

jeudi 25 octobre 2007

Moment passionné ...





La débâcle - Theodore Robinson


(Source : xroads.virginia.edu)

dimanche 21 octobre 2007

Sculptez, mademoiselle!

Une femme
Anne Delbée


Livre de poche, 2007.



C'est grâce à ce livre, enfin réédité, que nous a été révélée la vie extraordinaire de Camille Claudel. Soeur aînée de l'écrivain Paul Claudel, Camille a connu, en tant que femme et en tant qu'artiste, un destin hors du commun. A la fin du siècle dernier, une jeune fille de dix-sept ans qui veut être sculpteur, c'est inconcevable, voire scandaleux. Or, Camille se lance dans l'aventure à corps perdu, avec l'enthousiasme et la farouche volonté qui la caractérisent. Jusqu'au jour de 1883 où elle rencontre Auguste Rodin. Le Maître accepte de la prendre comme élève ; bientôt il deviendra son amant. Suivent quinze années d'une liaison passionnée et orageuse d'où Camille sortira épuisée et vaincue... Elle mourra en 1943 à l'asile de Montdevergues, près d'Avignon, après un terrible internement qui aura duré trente ans, laissant au jugement de la postérité une oeuvre considérable, d'une rare puissance et d'une originalité visionnaire. Ce livre de réhabilitation de Camille, écrit avec émotion par une autre femme, une autre artiste, lui rend enfin justice.


Magnifique destin. Magnifique roman.Ce livre nous plonge dans l'oeuvre de Camille Claudel, ainsi que celle de Rodin. Un saut au beau milieu du monde artistique de la fin du XIX ème et du début du XX ème siècle.
L'écriture est bouleversante. Anne Delbée sait magnifiquement bien rendre la pensée de Camille Claudel. Ses angoisses, sa passion, tout est décrit si bien que l'on ressent toutes ces émotions nous-même. Le texte est parsemé de fragments des oeuvres de Paul Claudel, frère de Camille, le roman n'en est que plus poétique et saisissant. La passion, l'amour fraternel entre Paul et Camille est magnifique, violent ...
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce roman : l'art, la passion, les artistes pauvres, incompris, oublié (très bien rendu dans le texte), le monde sans pitié de la critique artistique, ... Je dirai en résumant que ce livre parle de la vie. La vie d'une femme. Elle aurait pu vivre à notre époque ou il y a mille ans, elle n'en est pas moins la figure de la lutte féminine. Elle se bat pour sa passion ... jusqu'au bout.
Un très beau texte qui me donne envie de me précipiter au musée Rodin pour y voir ses oeuvres.
Un livre magnifique, très bien écrit, intelligent.
Un destin incroyable et bouleversant.
Une figure, un visage qui me hantera longtemps ... Camille Claudel sculptant jusqu'à l'épuisement. Camille Claudel défiant Rodin. Camille Claudel perdue dans les rues de Paris à la recherche d'elle-même, de son art, de la vie ... Camille Claudel ... Camille ... Claudel!
J'aimais déjà l'artiste, maintenant je déifie la femme ...
Lisez-le et vous comprendrez ce que j'essaie de vous dire ...

"Le soleil s'est tout à fait couché. Monsieur Rodin allume quelques bougies. Quelquefois il reste tout seul et regarde des statues à la lueur des flammes. Etrangement, Elles se mettent à vivre, d'une autre vie trouble ; jamais il ne retouche un détail sous cette lumière peu sûre mais il aime les voir frissonnantes, tournées vers lui, brûlantes sous le tremblement de cette lumière traîtresse. Mais là, ce soir, c'est un torse vivant qu'il contemple, une chair épaisse, coulante d'or blanc, Camille, sa Camille, son élève.

(Une femme, Livre de poche, p 169)


(Source de l'image : martinefruit.unblog.fr (Abandon Camille Claudel)

jeudi 18 octobre 2007

Petite réflexion

L'orchidée




... Ma fleur préférée!

A la fois, sauvage et raffinée, douce et enivrante. Cette fleur est magnifique! Son parfum envoûte, ses couleurs sont éclatantes ... Un brin de magie ...

Je posséde une phalaenopsis blanche depuis plus d'un an et je compte bien m'en reprendre une ... Une catleya peut-être ... comme dans Proust! Ah quand on est littéraire, on l'est jusqu'au bout!

J'aime les fleurs, les jardins ... Comme c'est bon de s'installer dehors pour jardiner, rempoter, arroser ... Quelle communion avec Dame Nature!

Un pur bonheur!

(Source image : clichyevenements.fr)

mercredi 17 octobre 2007

De l'importance des odeurs

Le parfum
Patrick Süskind


Livre de poche, Paris, 2007.

Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre qui lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n'avait besoin de rien. Or, ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout puissant de l'univers, car " qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ".C'est son histoire, abominable... et drolatique qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial. "A vue de nez, un chef-d'œuvre". Bernard Pivot. "Ici, chaque page sent, on n'a jamais lu ça. Odeur de fleurs, de tourbe et de sanie, tout est mêlé, avec une extraordinaire virtuosité..." Sylvie Genevoix, Madame Figaro.


J'ai beacoup aimé ce livre original. Le début m'a littéralement captivée, puis l'envie de savoir la fin de l'histoire m'a tenue en haleine jusqu'au bout, même si j'étais moins passionnée vers la fin. Je ne vais pas être très novatrice en disant que ce livre a plein d'odeurs, mais c'est tellement vrai que je le redis. On sent ... constamment. Que ce soit de douces odeurs ou au contraire, des senteurs immondes, tout nous passe par les narines. Ce livre se sent. Hormis cela, j'ai aimé lire une histoire complétement différente de celles que j'ai pu lire jusqu'à présent. Livre à la fois culte, policier, romantique, noir, historique, ... Tout y est! La fin aux accents mythologiques m'a foudroyée ... Très bon texte!

" Au premier coup d'oeil qu'il jeta sur M. Grimal (ou plutôt à la première bouffée qu'il inspira de son aura olfactive), Grenouille sut que c'était là un homme capable de la battre à mort à la moindre incartade. Sa vie désormais avait tout juste autant de valeur que le travail qu'il serait capable d'accomplir, elle avait pour toute consistance l'utilité que lui attribuerait Grimal. Aussi Grenouille se fit-il tout petit, sans faire jamais ne fût-ce qu'une tentative pour se rebeller."

(Le parfum, livre de poche, p 36)


(Source de l'image : vivre-sa-solitude.blogspot.com)

vendredi 12 octobre 2007

"N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi.»

Pour qui sonne le glas
Ernest Hemingway




Folio, Paris, 1973.

Durant la Révolution espagnol, Robert Jordan, un américain, rejoint une bande d'anti-fascistes dans le but de faire sauter un pont ...

Cela faisait longtemps qu'un roman ne m'avait pas laissée aussi perplexe.

Ce livre est à la fois un roman passionnant, mais aussi une histoire difficile à lire.

Passionnant, car ce livre parle extraordinairement bien de l'esprit humain. Que peut-on penser au moment de se lancer dans une bataille? Qu'est ce que la Guerre? A la fois philosophique, historique, psychologique, ce roman regroupe plusieurs genres et en cela, il est vraiment magique. Certaines scènes sont majestueuses. Je n'ai pas de mots pour les décrire. Et puis, les dialogues sont superbement écrits, les personnages bien dessinés. Et pourtant, j'ai eu parfois beaucoup de mal. Certains passages m'ont ennuyée. Mes yeux se fermaient ... J'avais parfois hâte de finir mon chapitre ou à d'autres moments, aucune envie de l'ouvrir. Les passages politiques ou de stratégie militaire trop pointue m'ont épuisée.

Donc voilà! Je suis prise entre des images mythiques et inoubliables par leur beauté et leur prouesse d'écriture, mais aussi entre des passages longs et difficiles.

En tout cas, Robert Jordan et Maria sont deux personnages que je n'oublierai pas ... Sublimes!Un livre à lire, qui marque ... malgré tout!

" Pas d'adieu, guapa, parce que nous ne sommes pas séparés. J'espère que tout ira bien dans les Gredos.Va maintenant. Va pour de bon. Non ", il continuait à parler tranquillement, sagement, tandis que Pilar entraînait la jeune fille. " Ne te retourne pas. Mets ton pied dans l'étrier. Oui. Ton pied. Aide-la ", dit-il à Pilar. " Soulève-la. Mets-la en selle. " Il tourna la tête, en sueur, et regarda vers le bas de la pente puis ramena son regard à l'endroit où la jeune fille était en selle avec Pilar auprès d'elle et Pablo juste derrière. " Maintenant, va " dit-il. " Va. " Elle allait tourner la tète. " Ne regarde pas en arrière ", dit Robert Jordan. " Va. " Et Pablo frappa le cheval sur la croupe avec une entrave..."

(Pour qui sonne le glas, Folio)


(Source de l'image : premiere.fr)

Petite réflexion

L'automne


... Je suis ravie que l'on soit en automne et que le froid commence à arriver. Les couleurs, la fraîcheur piquant les joues, les pulls douillets. Rien de tel qu'un bon thé près d'un feu de cheminée enroulée dans un plaid, une tasse de thé et un bon roman.

Aaah! L'automne ... les balades dans les bois, la chasse aux champignons et aux châtaignes ...
Le plaisir de rentrer chez soi au chaud après une bonne promenade dans les bois.

L'automne ... La saison de la créativité. Doux gâteaux pour le goûter, broderie dans la soirée et plein d'autres petites activités ...


(Source de l'image : aiguebrun.adjaya.info)

vendredi 5 octobre 2007

Pause BD

Tintin et le lotus bleu
5

Casterman, 2006.


Toujours aux Indes, Tintin reçoit la visite d'un chinois qui se fait piquer par une fléchette empoisonnée avant de pouvoir dire la raison de sa venue. Notre reporter n'a compris que deux mots : Mitsuhirato et Shangaï. Il s'embarque donc pour la Chine où il va découvrir l'un des plus grands réseaux d'opium chinois.

Un de mes préférés. Fan inconditionnelle du monde asiatique (et surtout chinois) : cinéma, littérature, ... Je me souviens que petite, je gardais toujours cette BD sous le bras et je tentais de recopier les idéogrammes chinois des dessins d'Hergé sur une feuille de papier.L'intrigue est très bien construite et même si je le connais par coeur, je me laisse toujours prendre au jeu. Les dessins sont fabuleux. Hergé nous embarque dans Shangaï et on se laisse voguer.

Une très bonne BD ...

jeudi 4 octobre 2007

Quand un secret nous empêche d'avancer

Un secret
Philippe Grimbert


Le livre de poche, 2006.


Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence. Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d'émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l'exploration des secrets à l'œuvre dans nos vies.

Je viens de le dévorer en 2 heures. Ce livre est magnifique!
Philippe Grimbert nous parle de ses parents et du lourd secret qui pesait sur eux. L'écriture est belle, poétique, simple, fine ... si émouvante. Une histoire à la fois proche et complexe, parfaitement bien écrite. L'image de Maxime et Tania me hantera longtemps ...
J'ai eu envie de lire ce roman en entendant parler de son adaptation cinématographique qui passe en ce moment au cinéma en France. L'histoire m'intriguait, l'époque m'attirait, l'atmosphère aussi. Apprenant que ce film était tiré d'un roman, je me suis précipitée dessus ... Et je ne le regrette pas.
Une histoire passionnante, magnifique et une écriture bouleversante.
A lire absolument!

" Chaque début d'année je me fixais le même objectif : attirer l'attention de mes maîtres, devenir leur préféré, monter sur l'une des trois marches du podium. De cette seule compétition je pouvais prétendre être le vainqueur. Là était mon domaine, à mon frère j'avais abandonné le reste du monde : lui seul pouvait le conquérir."

(Un secret, livre de poche, p 59)

(Source de l'image : photosvolees.canalblog.com)

Elémentaire, mon cher Watson

Le chien des Baskerville
Arthur Conan Doyle


Folio junior, 2004.

Les circonstances dramatiques de la mort de Sir Charles ont réveillé le souvenir de la malédiction qui pèse sur la famille des Baskerville : en effet, dès que l'heure de la mort a sonné pour l'un d'eux, un démon lui apparaît sous la forme d'un chien monstrueux. Sherlock Holmes, mis au courant de l'affaire, envoie son fidèle compagnon, le docteur Watson, veiller sur Sir Henry Baskerville, dernier héritier de la famille, tandis que lui-même, décidé à faire la lumière sur cette énigme, mène son enquête à l'insu de tous ...

J'ai beaucoup aimé cette histoire. La lande, cette histoire de malédiction, tout est très bien mené. C'est vrai que l'énigme n'est pas très complexe et se trouve assez vite ou du moins se laisse deviner rapidemment, mais il n'en reste pas moins que cette histoire donne des frissons et de grands moments de surprises. Certaines scènes m'ont beaucoup marquée.

Sinon, j'ai beaucoup aimé le personnage de Watson. Il est humain, intelligent et simple contrairement à Holmes plus complexe et parfois un peu trop "fort", il trouve toujours tout! C'est un peu énervant ...
Un très bon moment littéraire. Un livre qui se lit vite et qui nous emmène très loin dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler les décors des soeurs Brontë ...

" Voilà l'histoire, mes enfants, de l'origine du chien dont on dit qu'il a été depuis lors le sinistre tourmenteur de notre famille. Si je l'ai écrite, c'est parce que ce qui est su en toute netteté cause moins d'effroi que ce qui n'est que sous-entendu, ou mal expliqué. Nul ne saurait nier que beaucoup de membres de notre famille ont été frappés de morts subites, sanglantes, mystérieuses. Cependant nous pouvons nous réfugier dans l'infinie bonté de la Providence, qui ne punira certainement pas l'innocent au-delà de cette troisième ou quatrième génération qui est menacée dans les Saintes Ecritures."

(Le chien des Baskerville, Folio junior, p 27)


(Source de l'image : galatea.univ-tlse2.fr)

lundi 1 octobre 2007

Etre libre!

Chinoises
Xinran

Picquier poche, 2005.



Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ". Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste. Un livre bouleversant, " décapant, à lire de toute urgence pour voir l'importance du trajet que la femme chinoise a dû et doit encore accomplir " (Diane de Margerie, Le Figaro littéraire).

Mon dieu, quel livre! Sans hésiter ... un de mes préférés. Xinran nous livre, avec une émotion indescriptible, la situation des femmes chinoises des années 90. Ce roman est dur, très dur. J'ai pleuré. Mon coeur s'est soulevé en lisant certains passages, mais tout est raconté avec une telle sensibilité que l'on a aucune sensation de voyeurisme. Un témoignage nécessaire, sublime qui ne laisse pas indemne. J'en ai encore la chair de poule. Toutes les femmes de ce roman sont nos soeurs, nos mères, ...

A lire absolument!

" Dans le train du retour, je n'ai cessé de pleurer tout le long du trajet. J'ai recommencé à pleurer quand j'ai pris mon stylo pour consigner le drame de ces mères. J'ai beaucoup de mal à imaginer leur courage. Elles continuent à vivre. Le temps les a portées jusqu'au présent, mais chaque minute, chaque seconde, il leur a fallu se battre avec des scènes de mort ; et jour après jour, nuit après nuit, elles ont porté la douleur de la perte de leurs enfants. C'est une douleur que personne ne peut leur enlever : le plus petit objet domestique - une aiguille et du fil, une paire de baguettes et un bol - peut leur ramener les visages souriants et les voix des âmes mortes."

(Chinoises, picquier poche, p 130)


(Source de l'image : clabedan.typepad.com)

jeudi 27 septembre 2007

Pause "beaux livres"

Les petits bonheurs de Sarah Kay
Sarah Kay


Références :

Editions Hemma, 2006.

Quatrième de couverture :

Dans ce joli carnet, Sarah Kay te livre, chaque semaine, des conseils. A toi de les mettre en pratique et de remplir ta vie de petits bonheurs. Les autres emplacements te sont réservés pour noter, à ton tour, tes réflexions sur la vie, tes secrets, tes espoirs, des anniversaires qui te tiennent à coeur ...

Mon avis :

Encore un trésor de Sarah Kay. Ce petit livre qui tient dans la poche est un bijou de douceur et de tendresse comme tous les livres de Sarah Kay. Une devise dans ce petit carnet, et qui est toujours la même chez Sarah Kay, c'est qu'il faut profiter de chaque instant de la vie, ouvrir ses yeux et découvrir les petits joies du quotidien. Un régal ...

Quelques conseils de Sarah Kay que je vous offre :

"En hiver, n'oublie pas de nourrir les oiseaux."

"Ecoute le bruit que font tes pas lorsque tu marches dans la neige."

"En hiver, bois un grand verre de jus d'orange chaque matin."

"Chaque matin, choisis d'être de bonne humeur."

"Profite de ce que la nature t'offre comme délices et, en saison, pars cueillir les myrtilles, noisettes, mûres, fraises des bois, ..."

"Il pleut et tu voulais sortir? Que cela ne gâche pas ta joie, enfile une bonne veste et des bottes et pars de promener quand même."

"En grandissant, garde toujours un peu de ton âme d'enfant."

Pause BD

Tintin et les cigares du pharaon
4



Hergé, Casterman, 2006.

Sur un paquebot, le reporter Tintin rencontre un égyptologue qui affirme connaître l'emplacement du tombeau de Khéops. Ils s'y rendent tous les deux, mais le professeur disparaît mystéreusement et Tintin tombe rapidemment dans un piège ...

C'est à partir de ce Tintin que les albums deviennent vraiment passionnants ... Les cigares du pharaon est une histoire palpitante où Tintin nous entraînent dans des aventures perilleuses. Cet album marque aussi l'apparition des détectives Dupont et Dupond. Un bon cru, donc, où l'univers arabe et indien nous fait voyager comme jamais et où le plus cruel adversaire de Tintin entame ses premières intrigues pour éliminer notre reporter trop curieux ...

mardi 25 septembre 2007

"Elle s'appelait Aude de Grimwald, châtelaine de la colline du hêtre ..."

La rivière des âmes
Mireille Calmel

Edition XO, 2007.


A l'aube de ses 40 ans, Maud, romancière à succès, étouffe sous le poids d'un secret. Depuis quelques semaines, sa vie si pleine et riche lui semble se fissurer. Elle entend une voix, dans sa tête, une voix d'homme. Mais à qui en parler ? On la croira folle.Dans un grand hôpital parisien, Vincent, brillant neurologue, tente de comprendre pourquoi il ne peut oublier une inconnue entraperçue dans un grand magasin. A l'autre bout de Paris, la nuit, un homme tue des prostituées rousses, avec une sauvagerie inouïe. Maud, Vincent et le tueur, trois chemins de vie qui convergent inexorablement. Trois destins dont la rencontre a déjà provoqué la passion et le drame, il y a longtemps, très longtemps, dans un château du Moyen Age. S'ils veulent conjurer ce passé, Maud et Vincent devront choisir d'affronter leurs peurs, de se battre contre leurs démons. Pour survivre, mais surtout pour gagner la confiance et l'amour de l'être qui, au-delà du temps, leur est destiné.

Mireille Calmel est la seule, parmi les auteurs contemporains, à qui j'achète tous les romans. Je me suis régalée avec Le lit d'Aliénor, Le bal des louves et Lady pirate. Des romans historiques passionnnants qui nous entraînent hors du temps, qui nous captent jusqu'au mot "fin". Des romans intelligents qui, en plus de nous évader, nous instruisent. Mireille Calmel, c'est ma petite pose romanesque dans mes lectures. C'est le moment où je sais que je vais embarquer dans une histoire palpitante qui m'engloutira plusieurs jours.
J'ai été déçue en premier lieu de trouver une histoire contemporaine. Ce qui fait le charme des romans de Calmel c'est le côté historique. J'avais peur de ne pas être aussi engloutie qu'avec ses précédents où chaque pause dans ma lecture était insoutenable, mais en réalité, même si c'est vrai le contexte m'a moins enchantée, je me suis très vite prise dans cette histoire et je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
Mireille Calmel nous livre avec La rivière des âmes une clé de l'histoire du Lit d'Aliénor. Les histoires se mêlent. Une énigme dans l'histoire de Loanna de Grimwald (héroïne du Lit d'Aliénor) vient se réveler dans La rivière des âmes ... C'est donc mieux d'avoir lu Le lit d'Aliénor avant, même si La rivière des âmes n'est pas vraiment une suite.
Cette histoire est très originale, passionnante (surtout si on a lu Le lit d'Aliénor. Il y a plusieurs références dans le roman. Maud, l'héroïne étant l'écrivain du Lit d'Aliénor dans La rivière des âmes. Une sorte de double de Mireille Calmel). Le style est fluide et agréable. Chaque chapitre appelle le suivant. Un bon livre où j'ai retrouvé avec joie la plume intelligente de Calmel.
Malgré le contexte contemporain, j'ai été prise par l'histoire ...
Une ultime phrase adressée aux lecteurs dans les remerciements fait comprendre que tous les mystères n'ont pas été révélés et qu'un prochain roman suivra ...

"Il flottait dans Paris ce 27 février un souffle printanier. Au pied de Notre-Dame, deux musiciens faisaient vibrer violon et guitare, attirant quelques pièces dans un chapeau mité. Maud avait le coeur poète, le manteau au bras, un sourire aux lèvres, et les yeux barrés d'une main. La tête renversée en arrière, face à Notre-Dame, elle imaginait Quasimodo dansant sur la coursive et Victor Hugo chagriné de la folie qu'il lui prêtait."

(La rivière des âmes, XO édition, p 91)

(Source de l'image : ddabordeaux.com)

lundi 24 septembre 2007

Devenir Dieu?

Frankenstein
Mary Shelley

Livre de poche, 1997.



Robert Walton, un scientifique, entreprant un périlleux voyage dans le grand Nord pour ses recherches. Un jour, le bateau repêche un homme sur la banquise. Cet individu est lui aussi un ancien scientifique qui répond au nom de Victor Frankenstein. Il commence à raconter son histoire à Walton ... Ce dernier n''imagine pas l'horreur que va lui dévoiler le conteur.

J'avais, je pense comme beaucoup de monde, nombre de préjugés sur cette oeuvre. Déjà, j'étais persuadée que Frankenstein était le nom de la créature alors que c'est celui du créateur. Ensuite, j'attendais avec impatience la scène du réveil de la "chose", avec la foudre, les machines, ... et en réalité, cette scène n'existe pas. Elle fut inventée par les cinéastes. J'ai eu donc à la lecture de nombreux préjugés cassés. Je pensais connaître l'histoire et en fait ... pas du tout. La preuve que le retour aux sources est souvent indispensable pour connaître la vérité.
J'ai, cependant, beaucoup apprécié cette histoire. Récit éternel de l'homme se croyant surpuissant. J'ai trouvé ce livre tout à fait dans l'ambiance du moment. Nous, les hommes qui construisons toutes sortes de machines et détruisons la planète, prenons garde que tout cela ne se retourne un jour contre nous. Cette sentence jalonne tout le texte. Les hommes, par leur envie de pouvoir, sont prêts à toutes les folies.
Contrairement à ce que je pensais, j'ai pris en pitié la créature de Frankenstein. Le thème de l'exclusion est très bien traité. C'est parce que la "chose" est laide et difforme que les gens la repoussent et qu'elle se vengera de cette intolérance par le crime.
Une belle histoire qui ne fait pas si peur que ça, mais qui, c'est vrai, fait parfois frissoner. Comme un souffle d'avertissement, un rappel à l'ordre, ce livre est une belle mise en garde.

" Il annonça qu'il commencerait son récit le jour suivant. Je le remerciai avec effusion. Je pris aussitôt la résolution de résumer, chaque soir, ce qu'il m'aurait relaté le même jour. Vous lirez, j'en suis sûr, ce manuscrit avec intérêt. Et pour moi qui aurait connu le héros, qui aurait entendu de sa propre bouche le récit de ses aventures, avec quelle joie retrouverai-je pas un jour ceq pages vieillies?"

(Frankenstein, collection du lecteur, p 36)

(Source de l'image : drewemmy.wordpress.com)

mardi 18 septembre 2007

Je t'attends ...

Pêcheur d'Islande
Pierre Loti


Le livre de poche, 1973.


"Pêcheur d'Islande, paru en 1886, est une ode à le mer, à la Bretagne et à l'amour.Gaud, une jeune femme de la ville, retourne en Bretagne auprès de son père, riche commerçant. Elle tombe amoureuse de Yann, un "islandais", marin partant des mois à la fin de l'hiver pour pêcher la morue dans le grand Nord." (France loisirs)

Quel beau roman!
Pêcheur d'Islande, c'est la mer. Personnage à part entière, véritable rivale des femmes de pêcheur. Décrite merveilleusement bien, elle terrifie autant qu'elle fascine.
Pêcheur d'Islande, c'est aussi la Bretagne. Terre sauvage frappée continuellement par le vent.
Pêcheur d'Islande, c'est l'amour. Histoire magnifique d'un triangle amoureux : Gaud, Yann et la mer.
Enfin, Pêcheur d'Islande, ce sont des images. Gaud traversant les ports bretons, sa silhouette minuscule se mouvant parmi les falaises. Les heures d'attente des femmes au coin du feu pendant les soirs de tempête. Yann se battant contre la mer. Le petit Sylvestre à la guerre ... Un bijou d'images tout simplement majestueuses, une écriture sublime qui fait monter les larmes et voguer la pensée ...
Un gros gros gros coup de coeur ...

" Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer. Le gîte, trop bas pour leurs tailles, s'effilait par un bout, comme l'intérieur d'une grande mouette vidée ; il oscillait faiblement, en rendant une plainte monotone, avec une lenteur de sommeil.

Dehors, ce devrait être la mer et la nuit, mais on n'en savait trop rien : une seule ouverture coupée dans le plafond était fermée par un couvercle en bois, et c'était une vieille lampe suspendue qui les éclairait en vacillant."

(Pêcheur d'Islande, édition La petite bibliothèque de France loisirs, p 9)

(Source de l'image : letelegramme.com)

Pause BD

Tintin en Amérique
3



Hergé, Casterman, 2006.


Tintin est envoyé en Amérique (Chicago) pour enquêter sur de dangereux gansters. Ces derniers vont tout faire pour l'éliminer.

Même si les Etas-Unis ne sont pas l'endroit qui me fait le plus rêver au monde, je trouve tout de même cet album très bien. L'époque de la Prohibition est malmenée par Hergé d'une façon hilarante. Ce sont les gangsters qui ménent l'Amérique ...
J'aime sa critique face aux avancées trop rapides des Etats-Unis. Les américains construisent, produisent sans se soucier des réserves indiennes ou autres. Production, production et encore, production ... (le scène de la vache dans l'entreprise de conserve est particulièrement explicite!!).
Un bon album même si les voyages de Tintin en Chine ou dans les pays de l'Est me font plus rêver que celui-là.
A lire ... comme tous les autres Tintin !!

jeudi 13 septembre 2007

Pause BD

Tintin au Congo
2

Hergé - Casterman, 2006.


Tintin est envoyé au Congo pour faire un reportage. Il découvre l'Afrique et ses habitants mais un mystérieux individu tente de l'éliminer ...

Cet album controversé est loin d'être mon préféré. Il est agréable et drôle mais reste tout de même très ... pro-colonialiste. Pas raciste, aucune réflexion de ce genre est écrite, les noirs ne sont absolument pas réifiés ou autre par Tintin, mais notre reporter arrive tout de même en conquérant au Congo que ce soit dans les tribus, comme avec les animaux sauvages qu'il n'hésite pas à tuer pour se faire des trophées de chasse.
Pour avoir été en Afrique noire, je dois admettre que certaines choses sont assez réalistes comme la profonde religion animiste ou encore les transports très précaires (scène du train). Ceci dit, Hergé en parle un peu trop de façon comique alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi. Leurs croyances sont magnifiques et leurs moyens matériels limités malgré eux.
Heureusement, Hergé, après un voyage en Chine, a compris que l'Europe était loin d'être le meilleur continent. Il a ouvert son esprit à beaucoup de choses et ces albums sont devenus un hymne à la découverte de l'autre, à la découverte d'autres pays, un hymne à la tolérance.
Cet album est un peu le "faux pas" d'Hergé, mais j'avoue que même s'il me dérange beaucoup à la lecture, il y a tout de même certains passages sympathiques.
A lire ... mais en tenant compte que l'oeuvre d'Hergé ne se limite pas à ça. Lisez-le vite et dépêchez-vous de passer aux autres ...

mercredi 12 septembre 2007

Pause BD

Maus
Art Spiegelman


L'intégrale (comprenant les deux tomes de cette histoire) - Prix Pulitzer 1992.
Flammarion, 1998.



"Maus, son livre, est l'histoire d'une souris dont le chat a décidé d'avoir la peau. La souris est le juif, le chat le nazi. Le destin de Maus est de fuir, de fuir sans espoir l'obsession du chat qui lui donne la chasse et lui trace le chemin de la chambre à gaz.
Mais Maus est également le récit d'une autre traque, celle d'un père par son fils pour lui arracher l'histoire de sa vie de juif entre 1939 et 1945 et en nourrir sa propre mémoire, se conformant ainsi à l'obligation de se souvenir.
De transmettre aussi. Et avec quelle énergie! Car de la rencontre peu naturelle de la BD et de la Shoah naît un choc. Le choc d'une forme réputée mineure pour un événement majeur." Marek Halter



Quel livre, mon dieu!Une histoire qui aurait pu être filmée pour le cinéma ou écrite dans un roman, mais qui a été en réalité dessinée et quel chef d'oeuvre.
Déjà le symbolisme est très bien choisi : ces petites têtes de souris pourchassées par les chats hanteront longtemps mes esprits.
L'histoire aussi est passionnante. C'est une véritable oeuvre biographie, un témoignage historique complet et sérieux. Se mêlent aux horreurs de la Shoah, les relations complexes du père rescapé et de son fils dessinateur de BD qui s'est mis en tête d'écrire l'histoire de son géniteur. Art Spiegelman nous raconte en fait les scéance d'interview qu'il a passé avec son père. Ce dernier explique l'enfer et des flash-backs emménent le lecteur dans cette atrocité.
Les dessins sont sombres, sans couleurs. Tout est sobre et donne une atmosphère de "mémoire", de "souvenirs".
Vraiment une magnifique BD qui, sans être larmoyante, ne vous laissera pas indemne ...
A lire ... pour ne jamais oublier.

mardi 11 septembre 2007

L'assassin est dans le train

Le crime de l'Orient-express
Agatha Christie

Hachette jeunesse, livre de poche, 2001.

Dans l'Orient-express bloqué par la neige, la fameux détective Hercule Poirot mène l'enquête. Puisque le criminel ne peut être que dans le wagon, il faut examiner tous les éléments : les quinze voyageurs de nationalités différentes, les douze coups de poignard, les alibis de chacun, ...

Un régal!

J'ai lu les 100 premières pages tranquillement hier et là, aujourd'hui, je me suis arrêtée de lire qu'au mot "fin". J'ai adoré ce huis clos passionnant où chaque personnalité est parfaitement bien travaillée. L'écriture est intelligente, le style agréable. L'intrigue paraît simple au début avec le nombre important d'indices mais par la suite, tout se complique et ça devient délicieux ... Un bonheur! De plus, j'ai l'édition Hachette jeunesse avec sa couverture toute souple, ces gros caractères et ces gravures en noir et blanc qui ornent certaines pages ... Véritablement un superbe moment!

Je vais sans hésiter renouveller l'expérience. Bientôt de nouveaux Agatha Christie viendront se joindre à ma bibliothèque. Des livres courts, faciles à lire et passionnants ... Que demande le peuple?

" Apparemment, nous connaissons ainsi très précisément l'heure du crime.

- Oui, dit Poirot. C'est parfait pour l'enquête."

Il y avait dans sa voix une nuance indescriptible, et ses deux compagnons le regardèrent, perplexes.

" Vous avez dit vous-même que vous avez entendu Ratchett parler au conducteur à 1 heure moins 20", insista M. Bouc.

Poirot relata sas fioritures ce qu'il avait entendu.

" Bon, dit M. Bouc. Cela prouve au moins que Cassetti - ou Ratchett, comme je préfère continuer à l'appeler - était encore en vie à 1 heure moins 20.

- à 0 h 37, pour être précis."

( Le crime de l'Orient-express, livre de poche jeunesse, p 113)


(Source de l'image : totem.blog.lemonde.fr)