samedi 28 juin 2008

Pause BD

L'épervier - Archives secrètes
Pellerin
Hors série


Dupuis SA, 2006.

Gentilhomme et galérien, pirate et corsaire, Yann de Kermeur a affronté plus d'épreuves que n'en pourrait endurer un homme ordinaire. Mais de nombreux mystères entourent la personnalité de ce personnage complexe qui a fait de sa vie une légende. Qui se cachait vraiment derrière cet être singulier ? Qui étaient ses ancêtres ? Quel parcours l'a conduit à devenir un corsaire redouté ? Comment a-t-il constitué son équipage, construit son navire ? Quels étaient ses rêves ou ses regrets d'homme ?

S'appuyant sur les recherches historiques et archéologiques les plus récentes, Patrice Pellerin s'attache à restituer au plus près le parcours de ce héros hors du commun et à plonger au plus profond de son intimité. Dans cet ouvrages exceptionnellement illustré, il nous livre de larges pans du passé tumultueux de Yann de Kermeur. Un passé préfigurant déjà son avenir : riche de péripéties et de passions.

M'installant confortablement dans mon cher lit hier soir, je me suis laissée tenter par cette petite BD reçue dans le cadre du Swap Cape et épée par la charmante Emmyne. Naïvement, je projettais d'en lire quelques pages, puis de sombrer dans un sommeil profond. Et bien, non! Le destin en a voulu autrement. Je n'ai refermé cet album qu'au mot "fin" et ensuite, impossible de dormir. Il me fallait la suite. Qu'est ce que ça veut dire ça de me faire rêver avec des voyages en mer, des batailles de pirates, des galériens, des belles femmes amoureuses et des duels sanglants pour après me laisser comme une vieille chaussette sans suite, sans autre album?? Imaginez un peu!
Mais bon! Une chose est sûre et vous l'aurez compris, je peux ainsi rassurer Emmyne, j'ai aimé cette BD. Ou plutôt, elle m'a donnée envie de connaître la série. Cet album hors série est un documentaire. Pellerin écrit les élèments de la vie de Yann de Kermeur dont il est sûr à partir d'archives retrouvées récemment ... et il y en a peu. Tout passe très vite dans cet album, les élèments sont flous, non précis, se comptent sur les doigts d'une main. On reste sur sa faim en le refermant (ça, vous l'aurez compris aussi!).
Il existe pour le moment 6 tomes des aventures de Yann de Kermeur dit L'épervier et un 7ème sortira bientôt. Pellerin y narre des aventures mi-réelles mi-fictives de ce héros qui a véritablement existé. En publiant ce hors série, l'auteur a voulu faire le point sur ce que l'on sait réellement de L'épervier. Je trouve que cet album est surtout un avant goût de la série. Il ne contient que peu de choses, juste ce qu'il faut pour avoir envie de lire la suite. Ce tome inédit montre surtout qu'on ne sait presque rien sur cet homme, ce qui entretient sa légende, son mystère, son charisme et qui donne envie à une jeune lectrice innocente dans son lit d'aller acheter immédiatement le premier tome ...
Un album, certes spécial et qui nous laisse un peu sur notre faim, mais qui est nécessaire je pense pour différencier le vrai du faux de la vie de Yann de Kermeur, mais surtout pour nous donner envie de lire les aventures de ce héros imaginées par Pellerin.
Maintenant dans mon esprit une grosse discussion s'est installée. J'aime, en parallèle des romans que je lis, faire de temps à autre une petite pause BD. Je relis actuellement avec beaucoup de plaisir tous les Tintin. Quand ils seront finis, je désire refaire cette expérience agréable en débutant une nouvelle série. Je sais que ce sera L'épervier, tel est le point positif! Mais, point négatif : comment attendre jusque là?

vendredi 27 juin 2008

"Aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné sur Terre de seconde chance"

Cent ans de solitude
Garbriel Garcia Marquez



Points Seuil, 1995.
Une épopée vaste et multiple, un mythe haut en couleur plein de rêve et de réel. Histoire à la fois minutieuse et délirante d'une dynastie: la fondation, par l'ancêtre, d'un village sud-américain isolé du reste du monde; les grandes heures marquées par la magie et l'alchimie; la décadence; le déluge et la mort des animaux. Ce roman proliférant, merveilleux et doré comme une enluminure, est à sa façon un Quichotte sud-américain: même sens de la parodie, même rage d'écrire, même fête cyclique des soleils et des mots.
...
Je me suis laissée engloutir par l'histoire de Macondo sans même m'en rendre compte. J'ai commencé les premières pages un peu sur la défensive, un roman qui a fait tant d'heureux pouvait après tout me décevoir (qui sait?), et puis, Gabriel Garcia Marquez m'a prise par la main, m'a emmenée dans son monde et j'ai embarqué ... confiante.
J'ai adoré faire la connaissance de tous les personnages de la famille Buendia. Malgré les nombreux personnages portant le même nom (j'avoue m'être perdue à des moments), j'ai aimé leur histoire, leur doute et leur peine. Malgré le ton détaché de l'auteur, j'ai réussi à m'attacher à ces personnages tous plus vivants les uns que les autres. Melquiades, José Arcadio Buendia, Ursula, Remedios-la-belle, ... C'est comme si Marquez essayait en vain de nous dissuader de les aimer, de nous protéger.
Quant au style de l'auteur, que dire? Entre poésie pure et douce ironie, je me suis régalée. Style qui va à ravir avec le genre "réaliste magique" de ce roman. L'écriture de Marquez est à la fois douce et grave et le genre du roman vogue entre réalisme et fantastique.
Je trouve que l'auteur a joué une symphonie de maître avec ce roman si riche, si puissant. Je comprends qu'on puisse être déstabilisé par le style si particulier de Marquez ou encore par le nombre effrayant de personnages, mais je trouve vraiment qu'il vaut mille fois le coup d'être lu. C'est justement cette abondance de personnages qui donne toute sa force au roman. La vie, dans Cent ans de solitude, est cyclique. Elle tourne en rond et n'évolue pas. Ils paraît donc logique que les personnages aient toujours les mêmes noms, ainsi que les mêmes traits de caractère et la même physionomie.
Un bijou d'imagination, d'invention, de magie et d'écriture.
...
" Remedios-la-belle fut la seule à ne pas être contaminée par cette peste bananière. Elle se fixa dans une adolescence magnifique, toujours plus réfractaire aux conventions, plus différente à la malice et à la suspicion, heureuse dans un monde aux réalités toutes simples et bien à elle. Comme elle ne comprenait pas pourquoi les femmes se compliquaient la vie avec toutes sortes de corsets et de jupon, elle se confectionna une ample soutane en grosse toile de chanvre qu'elle n'avait qu'à enfiler par la tête, et résolut sans autre forme de procès le problème de l'habillement, sans s'ôter l'impression d'être nue qui, selon sa manière de voir les choses, était la seule tenue décente qu'on dût avoir chez soi."
(Cent ans de solitude, point, édition spéciale, 2006, p268)




(Source image : rjgeib.com)

jeudi 26 juin 2008

Oyé oyé! Avis à la population bloguesque!

Mais que voilà?
Et oui ... un nouveau défi!
Je vous vois déjà en train de fuir mon blog et de vous dire "Non, non! je suis submergé par les défis ... STOP!"
Mais, restez encore quelques minutes, car vous ne savez pas tout!
Ce petit défi, en plus d'être très très faisable et tout gentil, dure le temps d'une année scolaire et non d'une année selon le calendrier. Et oui, brave blogosphère, ce défi commence le 1er septembre 2008 jusqu'au 31 août 2009 inclus. C'est pas beau ça?


Ce défi a été crée sur le merveilleux forum littéraire Au délà des mots et tout le monde peut y participer, même ceux qui ne sont pas membres et qui ne veulent pas du tout le devenir. Le salon du défi sera ouvert à tous. Vous trouverez les marches à suivre et les explications ici.
Parce que je vous aime bien, je vous explique en gros deux ou trois choses. Déjà (chose importante), en quoi consiste ce défi? Réponse de suite, il s'agit de lire des romans de notre choix compris dans les catégories suivantes :

- Emotion : Laissez-vous surprendre par l'histoire d'une vie. Lisez une biographie, un témoignage, un vécu.

- Passion : Voyagez dans le temps et ouvrez un roman historique.

- Ressource : Moment grandiose. Retrouvons les sources de la littérature en nous plongeant dans un classique.

- Découverte : Voguons vers d'autres horizons et ouvrons un roman étranger, un roman typique d'un autre pays, ancien ou contemporain.

- Douceur : Un petit recueil de nouvelles pour des instants de bonheur.

- Suspense : Sur les traces de Sherlock Holmes, lisons un policier.

- Evasion : L'instant intemporel d'un roman fantastique.

- Tendresse : Retrouvons notre âme d'enfant et découvrons un roman de la littérature de jeunesse.

- Frisson : A travers les rivières déchaînées ou au fond des flots, ouvrez un roman d'aventure

Vous devez vous inscrire au défi dans le message fait pour cela sur le forum, publier votre liste de livres choisis, ainsi que vos avis pour chaque lecture. Les inscriptions et les publications des listes se font dès maintenant. Par contre, il faut attendre septembre pour commencer les lectures. Voili voilou!
Bien sûr, Messieurs blogueurs et Mesdames blogueuses, faites aussi un billet dans votre petit blog!


Je sais que vous bouillez d'impatience de connaître ma liste, alors j'arrête de vous torturer. La voilà :

La biographie : La demoiselle d’opéra – Guy des Cars (Lu!)
Le roman étranger : L’immeuble Yacoubian - Alaa El Aswany (Lu!)
Le fantastique : L’enchanteur - René Barjavel (Lu!)
La littérature jeunesse : Sans famille - Hector Mallot (Lu!)
....
J'en suis particulièrement fière.
Je voulais des livres que je veux lire depuis des années et que pourtant je fais languir sans raison. Des romans qui m'impressionnent un peu par leur grandeur, qui me font presque peur tant je les ai attendus. Je veux être éblouie et sur les rotules grâce à ce défi littéraire!
Je n'ai plus que quelques mots à dire : Soyez nombreux!
............
Edit du 05 mars : Ce merveilleux forum a fermé ses portes pour de multiples raisons (que je comprends très bien!) ... Mais je continuerai à faire ce petit défi littéraire! Car tant qu'il y a de la vie, il y a des livres!

lundi 23 juin 2008

Souvenirs d'enfance

Un nouveau petit tag ... Merci à Arsène Lupin d'avoir pensé à moi!



Depuis quand dévorez-vous des livres ?

Depuis toujours! Réponse un peu simpliste mais c'est la vérité ... Je n'y peux rien! Je me souviens qu'avant même de savoir lire, je ne pouvais pas m'endormir sans avoir feuilleter un livre dans mon lit. Et oui, le syndrôme de la lectrice compulsive avait commencé.

Quand enfin, j'ai appris à déchiffrer ses lettres et ses mots que j'avais sous les yeux, ce fut le début d'une grande histoire d'amour qui n'est pas prête de s'éteindre.

Mes 'classics' enfantins ?

En livres courts "jeunesse", il y a eu les Martine (bien sûr!), les Emilie, les Caroline, la collection Mini contes, La reine des neiges d'Andersen, Roule galette, et plein d'autres petits livres que je dévorais avec avidité.

En roman. Mon tout premier roman fut Oui-oui et le cerf-volant. Ceux qui m'ont le plus marquée sont Ronya Fille de brigand de Lindgren, les Alice, L'affaire Caïus, Cabot-Caboche, les romans de la comtesse de Ségur, les Bennett, ...

Je tague à mon tour la belle Motslus, ainsi que Plume la douce liseuse.

(Source image : lecriducoeur.canalblog.com)

dimanche 22 juin 2008

Pause BD

Tintin et le trésor de Rackham le rouge
12


Hergé, Casterman, 2006.


Tintin part en expédition avec le capitaine Haddock, les Dupond et Dupont et un nouveau venu, Pr. Tournesol, afin de trouver l'épave de la Licorne. Celle-ci contiendrait le trésor de Rackham le rouge, pirate tué par l'ancêtre du capitaine.
...
Je poursuis ma relecture des Tintin et je prends toujours autant de plaisir.
J'ai particulièrement aimé ce tome qui est truffé de répliques croustillantes et de scènes délirantes. Les Dupont-Dupond sont hilarants et le mauvais caractère du capitaine me fait toujours autant rire. Mais surtout, ce tome annonce l'arrivée de mon personnage préféré de la série : le professeur Tournesol. Sa surdité, sa naïveté, tout me plaît dans ce petit bonhomme qui apporte un vent de fraîcheur à la série.
Bémol tout de même pour ce numéro, Maxime Loiseau s'évade de prison au début de l'histoire, ce qui annonce des événements futurs palpitants et pourtant, non! Aucune apparition! Je ne me souviens pas s'il revient dans les autres tomes ... Je verrai bien! En tout cas, cette absence m'a un peu chiffonnée ... Bref! A part ça, lisez Tintin!

Ancienne lecture : Hante-moi!


Les Hauts de Hurle-vent
Emily Brontë




Livre de Poche, 1995.

Les Hauts de Hurle-vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste.Ce roman anglais, le plus célèbre du XIXème à nos jours, a été écrit par une jeune fille qui vivait avec ses soeurs au milieu des landes de bruyère. Elle ne connut jamais cette passion violente ni cette haine destructrice. Elle imagina tout, même le fantôme de la femme aimée revenant tourmenter l'orgeuilleux qui l'a tuée.
....

Lorsque nous ouvrons ce livre, c'est un vent violent et puissant de la Lande que nous sentons. Jamais je n'ai lu une histoire si ... différente, si ... imaginative!!!
C'est cruel et beau, terrifiant et splendide...Le visage d'Heathcliff nous hante, ses paroles et ses gestes nous terrifient. On a envie de crier "Arrête!!", on a envie de courir éperdu dans la Lande... A la fin de la lecture, un mot, une question, un désespoir ... "Pourquoi?". Pourquoi a t-il fallu que tout se passe ainsi? Pourquoi ces personnages bornés n'ont-ils pas pardonné? Pourquoi la haine remporte t-elle sur l'amour? Pourquoi .... ???
...
" Puisse-t-elle se réveiller dans les tourments! cria-t-il avec une véhémence terrible, frappant du pied et gémissant, en proie à une crise soudaine d'insurmontable passion. Elle aura donc menti jusqu'au bout! Où est-elle? Pas là ... pas au ciel... pas anéantie... où?Oh! Tu disais que tu n'avais pas souci de mes souffrances. Et moi, je fais une prière...je la répète jusqu'à ce que ma langue s'engourdisse: Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai! Tu dis que je t'ai tuée, hante-moi, alors! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que les fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi... Prends n'importe quelle forme... rends moi fou! Mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh! Dieu! C'est indicible!je ne peux pas vivre sans ma vie! je ne peux pas vivre sans mon âme!"
(Les hauts de Hurelevent, Livre de poche, 1995)





(Source image : carnets-plume.blogspot.com)

lundi 16 juin 2008

Nouveau né dans la blogosphère littéraire ...


Je vous annonce la naissance d'Entre les lignes, petit blog littéraire d'une grande dame que j'aime très fort, Suzanne, appelée Motslus sur son blog. Je vous invite à faire un tour chez cette amoureuse folle des mots ...


(Source image : blog Entre les lignes ... l'imaginaire)



Swap arrivé! Romanza gâtée!


Quelle surprise de recevoir ce week-end un colis de la poste! Quelle joie surtout! J'ai été énormément gâtée par Emmyne pour ce premier swap et je tiens à la remercier de tout coeur...



En voyant ce colis si tentant me faire de l'oeil, j'ai tout de même réussi à prendre le temps de me mettre en condition pour ne pas sauter dessus comme une sauvage. Je me suis confortablement assise, un petit thé à proximité et ... j'ai ouvert!



Plein de petits cadeaux emballés dans un beau papier parsemé de joyaux et deux petites enveloppes. J'étais comme une enfant devant son cadeau de Noël. J'ai commencé à tout ouvrir et voilà mes petits trésors :

En ce qui concerne les livres, Emmyne m'a faite une sélection délicieuse de romans classiques comme je les aime, ainsi qu'une petite découverte.
J'ai reçu La tulipe noire (Lu!) et La guerre des femmes (Lu!) d'Alexandre Dumas, romans dont je connais les titres mais pas du tout les histoires pour mon plus grand bonheur. Mais j'ai eu aussi Le bossu (Lu!) de Féval. Le film m'a faite rêvée enfant et j'ai toujours voulu connaître le roman.
La découverte? Une belle BD, L'épervier (Lu!) de Pellerin, qui a l'air d'être un régal d'aventure.



Voilà les extras! Une belle carte postale avec un petit mot d'Emmyne, un superbe marque-page qui donne envie de se précipiter sur un bon roman et (hum!!) du chocolat. Je vais me faire de ces moments lecture/chocolat je ne vous dis pas. Ils sont déjà posés dans ma chambre à proximité ... Et oui, je suis gourmande ... mais j'assume!

Voilà maintenant la photo de l'ensemble. J'ai été vraiment gâtée, j'en reste toute émue.
Merci mille fois pour ton colis belle Emmyne. Ce fut du pur bonheur!

dimanche 15 juin 2008

Une petite terreur en moins ...


- Pauline d'Alexandre Dumas.
- Dracula de Brian Stoker.
- Les mystères d'Udolphe d'Anne Radcliffe.

De l'importance des chandelles durant la nuit

Pauline
Alexandre Dumas
(Lectures gothiques 2008)

Folio, 2008.



Pauline (1838) est un des premiers romans de Dumas, où Monte-Cristo se trouve en germe. C'est un livre qu'il a écrit seul, et qui se déroule de son temps. La fiction brode sur les thèmes du roman gothique, en « noir », nuit, cottage en ruine, sentes perdues, passages secrets, brigands impitoyables, héroïne enterrée vivante, substitution de cadavres.
Pauline fait face à un bourreau mystérieux, « homme fatal». C'est le roman d'une jeunesse déboussolée qui tente de se faire une place dans une société mesquine.
...
C'est la première fois que je lis mon cher Dumas dans un style comme celui-ci. Et bien, je dois avouer que cela m'a enchantée. Bien que la plume mordante et pleine de fraîcheur des Trois mousquetaires ne soit pas encore présente dans cette oeuvre de jeunesse, j'ai tout de même dégusté ce petit bijou gothique à souhait.
Une histoire bien ficellée où chaque narrateur (trois exactement) prennent à tour de rôle le fil du récit sans jamais lasser ou perdre le lecteur. Une intrigue très prenante qui nous pousse à refermer le roman que difficilement. Une écriture intelligente et vive qui nous entraîne dans un tourbillon de prouesse narrative. Une ambiance noire majestueuse qui m'a faite, malgré moi et malgré le fait que je sois une jeune femme du XXIè siècle, trembler de peur à certains passages. Les nombreux lecteurs de ce roman sauront desquels je parle. J'ai lu certains romans dits gothiques durant mes années fac' et j'avais déjà beaucoup apprécié l'univers.
Bref, un très bon roman qui s'avale sans que l'on s'en rende compte. Une atmosphère qui m'a beaucoup plu et qui me donne plus que jamais envie de continuer les petites découvertes gothiques de Lou et Malice.
...
« Vous vous réveillerez dans un caveau où nul n'est descendu depuis vingt ans, et dans lequel, d'ici à vingt ans peut-être, nul ne descendra encore. N'ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre: tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d'une agonie lente et douloureuse. Dans l'un et l'autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte. »
(Pauline, Folio, 2008, p161)

(Source image : lunettesrouges.blog.lemonde.fr. Peinture de Desains, Femme asphyxiée.)

jeudi 12 juin 2008

Je ne verrai plus jamais les fleurs comme avant


Le petit prince
Antoine de Saint-Exupéry

Folio, 2007.


Antoine de Saint-Exupéry tombe en panne d'avion au beau milieu du désert. Il y rencontre un petit garçon aux boucles d'or venant d'une lointaine planète : le petit prince.


Tout le monde devrait lire ce roman. Enfant, pour nous lancer dans la vie pleinement, pour nous apprendre le plaisir de l'existence et la beauté des choses. Adulte, pour nous remettre les idées en place et nous faire retrouver notre âme d'enfant. Je ne l'ai jamais perdu. J'ai toujours la petite Romanza enfant qui me suit dans mon existence, et pourtant, en lisant Le petit prince, je l'ai sentie comme jamais. J'ai eu soudain l'impression de redevenir enfant, pas que mentalement, mais physiquement aussi.
Une histoire d'une humanité folle, d'une poésie incroyable qui m'a totalement envoûtée. J'ai aimé sa philosophie, son amour des choses, l'importance des enfants, le ridicule du monde adulte, ...
Quant aux voyages du petit prince à travers les planètes, du pur bonheur! J'ai bu chaque phrase et chaque mot. Les dessins sont émouvants. Tout est un délice.
J'ai été si touchée par ce livre que j'ai décidé de le lire aux enfants où je travaille. Je leur ai demandé ce matin s'ils voulaient que je leur raconte une petite histoire qui durera plusieurs jours, je leur lirai un chapitre chaque jour, que c'était l'histoire d'un aviateur qui perdu dans le désert rencontrait un prince venu d'une autre planète. Ils ont tous sauté de joie et attendent avec impatience demain pour la commencer. Je suis ravie. Heureuse de partager ce sublime texte. Peut-être que ça les marquera longtemps ... qui sait!

Un petit bijou à lire et relire qu'importe notre âge, qu'importe le lieu, qu'importe le temps ...

" Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillée. Elle disait : ...
"S'il vous plaît ... dessine-moi un mouton!
- Hein!
- Dessine-moi un mouton ..."
J'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre. J'ai bien frotté mes yeux. J'ai bien regardé. Et j'ai vu un petit homme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement."

(Le petit prince, Folio, 2007, p16)


(Source image : forum doctissimo. Dessin de Saint Exupéry)

3 et un font 4!


- Un livre avec une couleur dans le titre : Le pays du dauphin vert - Elisabeth Goudge
- Un livre avec un nom d'animal dans le titre : Un crocodile sur un banc de sable - Elizabeth Peters
- Un livre avec un prénom dans le titre : La passion selon Juette - Clara Dupont-Monod
- Un livre avec un nom de lieu géographique dans le titre : Impératrice de Chine - Pearl Buck
- Un livre avec un phénomène météorologique dans le titre : La planète aux vents de folie - Marion Zimmer Bradley
- Un livre avec un nom de plante dans le titre : La colline aux gentianes - Elisabeth Goudge

mardi 10 juin 2008

"Peut-être que cela n'irait pas si mal après tout"

Le pays du dauphin vert
Elizabeth Goudge
(Défi Le nom de la rose 2008)

Phébus, 2007.


Marianne, Marguerite … William Ozanne a toujours eu tendance à confondre ces deux prènoms depuis le jour où un coup de vent fit apparaître dans le couloir de sa maison, rue du Dauphin-vert, le chapeau de Marguerite, puis Marguerite elle-même, rose et rieuse, suivie de sa sœur aînée. Les demoiselles Le Patourel.
Voilà pourquoi, bien des années plus tard, devenu exploitant de bois dans une île de Nouvelle Zélande, il voit débarquer non pas la fiancée qu’il attend, mais l’élégante et laide Marianne. La pitié n’est pas toujours bonne conseillère, et le cœur de William se serre à l’idée de ce qui arriverait s’il lui disait qu’il s’était trompé de prénom quand il a écrit de venir le rejoindre.
Peut-on bâtir une vie heureuse sur pareil quiproquo ? William en tente la gageure. Les débuts sont durs, mais Marianne ne manque pas de courage, et sa volonté la soutient au fil des multiples aventures de cet ample roman situé dans le cadre poétique des îles anglo-normandes et de la Nouvelle-Zélande.
(Edition livre de poche, 1970).


En refermant ce livre, j'étais si enthousiaste et si passionnée que je me suis précipitée sur l'ordinateur en me disant que j'avais mille choses à vous dire. Mais en fait, arrivée devant l'écran ... trou noir. J'avais tant sur le coeur que je ne savais pas par quoi commencer. Entre envie dévastatrice de parler de ce superbe roman et cerveau totalement embrumé, le vainqueur fut à ma grande honte, mon cher cerveau (lâcheur!). Mais bon, une bonne nuit de sommeil plus tard (et une journée bien fatiguante, oups!), je vais peut-être réussir à vous en parler ...

Comment raconter Le pays du dauphin vert ? Je dirai, certes de façon basique mais si vraie, que l’on ne peut pas raconter un roman qui se vit avec autant de passion. Car oui, j’ai vécu au pays du dauphin vert, j’ai voyagé sur des voiliers et j’ai lutté pour ma survie au milieu du peuple maori. Même si à l’heure actuelle je ne sais pas comment je vais pouvoir vous « raconter » ce roman, je vais tout de même essayer de le faire le mieux possible.

Tout d'abord, parlons de l'écriture. Même si ma Pearl Buck reste inégalable dans la description de la beauté de la vie, de la sérénité des paysages et le bonheur des petits riens de l'existence, Elizabeth Goudge a également la palme d'or. Une plume délicate, optimiste, joyeuse et vive. Un petit bonheur!

Il y a aussi le sublime style de cette auteure. Cette façon de mêler la magie à l'existence est sublimissime. Les romans d'Elizabeth Goudge sont réalistes, l'histoire, ici, se passe au XIXème siècle dans des lieux connus et pourtant, les enfants croisent des fées, les légendes et les contes jalonnent l'île du dauphin vert et les personnages sont décrits toujours de façon étrange : " C'est alors que lui étaient apparus dans un petit canot qui se balançait calmement sur les eaux brillantes du port, William et Marianne, un magnifique garçon aux cheveux clairs et aux joues roses, dans un costume bleu déchiré et un menu brin de fille, habillée de vert comme une petite fée."(p341).

Le récit. Que dire? A travers les îles anglo-normandes fouettées par le vent en passant par la sauvage Nouvelle-Zélande, ce roman m'a faite vivre tant de choses. La peur, l'amour, l'angoisse, l'amitié, la jalousie. Ce roman est humain, c'est ce qui le rend puissant. J'ai pleuré, j'ai souri. J'ai véritablement "vécu" ce livre. A la fois roman d'aventure avec des marins, des naufrages, des attaques de maoris et des mises à mort, mais aussi, roman psychologique, roman fantastique, ... et tant d'autres choses.

Les personnages. Aaah! Marguerite la joyeuse et heureuse blonde joufflue ; Marianne, l'insatisfaite parfois énervante, mais si touchante, digne, qui nous fait pleurer toutes les larmes de notre corps ; William, mari faible, homme fort et père touchant ; Le capitaine O'Hara, le vieux loup de mer si atypique ; Tai Haruru, magnifiquement sensuel et envoûtant, et Nat, Samuel, Old Nick le perroquet, Véronique .... Une galerie de personnages incroyables, tous humains et touchants, hauts en couleur et qui m'accompagneront encore longtemps dans ma vie.

Et puis, les descriptions, les falaises balayées par l'air vif, les forêts luxuriantes néo-zélandaises, les plages mystérieuses, les grottes étranges. Les paysages sont sublimes, ils m'ont bouleversée. Les scènes sont toutes mythiques. Tout est bouleversant.

Juste quelques mots pour finir : Lisez-le!

Edit du 12 à 09h53 : Là je relis mon avis et je suis frustrée. J'aurai tellement de choses à dire en plus, mais rien à faire, je n'arrive pas à les formuler. Bref! Je suis muette d'admiration. Vous ne pouvez pas savoir tout ce que contient ce roman, c'est fou! L'histoire, certes attirante, ne laisse pas imaginer la profondeur du récit. Bon allez! Je me tais!

Nb : Petites choses à noter! Ce roman fut écrit en 1944 et l'on se doute aisément que la connaissance du monde était plus vague qu'aujourd'hui. Elizabeth Goudge en a conscience et invite le lecteur à être indulgent quant à ses connaissances sur la Nouvelle-Zélande et le peuple Maori. Je trouve cela important car je doute de certaines choses écrites dans le livre, mais cela n'entâche en rien ce sublime roman.

"Papa et elle avaient deux mondes merveilleux dans lesquels ils vivaient ensemble, deux mondes qui étaient réels pour eux, et décidement plus agréables que le monde dans lequel ils mangeaient, s'habillaient, allaient au lit et se levaient, faisaient des bêtises et étaient grondés par maman, et ne se sentaient jamais en sécurité à cause des Maoris. Lorsqu'elle était au lit, papa racontait à Véronique des histoires qui se passaient dans ces deux mondes, mais ce n'était pas le seul moment où ils y vivaient. Ils étaient réellement toujours dans l'un ou dans l'autre, dans leurs rêves, la nuit, ou dans les rêveries auxquelles ils s'abandonnaient, papa lorsqu'il travaillait dans la forêt, et Véronique lorsqu'elle travaillait à son canevas sous les yeux de maman. C'est ainsi que bien qu'ils fuissent presque toujours séparés, ils étaient spirituellement toujours réunis. Même pendant les mois où Véronique avait été à Wellington, elle n'avait pas eu l'impression s'être séparée de papa; elle n'avait qu'à courir vers l'un ou l'autre de ces mondes : elle était sûre de l'y trouver."

(Le pays du dauphin vert, livre de poche, 1970, p 412)


(Image : cinemovies.fr "La veuve de Saint Pierre")

vendredi 6 juin 2008

Laissez-moi vous parler de ...

Andrée Chédid


Andrée Chedid (arabe : أندريه شديد) (née au Caire le 20 mars 1920) est une femme de Lettres et poétesse française d'origine libanaise et égyptienne. Elle est la mère du chanteur Louis Chédid et de Michèle Chedid-Koltz, peintre, et la grand-mère du chanteur Matthieu Chédid (M). Elle fait ses études dans des écoles françaises, puis elle intègre l'Université américaine du Caire. Elle apprend l'anglais et perfectionne son français. Elle rêve d'être danseuse. Elle se marie avec un médecin à 22 ans. En 1942, elle part vivre au Liban avec son mari. C'est en 1946 qu'elle s'installe définitivement à Paris, où elle commence à publier ses recueils de poésie.
...
Je suis tombée amoureuse de la plume d'Andrée Chédid immédiatement. J'ai ouvert L'enfant multiple est plus rien ne fut pareil. Mêler autant de réalisme et de poésie est tout bonnement incroyable. Quelle plume! Quelle originalité! J'ai lu ensuite Le message et mon amour pour elle s'est intensifié.
J'aime son style de conteuse, d'artiste de rue, de saltimbanque. Ses personnages sont tous hauts en couleurs, inoubliables et attachants. Ses livres sont courts, mais dès les premiers mots, nous nous attachons à eux passionnément. C'est parfois triste mais jamais larmoyant et même dans la plus dure adversité, il y a toujours une petite flamme d'espoir qui brille.
Une grande dame à découvrir pour sa poésie et son humanité ...

(Sources : image : toutelapoesie.com ; Biographie : wikipedia.org)

dimanche 1 juin 2008

Tag gourmand ... miam!


Aelys m'a taguée ... Oh! La vilaine! Tu as trouvé mon point faible ... la gourmandise !!!

Règlement :
Indiquer le lien de la personne qui m'a taguée

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Taguer 6 personnes à la fin du billet en mettant leur lien.
Avertir directement sur leur blog les personnes taguées.

Un aliment ou un produit que je n'aime pas du tout : Les rognons (beurk!)
Mes 3 aliments favoris : Le chocolat ; Les framboises ; Le camembert (et oui ...)
Ma recette favorite : Le gâteau au chocolat
Ma boisson favorite : Le thé ... of course my dear!
Le plat que je rêve de réaliser mais que je n'ai toujours pas fait : Foie gras poêlé comme dans les grands restaurants avec de la gelée d'oignons ou de figue à côté ...
Mon meilleur souvenir culinaire : Le plus récent (parce qu'il y en a beaucoup!) une glace Chocolat liégeois ... Hum!


Je tague à mon tour : Florinette ; Grominou ; Malice ; Heri ; Sandra et Aileean . Bande de gourmandes!
(Source image : mademoiselle-bio.com)

Vu au théâtre

Penthésilée
Heinrich von Kleist



De la Comédie française
Mise en scène par Jean Liermier

"Penthésilée, Reine des Amazones, viole l’inexorable règle de la fête des roses en tombant passionnément amoureuse de son adversaire, le héros grec Achille. Sur le champ de bataille opposant les Grecs aux Troyens, les deux fiers amants, irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, s’affrontent dans une lutte perdue d’avance, chacun devant vaincre l’autre pour l’emmener dans son royaume et célébrer l’union. Tragique histoire d’un amour farouche empreint d’une incommensurable tendresse, d’un combat contre les pulsions de vie et de mort, d’un désir de possession charnelle maculée de sang, Penthésilée est relatée par Homère. Heinrich von Kleist se réapproprie le mythe à partir de 1806, s’inspirant probablement d’autres variantes tirées du célèbre Dictionnaire fondamental de mytho-logie de Benjamin Hederich."

Il se passe toujours quelque chose d'étrange dans mon esprit lorsque je quitte la Comédie française. Après avoir vécu avec les acteurs durant 3h , après avoir pleuré, rit, aimé, adoré, une question, toujours la même, inexorable, comment reprendre ma vie normale après ça? Je dois me lever de mon siège, sortir du théâtre, prendre le métro et chaque fois j'ai l'impression que c'est presque une trahison, un sacrilège de reprendre le cour de la vie comme si jamais rien ne s'était passé. Je me sens loin des gens que je croise, loin des pas que je fais, loin de tout.
Je suis allée voir Penthésilée seule. C 'est la sixième pièce que je vois de la Comédie française,
mais c'est la première fois que j'y vais seule. Les sensations sont différentes. Les deux situations sont superbes mais étrangement éloignées. Lorsque l'on voit un spectacle seule, on se parle à nous-même, on partage nos impressions avec notre esprit, notre petite voix intérieure. Je pense qu'il faut essayer de temps à autre de vivre certaines expériences seul.

Revenons à la pièce! Je ne connaissais pas du tout cette oeuvre de Kleist. J'y suis allée à l'aveuglette, avec une confiance absolue dans la Comédie française. J'en sors, comme chaque fois, ravie.
J'ai toujours aimé la mythologie alors une pièce qui parle d'amazones, de guerre de Troie et de tragédie est forcément faite pour moi. Le personnage de Penthésilée m'a totalement bouleversée. Sauvage et fragile. Profonde contradiction que cette femme luttant contre ses passions. Et quel jeu d'actrice! Léonie Simaga est tout simplement parfaite. Tellement habitée par son rôle qu'elle était en pleurs pendant le salut, émue aux larmes. Elle est sublimement belle, elle joue à la perfection, je suis à genou ... Il faut le voir pour le croire ...
Que dire aussi de MON acteur adoré, Eric Ruf? Toujours cette passion, cette flamme et cette voix majestueuse. Je n'ai rien à ajouter sur le fait que je l'admire.
Bref! Vous l'aurez compris une pièce sublime qui m'a faite découvrir l'histoire de Penthésilée, cette femme inoubliable, forte et si tragique (et oui forcément!).
Si vous n'êtes jamais allé à la Comédie française, je ne peux que vous invitez à y courir.

Léonie Simaga

(Sources : site de la Comédie française ; es.unifrance.org)