samedi 27 février 2010

Bonsoir Lady Jane!

L'amant de Lady Chatterley
D.H Lawrence
Défi J'aime les classiques (Février)
Livre de poche, 1964.

Constance Chatterley épouse un homme de l'aristocratie qui après 1 mois de mariage revient mutilé de la guerre. Impuissant, les contacts physiques avec sa jeune épouse deviennent impossibles. Constance se jette dans une relation passionnelle et sensuelle avec Mellors, le garde-chasse du domaine.

" Malgré tout ce qu'on pourra dire, je déclare que ce roman est un livre honnête, sain et nécessaire aux hommes d'aujourd'hui. " DH Lawrence.

Quel dommage que l'on ne retienne que le côté scandaleux de L'amant de Lady Chatterley! Avant de l'ouvrir, je pensais trouver une simple histoire de fesses, une héroïne un peu égoïste et écervellée, un amant dénué de sentiments, une espèce de bête sexuelle. Ce que j'ai découvert m'a chamboullée. L'amant de Lady Chatterley est une magnifique histoire d'amour. Constance est une femme attachante, passionnée, qui se lance dans cette liaison adultère comme un naufragé s'accroche à une bouée de sauvetage. Constance n'est pas capricieuse ni pourrie gâtée. C'est une jeune femme seule, abandonnée. Mellors, lui, est un homme blessé, qui essaie de se détacher des sentiments humains, mais qui tombera sous le charme de la femme de son maître malgré lui. J'ai aimé cet homme. Ces deux personnages s'aiment vraiment. Non, ils ne font pas que coucher ensemble. Les scènes les réunissant sont tout simplement magnifiques. Je comprends que ce roman fut choquant lors de sa sortie. Lawrence emploie un vocabulaire assez cru par moment. Mais pour nous, lecteurs de XXIème siècle, il n'y a rien qui mérite un procès ou un scandale.

Le style est parfois un peu lourd. Peut-être est-ce la traduction. Il y a beaucoup de répétitions lourdes. Mais ça ne gâche cette belle et triste histoire. On est embarqué dedans. J'ai lu ce roman en deux jours sans pouvoir en sortir le nez.

La fin est assez étrange. On s'attend à quelque chose de brutal, de tragique. Lawrence joue avec nous et nous offre une fin sensible, toute en retenue. Une fin que l'on attend pas.

Un classique de la littérature à lire absolument.

" Constance allait se promener dans le parc et dans les bois avoisinants; elle en sentait la solitude et le mystère, chassait du pied les feuilles brunes de l'automne ou cueillait les primevères du printemps. Mais tout cela n'était qu'un songe; ou plutôt un simulacre de la réalité. Les feuilles des chênes lui semblaient des feuilles de chêne aperçues dans un miroir; elle-même était comme quelqu'un dont on lit l'histoire, cueillant des primevères qui n'étaient que des ombres, ou des souvenirs, ou des mots. "

(L'amant de Lady Chatterley, Lawrence, p42)

(Source image : culture.gouv.fr)

jeudi 25 février 2010

Où il est question du sexe faible

La guerre des femmes
Alexandre Dumas

Phébus Libretto, 2007.

Vers la fin de ces années 1840 qui seront pour lui comme une allée royale balisée de chefs-d'œuvre, Alexandre Dumas imagine un roman qui serait l'équivalent féminin de ses chers Mousquetaires : La Guerre des Femmes - soit la Fronde évoquée côté alcôve. Nous sommes en 1650 et deux amazones pleines de panache s'opposent, tant par leurs caractères que par leurs convictions. La brune Nanon de Lartigues, fourbe, ensorceleuse et fougueuse maîtresse du duc d'Épernon, fidèle à Anne d'Autriche et à Mazarin, affronte la blonde et délicate Claire de Cambes, qui sait déployer des trésors de courage pour soutenir les princes révoltés réunis autour de Condé. Ces mousquetaires en jupon ne renonceront à aucune manœuvre pour faire triompher leur cause.
Jeux de masque, passages dérobés, quiproquos, liaisons impossibles, loyauté jusque dans la mort : tous les ingrédients sont là, et comme soutenus par une ombre tenace de tristesse, car l'on pressent un funeste dénouement. Or Dumas n'est jamais si grand que dans ces fins de partie où tout s'avère perdu - fors l'honneur d'avoir bellement vécu.

Si vous vous demandez quoi lire, si vous avez envie de découvrir un écrivain célèbre que vous ne connaissez toujours pas, si vous avez envie de passer des heures de lecture incroyable, alors ne réfléchissez plus et ouvrez un roman d'Alexandre Dumas.
Après mon coup de foudre pour cet auteur vers l'âge de quinze en lisant La reine Margot, après être tombée à genoux devant Les trois mousquetaires, avoir été émue par Pauline et La tulipe noire, j'aimerai crier à tous de se précipiter sur La guerre des femmes.
Dumas est un conteur de génie. Il n'y a même pas de mot pour définir la sensation qui m'envahit lorsque j'ouvre un de ses romans. Aventure, humour, amour, violence, Histoire, passion, intrigue, romance, mystère, poésie. Tout y est. Ni plus, ni moins.
Il y a des valeurs sûrs dans la vie. Zweig, Buck, Austen, ... Et Dumas en fait totalement parti.
Lorsqu'on ouvre La guerre des femmes, on rentre dans un univers hallucinant. Une intrigue menée d'une main de maître, des dialogues croustillants à souhait (Les dialogues, le grand talent de Dumas), des scènes excellentissimes, certaines passionnantes d'autres émouvantes. Un régal! Une galerie de personnages incroyables, inoubliables, Canolles, Cauvignac, Nanon de Lartigues, Claire de Cambes, Richon. Sa façon de décrire les événements historiques, de mettre en scène des monstres de l'Histoire tels que Mazarin, Louis XIV, Anne d'Autriche, ces scènes finales tragiques et magnifiques. Dans les dernières pages, je me suis revue dix ans auparavant plongée dans La reine Margot, dévorant les dernières pages le cœur serré, la larme à l'œil, suivant le destin de La Môle et de Coconas. Dumas n'a pas son pareil pour écrire des scènes comme ça.
Du pur bonheur! On dévore, on engloutit, on se saoule, on n'en redemande. Que du bon!

" - Qu'y a t-il donc? En vérité vous m'effrayez, dit en souriant le voyageur.
- Il y a que vous vous rendez à cette petite maison à laquelle brille cette lumière, n'est-ce pas? - le cavalier fit un mouvement. Mais sur la route de cette maison, là, au coude du chemin, à ce taillis sombre, quatre hommes sont embusqués qui vous attendent.
- Ah! fit le cavalier en regardant de tous ses yeux le petit jeune homme pâle. Ah! vraiment! Vous êtes sûr?
- Je les ai vus arriver les uns après les autres, descendre de leurs chevaux, se cacher, les uns derrière les arbres et les autres derrières les rochers. Enfin, quand tout à l'heure vous avez débouché du village, je les ai entendus armes leurs mousquets. "
(La guerre des femmes, Dumas, Phébus, p71)


(Source image : cyranodebergerac.fr)

jeudi 11 février 2010

" Dans le vieux parc solitaire et glacé ... Deux spectres cherchent le passé "

Le voyage dans le passé
Stefan Zweig

Edition France Loisirs, 2009.

Louis, jeune homme pauvre mû par une "volonté fanatique" tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il est envoyé quelques mois au Mexique pour une mission de confiance. La Grande Guerre éclate. ils ne se reverront que neuf ans plus tard. L'amour résiste-t-il à tout? A l'usure du temps, à la trahison, à une tragédie?

Dire que Zweig est un génie devient presque absurde tant cela coule de source. J'ai une confiance aveugle en lui. J'ouvre un de ses romans avec la conviction d'aimer.

Comme pour chacun de ses textes, il m'a prise par la main et m'a emportée dans son univers. Un univers à la sensibilité incroyable, inimaginable, mais si humaine, si délicate, si vraie qu'elle nous va droit au coeur. Depuis La pitié dangereuse il y a des années, Zweig reste pour moi un des meilleurs écrivains qui existent. Il a, comme personne, ce pouvoir de révéler les coeurs avec finesse, intimité, beauté. Le traducteur de mon édition affirme quelque chose de très juste dans sa préface : "On y retrouve ce savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer dans un geste, un regard, les tourments intérieurs, les arrière-pensées, les abîmes de l'inconscient. " (p9) Zweig ne fait pas dans le brut, l'image crue et directe. Sa douceur fait un bien fou.

L'histoire est, comme chaque fois, magnifique. Zweig nous offre un très beau portrait de femme comme lui seul sait les faire. Cette femme sans prénom est touchante. Elle m'a faite penser à l'héroïne du Lys dans la vallée de Balzac. Elle est timide, toute en retenu. Louis est un personnage passionné. Son état d'esprit n'est pas toujours simple à cerner. Du jeune homme pauvre qui cherche à s'élever dans la société, à l'homme bien établi qui renoue avec son passé, on l'aime, le suit, sans pour autant le comprendre totalement. Sa passion pour l'héroïne est belle ... dans sa simplicité. Zweig est romantique, mais pas d'un romantisme échevelé, homme musclé et dame en danger. Zweig est un romantique réaliste, un amoureux de l'être humain et de ses sentiments.

Dépêchez-vous de découvrir Zweig ... C'est un ordre!

" Te voilà!", sit-il en venant à sa rencontre les bras ouverts, presque déployés. "Te voilà", répéta-t-il et sa voix grimpa dans les aigus, passant de la surprise au ravissement, tandis qu'il embrassait tendrement du regard la silhouette aimée. "Je craignais tant que tu ne viennes pas!"."
(Le voyage dans le passé, Zweig, France loisirs, p11)


(Source image : artnet.com. Edward Hopper)

samedi 6 février 2010

La bonté est-elle suffisante pour aimer?

Défi Lunettes noires sur pages blanches
Littérature et cinéma

La passe dangereuse de Somerset Maugham adapté au cinéma par John Curran Le voile des illusions.

La passe dangereuse, Somerset Maugham, Livre de poche, 1961.Le voile des illusions, John Curran avec Naomi Watts et Edward Norton (2006)


Londres, 1920. Après un mariage trop vite accepté pour convenances sociales, Kitty part avec son mari, Walter, médecin bactériologiste, pour vivre à Shanghai où il doit mener des recherches. Rapidement, la jeune femme tombe amoureuse d'un autre homme. Lorsque Walter découvre l'adultère dont il est victime, il promet à Kitty de lui accorder un divorce qui ne mentionnera pas son infidélité et lui conservera ainsi une réputation sans tache, si son amant quitte sa femme pour l'épouser. Walter sait que cet homme place sa carrière avant ses nombreuses conquêtes féminines... Abandonnée par son amant, brisée, Kitty accompagne son mari dans une région où une épidémie de choléra balaie les populations et où les guerres locales font rage...


Le livre est une petite merveille. Malgré son nombre de page trop maigre à mon goût, il nous offre des moments d'une grande intensité, d'une richesse et d'une profondeur incroyable. Sous ces allures de roman à sentiment, Somerset Maugham offre un livre grave, sombre, terriblement complexe.
Kitty est un personnage humain. On pourrait presque la toucher et la croiser dans la rue. Au début, elle énerve, elle agace, elle est égoïste et superficielle. Lorsque son amant l'abandonne à son triste sort et la laisse partir à l'autre bout du pays dans une région décimée par le choléra, elle se croit anéantie. Son coeur est brisé.
Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'elle y trouvera son âme, la paix de l'esprit, la fraternité, la dignité. Son malheur lui paraîtra bien mince face au désespoir des habitants de Mei-tan-Fu. En quelques 200 pages, Somerset Maugham arrive à nous faire haïr certains personnages, à en aimer d'autres. Bien que j'aurai désiré le double de pages tant cette histoire est excellente, je n'ai pas eu la sensation de survoler. L'analyse psychologique est fine et étudiée. Principalement celle de Kitty. Walter est un personnage complexe et mystérieux. Il nous échappe autant qu'il échappe à Kitty. Mais on l'aime et le respecte.
Des paysages sublimes, une histoire bouleversante, des descriptions magnifiques, des personnages intelligents et parfaits, un roman à ressortir des armoires, à dénicher dans les vide-greniers, à faire revivre.

Le film m'a fait passé deux superbes heures. Certes, le réalisateur a énormément modifié les sentiments de Kitty pour rendre ce film ultra romantique, mais dans l'ensemble, il retrace bien le roman de Somerset Maugham.
Kitty est une jeune femme égoïste et superficielle comme dans le livre. Walter est timide, introverti et sage et Charlie, mondain et inintéressant. Les caractères sont donc fidèles. L'âge de Kitty un peu moins. Elle a environ 25 ans dans le roman et Naomi Watts a une quarantaine d'années je crois. Kitty fait donc davantage "veille fille" que "jeune femme à marier " au début du film. Mais Naomi Watts est sublime et parfaite pour ce rôle malgré cet écart d'âge. Edward Norton (acteur que j'aime beaucoup) devient au fil des images un homme charismatique, passionné, sensuel, un homme dont on tombe amoureuse.

John Curran a ajouté des sentiments à Kitty qui n'existe pas dans le livre. Ce dernier est davantage psychologique, complexe, profond. Le film joue sur la simplicité (Et oui, les réalisateurs américains ont décidément du mal avec la finesse de l'analyse). La Kitty du film change totalement, trouve la paix dans son coeur. Alors que celle du roman est plus torturée, aimerait éprouver des sentiments plus nobles que ceux qu'elle ressent. Mais ce changement donne un film plus romantique et bouleversant. Tandis que le roman est plus sombre.
Point fort du film qui n'est pas présent dans le roman (ou peu), l'évocation des contestations chinoises contre la colonisation britannique. La Chine devient un pays qui étouffe sous l'occupation. La population commence à haïr tous les anglais sans faire de distinction entre l'armée et ceux qui, comme Walter, vient les aider. Des scènes assez tristes et fortes!
Un film aux paysages sublimes, aux musiques envoûtantes, aux acteurs excellents, à l'histoire passionnante et passionnée ... Un roman bouleversant qui vaut bien mieux que le film, même si je pense vraiment qu'il faut lire et voir les deux. Lire le roman pour découvrir une écriture sensible, un sujet profond et grave et voir le film pour pleurer et avoir le coeur chamboulé durant deux heures.

Le commentaire du roman seul : ici.
(Source image et résumé : allocine.fr ; linternaute.com)

jeudi 4 février 2010

" Elle découvrait la beauté."

La passe dangereuse
Somerset Maugham

Le livre de poche, 1961.

Kitty Lane est une jeune femme frivole, égoïste et mondaine. Elle n'aime pas son époux Walter, médecin bactériologiste, un homme simple, timide et honnête. Ce dernier apprend que Kitty a un amant, Charlie, un homme marié. Walter lui propose deux solutions : si Charlie l'aime réellement et accepte de divorcer pour épouser Kitty, Walter acceptera lui-même le divorce en prenant à sa charge tous les torts. Si Charlie n'accepte pas, Kitty devra suivre son mari à Mei-tan-Fu où la population est ravagée par une épidemie de choléra.
Charlie abandonne Kitty et refuse de divorcer ... Elle quitte Hong-Kong et suit Walter à Mei-tan-Fu.

Ce roman fera certainement parti de mes coups de coeur de l'année 2010. Une fois ouvert, je n'ai plus été capable de le refermer. Le style n'est pas renversant, le roman est trop court (comme j'en aurai voulu plus!), mais c'est une histoire magnifique. Somerset Maugham nous offre un texte d'une humanité incroyable, d'une profondeur sublime.
Kitty est un personnage humain. On pourrait presque la toucher et la croiser dans la rue. Au début, elle énerve, elle agace, elle est égoïste et superficielle. Lorsque son amant l'abandonne à son triste sort et la laisse partir à l'autre bout du pays dans une région décimée par le choléra, elle se croit anéantie. Son coeur est brisé. Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'elle y trouvera son âme, la paix de l'esprit, la fraternité, la dignité. Son malheur lui paraîtra bien mince face au désespoir des habitants de Mei-tan-Fu. En quelques 200 pages, Somerset Maugham arrive à nous faire haïr certains personnages, à en aimer d'autres. Bien que j'aurai désiré le double de pages tant cette histoire est excellente, je n'ai pas eu la sensation de survoler. L'analyse psychologique est fine et étudiée. Principalement celle de Kitty. Walter est un personnage complexe et mystérieux. Il nous échappe autant qu'il échappe à Kitty. Mais on l'aime et le respecte.
Des paysages sublimes, une histoire bouleversante, des descriptions magnifiques, des personnages intelligents et parfaits, un roman à ressortir des armoires, à dénicher dans les vide-greniers, à faire revivre.
Un seul regret : le nombre de pages! J'en voulais plus!

Les avis de Lilly, Yueyin, ...

" Le matin se leva. Sous la caresse du soleil, la brume s'argenta comme s'argente la neige aux reflets de l'astre mourant. Sur l'eau, la lumière précisait maintenant mes contours des jonques et la forêt touffue de leurs mâts, mais au-delà se dressait un mur éblouissant et opaque. Soudain, de ce nuage blanc, émergea, farouche et massif, un grand bastion. Il ne semblait pas révélé par le soleil vainqueur, mais crée par la puissance d'une baguette magique."
(La passe dangereuse, S. Maugham, livre de poche, 1961, p 96)

(Source image : rv.artblog.fr)

Amour et Haine

Le maître de Ballantrae
Robert Louis Stevenson
Défi J'aime les classiques (Janvier)

Folio, 2000.

En Écosse, au 18ème siècle, deux frères ennemis s'affrontent. L'aîné, appelé le Maître de Ballantrae, est aussi vil, calculateur qu'il est séduisant, aimé et respecté de tous. Le cadet Mr. Henry est oublié par son père et mal aimé bien qu'il soit d'un caractère généreux et honnête. Les deux héros vont se lancer dans une guerre sans merci ...

J'avais commencé ce roman depuis quelques temps déjà mais je n'avais réussi à lire qu'une cinquantaine de pages en une semaine (c'est rare!! Mais le boulot oblige!). Je l'ai donc emmené dans mes bagages dimanche soir pour mes fameux trois jours de formation. Ce fut un régal de me plonger dans le monde géniallissime de Stevenson. Je ne le quittais plus dès que les journées de formation se terminaient. Je possède, de plus, une vieille édition ce qui donnait à ma lecture un léger accent d'ancien temps.
Ce roman a TOUT. Ni plus ni moins. On part à l'aventure sur des bateaux pirates, on échappe au scalp, aux naufrages, au supplice de la planche. Ce roman a une dynamique incroyable. Aucun ennui. Les chapitres s'enchaînent sans nous laisser souffler. Et ça fait du bien! Mais ce n'est pas ce que j'ai le plus apprécié dans ce texte. Je suis partie à l'aventure, certes, mais j'ai surtout ressenti la jalousie, l'injustice, l'amour, la haine. Le travail psychologique qu'a fourni Stevenson est incroyable. L'histoire des deux frères est bouleversante. J'ai eu le coeur gros souvent en les voyant se détruire. Mr Henry avait bien entendu toute ma sympathie. On respecte cette homme, on pleure sur son malheur, sur l'insupportable injustice qu'il subit. Le Maître de Ballantrae est également un personnage intéressant. Plus complexe et subtil que son frère cadet, il nous échappe, on l'aime mais le déteste également. Miss Alison m'est devenue au fur et à mesure du texte un être vrai, intelligent, cher. Alors que dans les premières pages, son obstination et sa bêtise m'énervaient. Sans oublier enfin le narrateur et sa sensibilité incroyable.
Un roman passionnant, riche et fouillé. Un très grand moment de littérature.

Les avis d'Isil et Tamara ...

" Le monde attend depuis bien longtemps qu'on lui révèle toute la vérité sur cette étrange aventure, et les gens curieux se réjouiront de la connaître enfin. Or il se trouve que j'ai été intimement mêlé à l'histoire de cette maison dans ses dernières années et il n'y a personne au monde qui puisse expliquer ces événements aussi bien que moi ni qui désire en donner un récit aussi fidèle. "
(Le maître de Ballantrae, Stevenson, Edition des Amis du livre, p9)





(Source image : nls.uk)