lundi 15 septembre 2008

Anniversaire littéraire (suite et fin) ...

Je vous ai déjà parlé de mes cadeaux magnifiquement victoriens ici que j'ai reçu pour mon anniversaire, mais je ne vous ai pas encore parlé de la suite. Et oui! Car Beau-papa et mon-amie-amoureuse-des-mots-autant-que-moi savent aussi que je suis une (... comment dire?...) fanatique assumée. Bref! Voilà la suite ...

Une pincée de nouveauté littéraire :





Le marché des amants de Christine Angot : L'histoire ne me tente pas vraiment (la couverture encore moins), mais je suis curieuse de voir par moi-même l'écriture de cette dame qui fait couler tant d'encre. Rien que pour avoir le plaisir de critiquer ... niarck!

Best love Rosie de Nuala O'Faolain : Un livre qui m'a l'air sublime. J'adore le résumé et cette collection est une de mes préférés.


Et une petite dose d'hymne à la lecture :



Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel : Un petit itinéraire dans l'histoire des lecteurs qui m'a l'air passionnant.

Le liseur de Bernhard Schlink : Je ne connais pas du tout. J'ai hâte de découvrir ce roman.

dimanche 14 septembre 2008

Des lions, des combats et de l'amour

Diotime et les lions
Henri Bauchau

Babel, Actes sud, 2001.

A travers la lutte avec les lions, dans l'ivresse du combat et dans la prédilection que lui témoigne son grand-père, c'est aux plus troublants interdits que Diotime est confrontée. Mais sur la peur, le désir, la sauvagerie, la transgression, la violence de la féminité, Henry Bauchau projette la lumineuse sagesse de l'Orient. De sorte que son récit - mince et pourtant inépuisable - semble se jouer de la transparence des mots pour mieux atteindre à l'essentiel. L'histoire de Diotime se lit comme une aventure, et elle rayonne comme une parabole.
...
C'est une bien belle plume que je viens de découvrir. Henri Bauchau fait parti de ces auteurs qui par sa délicatesse, sa sensibilité et son amour des doux instants, nous transporte dans des mondes de rêveries et d'imaginaires.
J'ai toujours eu une grande passion pour la mythologie gréco-romaine. Aimant les contes et les légendes, j'ai tout de suite été conquise par ces récits héroïques de batailles, de princes, d'amours impossibles, de jalousies et de dieux en colère. Lire un mythe écrit d'une plume moderne, poétique et passionnée fut une belle découverte.
Je ne connaissais absolument pas cette histoire. Diotime est une jeune fille vivante et fougueuse, une Antigone passionnée, digne héritière de ses ancêtres les lions.
Tout comme l'exceptionnelle fille d'Oedipe, Diotime se bat pour ses valeurs, se bat pour être celle qu'elle veut être et qu'elle doit être.
Une petite histoire de 60 pages se lisant en une heure sur la quête de soi et l'apprentissage de la vie.
Je pense un bon petit livre pour commencer Bauchau, pour s'imprégner de sa plume, de sa passion.
A découvrir.
...
Dans mon plus lointain souvenir, je vois toujours mon grand-père Cambyse arriver chez nous au galop, son faucon sur le poing, suivi de serviteurs armés. Il salue ma mère avec beaucoup de respect, inspecte tout comme s’il était chez lui et s’en va, tourbillon de poussière, dans un grand tumulte de chevaux. Mon père que j’admirais tant, qui avait commandé une flotte et gagné des batailles sur l’océan des Indes, semblait parfois interdit et presque effrayé en sa présence. Tous redoutaient Cambyse, tandis que moi, sans doute parce que je ressemble à sa mère, je n’ai jamais eu peur de lui.
J’étais seule un matin avec une jeune servante. Cambyse est survenu. Etincelant, sur son cheval couvert d’écume dont il n’avait pas daigné descendre, il nous observait d’un œil sévère. J’étais toute petite, j’ai été éblouie, j’ai couru vers lui en demandant : "A cheval, à cheval avec toi !" Ma confiance a fait rire cet homme sauvage, elle l’a peut-être touché. Il m’a saisie par le cou et juchée devant lui sur sa selle. Nous sommes partis au galop, entourés par ses gardes et ce qui n’était pour lui qu’une chasse après tant d’autres a été pour moi l’ivresse, l’invention de la vie. J’ai découvert alors la joie de la vitesse dans l’air brûlant et l’odeur des chevaux. Je n’ai retrouvé pareil plaisir qu’en haute mer, par grand vent, quand Arsès gouvernait le navire.
(Diotime et les lions, Babel, 2001)



(Source image : legends-myth.blogspot.com)

J'existe, je suis moi et je veux vivre ...

Compartiment pour dames
Anita Nair


Picquier poche, 2004.

Akhila, la quarantaine, restée célibataire pour s'occuper des siens, décide de partir, seule, à l'extrémité sud de l'Inde, et de faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de n'avoir pas vécue. Dans le train, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage. A travers les confidences de ces femmes, Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose : une femme a-t-elle vraiment besoin d'un homme pour être heureuse, pour se sentir épanouie. Comment trouver en soi la force de vivre la vie qu'on a choisie, redevenir maîtresse de son destin ?

J'ai beaucoup apprécié ce roman (voilà ... l'annonce est faite!). Il faut dire qu'il est tombé au bon moment. Durant cette dure (bien que palpitante) période de la vie où l'on a quitté sa région, sa famille pour se lancer dans la vie, pour tracer son chemin. J'ai trouvé dans ce roman un écho à tous mes sentiments et un réconfort dans le choix que j'avais fait.

C'est donc dans un état d'esprit aussi tendu que je me suis laissée voguer dans l'histoire d'Akhila. J'ai dévoré ce roman en à peine 2 jours. Je ne dirai pas que c'est un chef d'oeuvre ou qu'il m'a mise à genou, mais disons qu'il est vraiment tombé au moment propice. Je commencais à me demander pourquoi m'étais-je lancée dans cette aventure au lieu de continuer ma petite vie tranquille, j'ai pris pleinement conscience de l'importance de ma situation justement. Si j'étais là, c'est parce que je suis libre. Libre de mes choix et de mes envies et que c'est un joyau précieux. Ce roman nous apprend que nous sommes seuls maîtres de notre destin, que personne ne doit régir nos vies (même si ce n'est pas toujours simple).

L'histoire de Pradha Devi m'a particulièrement touchée. Une histoire sur les petits plaisirs simples, sur des envies naïves mais essentielles, d'instants précieux de la vie, la recherche de sensations qui nous donne le sentiment d'exister. Un roman réellement très beau qui malgré quelques passages chocs nous met du baume au coeur pour un long moment.

((Extrait à venir très bientôt))

(source image : interaide.com)

Un anniversaire sous le signe anglo-gothico-romantique ... tout ce que j'aime!

Le mois dernier fut celui du jour de mon anniversaire ... et j'ai eu la chance de recevoir quatre magnifiques livres romantiques anglais. Voyez plutôt :



L'abbaye de Northanger (ou Northanger Abbey) de Jane Austen. Une femme écrivain que j'apprécie beaucoup. Un petit roman gothique qui me fait de l'oeil.


Le professeur de Charlotte Brontë. Jane Eyre étant un de mes livres favoris, je suis ravie d'avoir reçu de beau livre du même auteur.


La recluse de Wildfell Hall d'Anne Brontë. Une couverture magnifique pour un roman de la petite dernière des soeurs Brontë qui a l'air délicieux.



De pierre et de cendre de Linda Sewbery. Un roman récent dans la veine des soeurs Brontë, gothique et finement anglais, à l'histoire haléchante.

De belles soirées d'hiver se préparent au coin du feu et avec dans l'esprit de vieux châteaux, des ambiances romantiques et délicatement angoissantes. Des heures de lectures passionnées et passionnantes.

Tic tac tic tac tic tac .... BOUM!!

La mécanique du coeur
Mathias Malzieu

Piment, 2008.

Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à. l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve.

Dur dur cet avis!

Comment résumer une opinion si ambivalente? J'ai été à la fois conquise et déçue ... Pourquoi conquise? Car cette histoire est indéniablement très belle. Mon petit coeur sans horloge s'est parfois brisé en lisant les si belles et imaginatives scènes de ce court roman. Une grande dose de poésie, d'humour et de délicatesse dans la tête et la plume de Mathias Malzieu. Des instants de pure émotion durant la lecture de ce récit imaginatif, humain et vrai.

Mais alors pourquoi être déçue? Et bien, ce n'est, comme vous l'avez compris, absolument pas le fond qui me déplaît. Ce livre est juste, un grand message humain y est transmis. Non, disons que c'est plutôt la forme qui a coincé. En voyant cette si belle couverture et en lisant ce résumé si haléchant, je m'imaginais lire un magnifique conte dans la droite ligne d'Andersen ou de Tim Burton. Un conte qui me transporterait bien loin de la réalité, au pays imaginaire. Et pourtant, non. Autant l'histoire participe à ce côté merveilleux, mais certains penchants de l'écriture de l'auteur absolument pas. Je pense que Mathias Malzieu a de très bonnes raisons et que son style est ainsi, mais pourquoi dites-moi tant d'anachronismes, tant d'expressions modernes dans un roman censé se passer au XIXème siècle? Comme cela casse la poésie de ce magnifique roman! Entendre des expressions comme "me les cailler" ou encore des références telles que Dalida, tout ça m'est restée en travers de la gorge.

Il est vrai que je n'ai pas lu Maintenant qu'il fait toujours nuit sur toi qui est, chronologiquement, la suite de la vie de Jack (La mécanique du coeur parlant de son enfance et son adolescence) et que sûrement les raisons de ce style particulier sont expliquées. J'ai bien compris que Jack connaissant notre époque et racontant ici sa vie utilisait de façon normale le langage du XXIème siècle, mais ça m'a génée. Dans un roman autre, il n'y aurait pas de problèmes, mais dans un récit qui annonce tant de poésie, non ça ne va pas du tout!

Toujours est-il que ce roman est bon, que plus on le lit, plus on aime et que l'on embarque dans cette drôle d'histoire les deux pieds ... et le coeur ... dedans.

Un livre à découvrir ... malgré le gros bémol du style ...

((Extrait à venir rapidemment ... ))


(Source image : clg-montaigne-goussainville.ac-versailles.fr)

samedi 13 septembre 2008

Et une chartreuse, une!


- La chartreuse de Parme de Stendhal.
- Orgueil et Préjugés de Jane Austen.
- Oliver Twist de Charles Dickens.
- Marie-Antoinette de Stefan Zweig.
- Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

Les aventures et mésaventures de Fabrice Del Dongo

La chartreuse de Parme
Stendhal
(Challenge Klassik list 2008)

Le livre de poche, 1972.
Edition récente : Livre de poche, 2000.
...
Cadet de grande famille fasciné par Napoléon qu'il rêve d'aller rejoindre, Fabrice del Dongo arrive à Waterloo quand commence la bataille. Mais il ne suivra pas la carrière des armes à quoi il aspirait, et consentira à devenir prélat. Avec assez de détachement, cependant, pour que l'essentiel reste bien pour lui la chasse au bonheur - c'est-à-dire l'amour.
Quand Stendhal publie La Chartreuse en 1839, le propre du roman demeure toujours à ses yeux le romanesque où rien ne compte que le récit qui se moque du sérieux, l'allègement de la vie et l'héroïsme des grandes actions comme des grandes passions. Et le paradoxe de ce livre moderne qui est aussi une satire du pouvoir et de la cour de Parme, de ce livre où les Italiens retrouvent leur culture, c'est qu'il demeure apparenté au vieux fonds sans âge des romans où l'aventure s'accompagne d'un climat de bonheur et de gaieté.
...
Ah! La chartreuse de Parme ...
Après l'avoir tant de fois touché, senti, puis reposé par crainte de m'attaquer à ce grand roman, après l'avoir tant de fois étudié durant mes années à l'université ... Je l'ai enfin lu.
Certes, ce n'est pas un roman de tout repos. Les termes militaires, religieux ou politiques de l'époque sont parfois durs à comprendre, durs à avaler. Mais qu'est ce donc par rapport au souffle si puissant de ce fabuleux roman?
La première partie m'a enchantée. Le ton toujours vif et piquant de Stendhal m'a séduite. J'ai retrouvé un peu de l'humour de mon cher Dumas, ce qui ne fut pas pour me déplaire.
J'ai aimé les aventures du jeune et passionné Fabrice. Les péripéties de ce jeune homme naïf m'ont rappelée Jacques le fataliste, Fanfan la tulipe ou encore d'Artagnan. Des héros lançaient à corps perdus dans l'aventure à qui ils n'arrivent que des malheurs, mais qui s'en sortent toujours bien. Enfin ... pour un temps!
Quant à la seconde partie, elle m'a bouleversée. Que dire de la belle Clélia Conti? Et puis de ces scènes si parfaites en prison?
Le nouveau Fabrice m'a autant envoûtée que le premier. Le jeune volage laisse place à l'amoureux éperdu, le jeune naïf à l'homme mûr. L'évolution est parfaite. L'étude des personnages sans commentaires.
J'ai été vraiment ravie de faire parties de ces happy few et je compte bien lire un autre roman de Stendhal qui me fait lui aussi de l'oeil depuis un moment : Le rouge et le noir.
Je me tais et préfére laisser la place à la sublime plume de Stendhal ...
Les avis de Fashion, Chiffonnette, Lilly, Erzébeth, ...
...
"On remarqua ce soir-là plus d’animation que de coutume dans la figure de Clélia, or, l’animation l’air de prendre part à ce qui l’environnait étaient surtout ce qui manquait à cette belle personne. Quand on comparait sa beauté à celle de la duchesse, c’était surtout cet air de n’être émue par rien, cette façon d’être comme au-dessus de toutes choses, qui faisaient pencher la balance en faveur de sa rivale. En Angleterre, en France, pays de vanité, on eût été probablement d’un avis tout opposé. Clélia Conti était une jeune fille encore un peu trop svelte que l’on pouvait comparer aux belles figures du Guide ; nous ne dissimulerons point que, suivant les données de la beauté grecque, on eût pu reprocher à cette tête des traits un peu marqués, par exemple, les lèvres remplies de la grâce la plus touchante étaient un peu fortes.
L’admirable singularité de cette figure dans laquelle éclataient les grâces naïves et l’empreinte céleste de l’âme la plus noble, c’est que, bien que de la plus rare et de la plus singulière beauté, elle ne ressemblait en aucune façon aux têtes des statues grecques. La duchesse avait au contraire un peu trop de la beauté connue de l’idéal, et sa tête vraiment lombarde rappelait le sourire voluptueux et la tendre mélancolie des belles Hérodiades de Léonard de Vinci. Autant la duchesse était sémillante, pétillante d’esprit et de malice, s’attachant avec passion, si l’on peut parler ainsi, à tous les sujets que le courant de la conversation amenait devant les yeux de son âme, autant Clélia se montrait calme et lente à s’émouvoir, soit par mépris de ce qui l’entourait, soit par regret de quelque chimère absente. Longtemps on avait cru qu’elle finirait par embrasser la vie religieuse. A vingt ans on lui voyait de la répugnance à aller au bal, et si elle y suivait son père, ce n’était que par obéissance et pour ne pas nuire aux intérêts de son ambition."
(La chartreuse de Parme, livre second, chapitre XV)


(Source image : blogg.org)

Hey ... des nouvelles!

Alors ... alors! Suis-je une oubliée de la blogosphère depuis tant de temps?? J'espère que non!

J'ai trouvé un nouveau petit toit et je suis durant trois jours dans mon ancien logement pour faire les cartons et les changement d'adresse. Du coup, j'ai internet pour trois jours. J'en profite pour vous poster les avis de lectures que je vous dois. C'est à dire :

- La chartreuse de Parme de Stendhal
- La mécanique du coeur de Malzieu
- Compartiment pour dames d'Anita Nair
- Diotime et les lions de Bauchau
- Oedipe sur la route de Bauchau aussi

Après ces trois jours, je reviendrai sur la blogosphère lorsque j'aurai une connection internet dans mon nouveau logement ... Je ne sais pas du tout combien de temps cela prendra!

Heureuse de vous retrouver pour trois jours ...