jeudi 27 mai 2010

" Connaître le bonheur et mourir"

La femme de trente ans
Honoré de Balzac
Défi J'aime les classiques (mai)

Livre de poche, 1967.


"Le mariage ne vous réussit point." Tout est là. L'histoire de cette jeune femme qui a épousé étourdiment son bellâtre très fort sur l'équitation est l'histoire implacable des déceptions de la vie conjugale, de l'intimité conjugale. En dépit du décor, tout esr brutal. C'est une confession de jeune mariée. Tout est admirable : la nullité du mari soutenue en secret, le dévouement pout garder les apparences sans les compensations de l'amour, et, au fond de tout cela, l'égoïsme de l'homme, une existence vide à perpétuité entrevue avec désespoir. La répugnance pour l'intimité conjugale est le secret de toute cette vie. La douairière ne s'y méprend pas : "Le mariage ne vous réussit point." C'est l'histoire d'un mauvais départ.

J'ai découvert Balzac au collège avec La duchesse de Langeais. Une lecture éprouvante et difficile pour mon jeune âge. Pendant des années, j'ai fui Balzac comme la peste. Mais en première année de fac', on m'a demandé de lire Eugénie Grandet. Ce fut un véritable coup de coeur! Depuis j'ai lu plusieurs romans de lui : Mémoires de deux jeunes mariées, Une double famille, Adieu, Le lys dans la vallée, Le père Goriot et La fille aux yeux d'or. A chaque lecture, un grand moment de bonheur.

La femme de Trente ans est un étrange roman. Je me suis parfois ennuyée tant Balzac prend son temps. Pourtant, c'est une histoire touchante. Julie d'Aiglemont symbolise toutes ces femmes mal mariées, condamnées à une "prostitution secrète". Balzac parle de sexe. De ce passage déterminant dans la vie d'un couple. Pour lui, les hommes perdent l'amour de leur jeune épouse dès la nuit de noces. Les tirades de Julie sont sublimes (voir extrait). On plaint cette jeune femme cruxifiée sur l'autel du mariage. Il y a de beaux passages, d'autres tragiques, certains passionnants. Mais c'est vrai que j'ai parfois eu du mal. Pourquoi? Je ne sais pas exactement. J'aime la plume de Balzac, son style, sa satire. Mais dans ce roman, il y a quelque chose de réellement étrange. Un mélange de plusieurs genres, une Julie que l'on arrive jamais à vraiment cerner, ... C'est à la fois un beau portrait de femme et un roman déstabilisant.

J'ai passé de belles heures de lecture avec l'élégante plume de Balzac même si parfois son propos m'a ennuyée. J'ai aimé certains passages magnifiques (surtout dans les dernières pages. Les 100 dernières se dévorent), mais d'autres m'ont faite souffrir.

A découvrir si vous connaissez déjà Balzac. Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, je vous conseille plus Le père Goriot ou Eugénie Grandet.

" - Obéir à la société? ... reprit la marquise en laissant échapper un geste d'horreur. Hé! monsieur, tous nos maux viennent de là. Dieu n'a pas fait une seule loi de malheur; mais en se réunissant les hommes ont faussé son oeuvre. Nous sommes, nous femmes, plus maltraitées par la civilisation que nous ne le serions par la nature. La nature nous impose des peines physiques que vous n'avez pas adoucies, et la civilisation a développé des sentiments que vous trompez incessamment. La nature étouffe les êtres faibles, vous les condamnez à vivre pour les livrer à un constant malheur. Le mariage, institution sur laquelle s'appuie aujourd'hui la société, nous en fait sentir à nous seules tout le poids : pour l'homme la liberté, pour la femme des devoirs. Nous vous devons toute notre vie, vous ne nous devez de la vôtre que de rares instants. Enfin l'homme fait un choix là où nous nous soumettons aveuglèment. Oh! Monsieur, à vous je puis le dire. Hé! bien, le mariage, tel qu'il se pratique aujourd'hui, me semble être une prostitution légale. De là sont nées mes souffrances. Mais moi seule parmi les malheureuses créatures si fatalement accouplées je dois garder le silence! moi seule suis l'auteur du mal, j'ai voulu mon mariage. "

(La femme de Trente ans, Balzac, Livre de poche, 1967, p144-5)

(Source image : La jeune grecque, Hippolyte Flandrin, 1863, Louvre. valeurseternelles.unblog.fr)

samedi 22 mai 2010

Une innocente brindille

La maison biscornue
Agatha Christie

Le livre de poche, 2004.

Une étrange famille habite cette maison biscornue. Sous la domination d'un aïeul tyrannique - mais adoré - d'origine levantine : deux fils, deux belles-filles, trois petits-enfants, une vieille tante ... Il y a aussi la toute jeune seconde épouse du grand-père et le précepteur qui pourrait bien être son amant ... Qui donc a tué le grand-père? La seule personne qui semble avoir une idée précise là-dessus, c'est Joséphine, douze ans. Joséphine a des idées sur tout. Y compris sur l'art dramatique, les motivations des criminels et l'art d'empoisonner les gens. C'est un petit monstre sympathique. Il faut être très attentif aux petits monstres.

Durant cette semaine intense de formation, ce petit roman d'Agatha Christie fut un régal. Court et efficace, ce fut un réel bonheur de l'ouvrir durant quelques instants après une journée épuisante.
Certes, ce roman n'a pas la puissance du Crime de l'Orient-express (qui reste pour moi indétrônable), ni le machiavélisme des Dix petits nègres, mais il nous offre des moments agréables et passionnants. L'ambiance en huis clos est efficace, Dame Christie maîtrise le sujet, mais j'aurai aimé qu'elle soit peu plus étouffante. Je n'ai pas trouvé la tension entre les personnages assez présente. Je n'ai pas ressenti cette ambiance prenante des Dix petits nègres où les personnages se demandent en tremblant qui est le criminel parmi eux. Mais hormis ce détail, on se prend au jeu. Comme dans chacun de ses romans, Agatha Christie nous présente des personnages complexes, ni bons, ni mauvais, des personnages parfois torturés. J'ai trouvé le fin mot de l'histoire assez rapidemment. Il n'est pas impossible à deviner comme dans Le crime de L'Orient-express. Mais ça n'a pas brisé mon plaisir. J'ai attendu la fin avec impatience pour savoir si mes soupçons étaient fondés.
Agatha Christie, c'est un petit plaisir unique. Je savais que j'aurai peu le temps de lire pendant une semaine, que je serai en collectivité (jamais seule!!), que je serai épuisée, donc j'ai pris un roman aux chapitres courts, un roman passionnant, simple mais terriblement efficace, un roman que l'on est toujours heureux de prendre même pour quelques minutes.
Merci Agatha!

Et puis merci Maggie (qui m'a offert ce roman lors du Lady Swap!).
L'avis de Lou ...

" Je m'éveillai si progressivement que je ne compris pas tout de suite que j'avais dormi. L'odeur entêtante des fleurs m'emplissait les narines. Devant moi, une tache ronde et blanche flottait dans l'espace. Il me fallut quelques secondes pour me rendre compte qu'il s'agissait d'un visage humain, un visage suspendu dans l'air, à trente ou quarante centimètres de moi. Au fur et à mesure que je reprenais mes esprits, la vision se précisait. Le visage - rond, front bombé, cheveux coiffés en arrière et petits yeux noirs de fouine - n'avait pas perdu son aspect de farfadet, mais il était enfin rattaché à un corps, un petit corps maigrichon et me regardait gravement. "
(La maison biscornue, Livre de poche, 2004, p 68)

(Source image : godetia2.perso.sfr.fr)

dimanche 16 mai 2010

" ... s'évader, si possible, de la médiocrité."

Chez les heureux du monde
Edith Wharton

L'imaginaire Gallimard, 2000.


Orpheline ruinée, Lily Bart cherche à faire un riche mariage, bien qu'elle aime un avocat, Lawrence Selden. Trop honnête pour se vendre, mais d'allure trop libre pour garder sa réputation intacte, elle se voit fermer les portes de la haute société ... Avec un art digne de son maître Henry James, Edith Wharton peint la haute société new-yorkaise, son éclat et sa richesse, mais aussi sa profonde corruption.

Deux coups de coeur de suite ... je crois que mon coeur ne va pas s'en remettre. Trop d'émotions en si peu de temps, c'est dur à gérer. Mais bon, on ne peut pas tout contrôler dans la vie.

Edith Wharton nous offre un roman tout simplement incroyable. On rentre dans cette histoire progressivement. Au début, on suit Lily Bart, on la voit évoluer, on apprend à la connaître. On ne sait pas trop où va nous mener Edith Wharton. Elle nous offre des pages agréables sur des scènes de bal, des discussions entre femmes sur des intrigues ou des mariages, de belles pages sur des promenades dans les campagnes ou des scènes d'errances dans les rues de New-York. Dans ces premières pages, on croit reconnaître un je-ne-sais-quoi de Jane Austen. Puis, tout s'accélère. L'intrigue s'étoffe et c'est la ligne droite jusqu'au mot "fin". On retient notre souffle, on prie pour Lily, parfois on se rebelle contre elle, mais on l'aime, on la soutient et l'accompagne jusqu'au bout. Edith Wharton a crée un personnage extraordinaire. On voit Lily Bart de nos yeux, on est près d'elle durant toute l'histoire. L'auteur la décrit avec tant de soin qu'on la voit évoluer devant nous. Quelle empathie j'ai ressenti pour elle! Je ne la comprenais pas toujours mais je l'ai soutenue jusqu'au bout. Quand la haute société se détournait d'elle, j'avais envie de casser le nez à tous ces pédants. Etrangement, plus Lily sombre et devient triste, plus on l'aime et la respecte. Je tire vraiment mon chapeau à Edith Wharton pour avoir crée un personnage si humain, si vrai, si inoubliable. Je suis vraiment devenue Lily durant 422 pages, fuyant la pauvreté, désirant vivre dans le luxe, mais bloquée par une certaine morale, tremblant de la corruption de certains et parfois de ma propre folie. Lawrence Selden est également incroyable. Moins complexe, c'est un homme qui pourtant évolue tout le long du roman. D'homme un peu "jemenfoutiste" dans les premières pages, il devient un personnage torturé, se questionnant sur lui et les autres.

Ce roman est une succession de scènes mythiques où notre coeur s'arrête de battre, notre souffle se suspend, notre corps reste entièrement raidi. Chaque chapitre apporte son lot d'émotions, d'interrogations. Ce roman est palpitant. J'ai plein d'images en tête, certaines sublimes (le dévouement de Gerty, les scènes avec Selden, les paysages de campagne, les décisions de Lily, ... ), d'autres terrifiantes (Gus Trenor ... Beurk!, cette vipère de Bertha Dorset, ... ). Et cette fin .... Mon Dieu! Jusqu'au dernier instant, j'y ai cru!

J'ai réellement vécu ce roman. Lily Bart est un de ces personnages qu'il est difficile de laisser. Chez les heureux du monde, lui, fait parti de ces romans qui nous accompagnent toute une vie, qu'on ne peut pas citer sans avoir un torrent d'images et de sensations qui se bousculent dans notre tête.

" Lorsqu'elle entra dans sa chambre, aux lumières délicatement tamisées, son peignoir de dentelles étendu sur le couvre-pied de soie, ses mules brodées devant le feu, un vase d'oeillets embaumant l'atmosphère, et les derniers romans et magazines, non coupés, déposés sur la table auprès de la lampe, elle eut la vision de l'étroit appartement de miss Farish, avec son confort à bon marché et son hideux papier sur les murs. Non! elle n'était pas faite pour un décor piètre et mesquin, pour les sordides compromis de la pauvreté. Tout son être se dilatait dans une atmosphère de luxe : c'était le milieu dont elle avait besoin, le seul climat où elle pût respirer. "

(Chez les heureux du monde, Gallimard, 2000, p53)


(Source image : commons.wikipedia. Jean Béraud. After the misdeed)

dimanche 9 mai 2010

De l'avantage de la pluie en plein mois de mai!

L'hôtel hanté
W. Wilkie Collins


Editions Labor - Espace nord - noir de noir, 2005.


Au grand dam de sa famille, lord Montbarry décide de rompre ses fiançailles avec une honorable jeune fille pour épouser la sulfureuse comtesse Narona. Fuyant l'Angleterre victorienne du XIXème siècle, les jeunes époux partent s'installer dans les brumes d'un lugubre palais vénitien, où Montbarry décédera dans d'étranges circonstances. Transformé en hôtel, le palais deviendra alors le théâtre d'autres phénomènes inexpliqués ...

ça y est! J'ai découvert Wilkie Collins. Et j'en reste éblouie. J'ai passé une semaine de lecture passionnante. Ayant pas mal travaillé la semaine passée, je ne pouvais prendre L'hôtel hanté que le soir dans mon lit. C'était à chaque fois un réel bonheur. Accrochée aux pages, captivée par cette histoire extraordinaire, il était à chaque fois bien difficile d'éteindre ma lampe de chevet. Une écriture simple, mais incroyablement intelligente et efficace, des personnages parfaitement bien dessinés, une intrigue palpitante, une ambiance envoûtante ... Un moment incroyable de lecture, une rencontre inoubliable avec un grand nom de la littérature anglaise.

Dès les premiers mots, il est impossible de ne pas être transporté dans le roman. Des chapitres courts, rythmés, passionnants. Du caviar! L'ambiance est délicieuse. Nous sommes plongés dans cet hôtel vénitien aux longs couloirs angoissants. Certaines scènes, surtout dans les dernières pages, font réellement peur. Mon coeur battait plus vite, mon souffle s'accélérait. Tous les chapitres sur Venise s'enchaînent, nos yeux ne quittent pas les pages, on tremble, on craint l'arrivée du dénouement. Wilkie Collins a un talent incroyable de conteur. Il installe l'ambiance tel un peintre. On a l'image de la fameuse chambre 14 devant les yeux, on voit la comtesse Narona avec son teint blanchâtre et ses grands yeux noirs. Ce personnage est géniallissime. On passe de la pitié à l'horreur, de la compassion à la crainte. Un personnage inoubliable.

Je garde toujours les romans victoriens pour les jours d'automne ou d'hiver. Pour moi, une ambiance froide, pluvieuse, mélancolique est nécessaire. Du mois de mai jusqu'au mois d'octobre, je n'ouvre d'habitude pas ce genre de roman. Mais il y a une semaine, après deux semaines de beaux jours printaniers, chauds et ensoleillés, le froid et la pluie sont apparus. Une semaine de pluie sans interruption, un jour de neige et du froid permanent. J'ai pris les choses du bon côté en ouvrant L'hôtel hanté. Tout fut de mon côté pour apprécier ma lecture. Comme ça fait du bien des moments de lecture comme celui que je viens de m'offrir!

L'hôtel hanté n'est pas considéré comme le meilleur Collins et pourtant, je viens de passer un de ces merveilleux moments de lecture que nous offre la littérature. Du coup, je me dis que les rencontres avec La dame en blanc, Pierre de lune et tant d'autres légendes anglaises risquent d'être encore plus inoubliables.

Un grand coup de coeur!

Un grand (énorme!) merci à Maggie! Celle a qui je dois cette émouvante rencontre. Son avis sur L'hôtel hanté ici. Mais aussi les avis de DViolante, Schlabaya, Cécile ...

" Son geste et ses paroles n'eurent aucun effet sur le médecin. Mais à la vue de la figure de celle qui le regardait, il s'arrêta net : le contraste entre la pâleur mortelle de son teint et ses grands yeux noirs pleins de vie, brillant d'un reflet métallique, le cloua sur place. Vêtue dans des couleurs sombres et avec un goût parfait, elle semblait avoir trente ans. Ses traits - le nez, la bouche et le menton - étaient d'une délicatesse qu'on rencontre rarement chez les anglaises. C'était, sas conteste, une belle personne, malgré la pâleur effrayante de son teint et l'absence de douceur dans les yeux. "

(L'hôtel hanté, Wilkie Collins, Espace nord, 2005, p11)

(Source image : fond-ecran-image.com)

lundi 3 mai 2010

Ces amants de papier

La grand-mère de Jade
Frédérique Deghelt

Edition France Loisirs, 2009.
Pour éviter à sa grand-mère, Mamoune, un placement en maison de retraite, Jade "l'enlève" et l'installe dans son appartement parisien. Commence alors pour l'octogénaire savoyarde et la jeune journaliste le début d'une cohabitation fragile. Au fil des conversations retraçant leurs parcours si différents, ce lien se fera de plus en plus fort. Un jour, Jade découvre au hasard d'une confidence que Mamoune est une lectrice passionnée qui n'en a jamais rien dit parce que "lire était synonyme d'oisiveté et de fainéantise". Cette révélation rapproche d'autant plus les deux femmes que Jade a écrit un manuscrit jusqu'à présent refusé par les maisons d'éditions. Qu'à cela ne tienne! Mamoune va lire le roman de sa petite-fille et la convaincre de retravailler son texte. Jusqu'au jour où ...

Je dois admettre que je ressors un poil déçue de ma lecture. Certes, c'est une histoire réellement touchante. C'est un roman agréable, facile à lire, un roman qui vide la tête (après L'éducation sentimentale, j'en avais besoin). Je n'ai pas envie de critiquer ce roman car il est sincère, tendre, poétique et mérite que l'on s'y intéresse. Mais, je n'ai pas réussi à embarquer totalement. Le style ne m'a pas accrochée. Une plume est parfois trop pauvre, enfermée dans sa simplicité.
L'histoire tourne également un peu en rond. Beaucoup de répétitions dans ce roman, c'est quelques fois assez lourd. Et puis, je m'attendais à plus de pages sur l'amour de la littérature. J'aurai aimé que l'intrigue soit uniquement centrée sur le secret de Mamoune. Je trouve l'idée de départ magnifique : une vieille femme avouant avoir eu toute sa vie des amants ... des amants de papier. C'est cet argument qui m'a poussée à acheter le roman. Au final, on s'y attarde peu. J'aurai aimé suivre la vie de Mamoune et uniquement la sienne. Sa vie dans la montagne (ces images sont réellement belles), son mariage, sa découverte des mots, sa façon de le cacher, etc ... Je suis frustrée finalement. J'ai, certes, apprécié Jade, mais c'est un personnage connu, déjà vu, déjà lu. Mamoune, elle, est exceptionnelle et méritait d'être LE personnage du roman. Pour moi, Frédérique Deghelt a eu une idée magnifique de départ, mais s'est ensuite trompée de voie. Comme j'aurai aimé suivre davantage Mamoune dans la bibliothèque de son ami Henri, être près d'elle lors de ses escapades livresques! J'ai dans la tête le roman que j'aurai voulu lire. J'ai tellement aimé les pages sur la découverte de la littérature par Mamoune, sur le plaisir de lire, le plongeon dans un roman passionnant, l'importance que ça a dans la vie, que j'ai été frustrée de ne pas en avoir davantage.
Un roman attachant nous offrant de belles pages sur l'amour des livres mais qui pour moi reste trop pauvre, pas assez fouillé. L'hymne à la littérature fut pour moi trop faible. J'en demandais plus!
...
" Petite, j'aimais bien lire, mais j'aidais mes parents à la ferme, d'autant que ma mère était toujours réclamée par une femme ou une autre pour un accouchement. Et chez moi il n'y avait pas de livres. Un jour, j'étais alors enceinte de mon quatrième enfant, la femme du notaire dont j'avais gardé la petite quitta le village pour la ville. Bénie soit cette femme qui m'a apporté tout un carton de livres qu'elle ne pouvait emporter. Il y avait dans ces ouvrages la comtesse de Ségur, Jack London, Victor Hugo, Colette, Jules Verne, Edmond Rostand et même des classiques du théâtre comme Molière ou Racine. J'ai voulu tout d'abord retrouver les histoires de Jules Verne que nous lisait mon grand-oncle. Puis j'ai glissé un oeil dans Les misérables puis dans tout le reste et j'ai pris l'habitude de lire chaque jour quelques pages, toujours plus de pages. Quelle merveilleuse découverte! De semaines en semaines, le coeur battant j'ouvrais des livres. "
(La grand-mère de Jade, France Loisirs, 2009, p41)
(Source image : Emile Bernard 1887. museum.oglethorpe.edu)

Il y a quand même des gens merveilleux sur terre ...

Un lundi pluvieux qui n'avait rien de particulier ... et pourtant!! Un petit colis posé dans la boîte aux lettres est venu ensoleiller cette journée. Un petit présent d'une grande amie, passionnée des livres et des mots. Un petit présent inattendu, juste comme ça, pour faire plaisir ...


Une belle amitié qui dure depuis 7 ans, une amitié qui a vu le jour grâce à un amour des livres commun, une amitié nécessaire, vitale, irremplaçable.
Dans ce colis, un livre Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti, mais également le thé des écrivains russes que je voulais depuis un siècle (comme elle me l'a si bien écrit : "Je ne pouvais décemment pas te laisser lire Guerre et Paix sans le thé des écrivains russes"), un magnifique marque-page en bois venu tout droit de Prague et plein de Schoko-bons ...
J'ai été réellement émue en ouvrant ce colis ... Je ne m'y attendais pas! Et je tenais à vous faire partager ma surprise, ma joie et mon amitié.
Je sais que tu passeras sur ce blog ... Un énorme merci à toi! En espérant que notre amour des livres nous rapprochera encore longtemps ...

dimanche 2 mai 2010

Je suis faible!

Je me laisse de nouveau tenter par un petit défi que propose George : Le challenge George Sand.
Toutes les informations ici.
J'ai toujours lu George Sand dans le cadre universitaire sans jamais la lire instinctivement, uniquement par choix (sauf pour La mare au diable). Je vais donc redécouvrir avec joie cette grande dame de la littérature française que je connais assez peu finalement.
J'ai, pour ma part, choisi la formule la plus simple du challenge proposé par George. Il s'agit de la sandienne débutante où il faut lire 3 de ses romans.
J'ai choisi de découvrir :

C'est un texte qui m'intrigue, qui me paraît à part dans l'oeuvre de Sand. Je suis curieuse de découvrir ce roman.

J'avais vu une adaptation de ce roman. J'avais trouvé l'histoire très belle. Un des romans bucoliques de Sand.
Je possède ce roman depuis quelques années déjà et je ne l'ai pas encore ouvert. J'avais prévu de le lire cette année dans le cadre du défi J'aime les classiques!. Je ferai une pierre, deux coups en lisant ce roman.
...
J'aime beaucoup tous ces défis qui existent cette année qui se consacrent à un auteur : Zweig, Wharton, Du Maurier, .... Une belle façon de découvrir de nouvelles plumes!
...
Merci à George pour sa belle idée ...

Dimanche pluvieux ... Dimanche heureux!

(Photo : Romanza)