mardi 27 juillet 2010

Une semaine de vacances ... et les conséquences sont dramatiques!

Un tour en librairie et un dans une bouquinerie et voilà le résultat :


Oui oui, je confesse, j'ai craqué! Mais ce n'est pas complétement de ma faute, ma grande amie littéraire est en visite chez moi et elle m'a offert Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee, du coup ça m'a ouvert l'appétit ... Et puis, j'ai de très bonnes raisons d'avoir acheté tout ça :
- 4 Agatha Christie (La fête du potiron ; Mon petit doigt m'a dit ; La mort dans les nuages ; Cinq petits cochons) parce qu'il faut toujours en avoir sur soi ... Question de vie ou de mort! Avoir toujours au moins un petit Christie dans sa bibliothèque n'est pas négociable.
- Jude l'obscur de Thomas Hardy car j'ai adoré Tess d'Urberville du même auteur et parce qu'un groupe d'individus m'a menacée de m'assassiner si je ne l'achetais pas. Qu'auriez-vous fait?
- Le tour d'écrou de Henry James. Franchement, je ne pouvais pas décemment passer l'hiver sans ce roman angoissant, ce grand classique de la littérature. Et puis, il est riquiqui ... ça compte pas!
- La foire aux vanités de Tackeray. Cela faisait trop d'années que je tournais autour, il m'a littéralement sautée dans les bras.
- Marie Stuart de Zweig parce qu'un pacte entre moi et moi a été passé et ne peut être brisé. Je dois acheter tous les Zweig .... C'est tout!
- Emprise et La colline aux cyprès de Louis Bromfield à cause de Titine qui a dit du bien de cet auteur et d'un coup de coeur incontrôlé et incontrôlable!
Voilà! Vous voyez bien que je n'y suis strictement pour rien ... Non??

dimanche 25 juillet 2010

Un roman gai d'amour et de disette

Lac aux dames
Vicki Baum

Livre de poche, 1963.
Edition récente : Phébus, Libretto, 2008.

Lorsqu'il descend du train, Urbain Hell, jeune ingénieur sans le sou, vient de consacrer ses derniers deniers à l'achat d'une paire de chaussures neuves. Nous sommes en 1930, et sur les rives de ce lac tyrolien se dressent le grand hôtel Petermann et l'établissement de bains où Urbain vient de se faire embaucher comme maître-nageur. Se débattant comme un beau diable entre le tiraillement de la faim et ceux de la passion naissante, le jeune Hell va connaître au cours de cet été tous les rites de passage à l'âge adulte ... Sous-titré Un roman gai d'amour et de disette, cette peinture fraîche et ironique des relations entre hommes et femmes à une époque disparue, qui fut l'un des plus grand succès de la romancière allemande, ne pouvait que plaire à Colette, qui en signa en 1934 l'adaptation pour le film du même nom de Marc Allégret, avec Jean-Pierre Aumont.
(Présentation de l'éditeur sur Amazon.fr)


Je viens donc de faire la connaissance d'un écrivain classique allemand en la personne de Vicki Baum. C'est une plume qui posséde bons nombres de qualités malgré quelques longueurs dans l'histoire. Ce roman sent bon l'été. Ce mois de juillet est parfait pour plonger dans le Lac aux dames. C'est une histoire fraîche, un peu douce-amer, extrêmement sensuelle, ironique et parfois même cruelle. Certes, bien que ce roman soit court, j'ai mis beaucoup (trop) de temps à le lire. Il est parfois un peu lent, bien qu'intelligent, et mes occupations personnelles ne m'ont laissée que peu de temps pour lire. On se prend malgré tout au jeu. On suit les mésaventures de Hell, on aime la charmante Puck, tandis que May nous énerve un peu. Pourquoi diable Hell craque t-il pour May alors que Puck est la fraîcheur incarnée? Bref! On embarque dans ce roman bien qu'il ne se passe pas grand chose. Mais c'est ce qui fait le charme de ce roman. C'est avant tout une ambiance, celle des années 30, l'entre deux guerres. Hell vit dans ce monde de luxe et insouciance alors qu'il n'a pas un sou en poche et rêve de sommets alors qu'il touche le fond du lac. Son cri de détresse final est émouvant : " On est malade, on n'a rien à se mettre sous la dent, on crève pour ainsi dire devant vos yeux, et vous, vous n'avez rien d'autre en tête que vos idioties d'histoires d'amour! " (p215). La fin du roman s'emballe, devient presque dramatique, on retient notre souffle jusqu'à la dernière page.

Un roman qui a un peu vieilli et qui possède certaines longueurs, mais qui a quelque chose de frais et de séduisant. Un roman qui change. Une plume à découvrir.

" Le beau temps règne à Lac-aux-Dames, un superbe temps d'été, invraisemblable, ardent, fait de bleu et d'or. Les montagnes, au profil clair et net, entourent le lac : la Dent de fer, les Frères Juneaux, la Tête de miel, la Haute Murail. On les aperçoit une seconde fois, reflétées dans le lac; on dirait qu'elles prennent un bain. Hell, dehors depuis six heures du matin, a pris la température de l'eau : seize degrés. Il va sur le devant, à côté du guichet, marque la température engageante de dix-neuf degrés en grandes lettres sur le tableau noir, s'arrête avec un petit grognement devant l'affiche accrochée à l'entrée avec son portrait, puis se met au travail. "

(Lac aux dames, V. Baum, Livre de poche, 1963, p 45)

(Source image : galerievalentin.com)

mercredi 14 juillet 2010

Lectures estivales ...

Je suis toujours ravie lorsqu'une saison commence.
J'adore les saisons froides et le plaisir de se lover au chaud avec un thé et un roman. La main s'avance vers les romans à ambiance, les romans douillets, les gothiques et les classiques.
Quand c'est l'été qui arrive, c'est, avec lui, le plaisir de lire dehors avec le chant des oiseaux et les rires d'enfant. On ouvre des gros romans, ceux que l'on gardait pour nos farnientes dans la chaise longue. Les boissons fraîches remplacent les tasses de thé. On ouvre des romans brûlants ... On se laisse aller! On profite des instants à l'ombre, le bonheur du petit-déjeuner dehors, les sons, les odeurs, les couleurs.
Bien que l'automne et l'hiver gardent une place de choix dans mon coeur, quelle joie de réentendre les premiers chants d'oiseaux à l'arrivée du printemps.
Qu'allez-vous lire cet été??
Bon été à tous ....
Tout en lecture bien sûr!

dimanche 11 juillet 2010

" L'esprit peut de toute chose se faire un ami. "

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates
Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
Piment, France Loisirs, 2010.

Juliet, jeune écrivain londonienne, est en mal d'inspiration. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un fermier de l'île de Guernesey lui fournisse la solution? C'est par ce courrier anodin qu'elle découvre l'existence d'un cercle littéraire hors du commun, crée par les gens de l'île pendant la guerre pour tromper l'ennemi et embellir leur quotidien. Au programme, dégustation secrète de cochon rôti et partage de belles lectures. Au fil des lettres échangées avec les insulaires, Juliet s'attache à ces destins à la fois bouleversants et loufoques. Elle décide de partir à la rencontre de la petite communauté. Ce dont elle ne se doute pas encore, c'est que ce voyage changera à jamais sa vie ....

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un beau roman. Les romans contemporains me déçoivent plus souvent qu'ils me réjouissent. Déjà, j'en lis très peu et parfois, même si sur l'instant ils me plaisent, je les oublie ensuite très vite. Certains font exception. C'est le cas du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Ce roman a un charme particulier. Même si au départ, j'ai été déçue que les auteurs ne parlent pas plus de littérature, j'ai tout de même embarqué entièrement dans ce roman. J'aime les romans épistolaires. Les personnages nous semblent plus proches, plus intimes. Nous allons au fond d'eux mêmes et de leurs pensées. Les lettres qui composent ce roman sont très agréables. Le fait qu'elles soient écrites dans un contexte historique ancien (1946) joue aussi sur mon opinion positif. J'aime le vieux langage, les anciennes ambiances.

J'ai une envie folle d'aller à Guernesey. La petite maison où vit Juliet là-bas est faite pour moi, son jardin et ses fleurs sauvages aussi. Malgré certaines scènes très dures, ce roman est apaisant, agréable. Il met du baume au coeur et repose l'esprit. J'ai aimé tous les personnages de ce texte. Plus particulièrement Elizabeth. Quelle femme touchante! J'ai la sensation, tout comme Juliet, de la connaître. Je me suis identifiée totalement à Juliet. J'ai ressenti les choses comme elle, je me suis révoltée comme elle et j'ai aimé Guernesey comme elle. J'ai lu chaque lettre comme si je les avais écrites ou comme si elles m'étaient destinée. J'ai eu le coeur si serré en lisant certaines d'entre elles!

Sans qu'il y est une réelle intrigue prenante, le roman arrive par moment à nous surprendre. Comment s'attendre dans les premières lignes au si beau final de ce roman? Un roman que l'on ne lâche pas une fois commencé.

J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai appris beaucoup de choses sur l'Occupation allemande à Guernesay, j'ai soupiré, j'ai aimé et j'ai destesté parfois aussi, ce petit roman agréable m'a ravie. Un texte sans prétention, simple, mais qui nous offre des moments de purs ravissements. Un roman vrai, aux personnages inoubliables et attachants, une histoire originale et bouleversante sur un lieu que l'on a tendance à oublier.

J'imagine très bien ce roman adapté au cinéma. Pas vous?

La page Blog'o'book pour retrouver tous les nombreux avis des bloggeurs sur ce roman.

" Un soir comme celui-là, nous passions devant la maison McLaren - une belle demeure ancienne réquisitionnée par des officiers -, quand nous avons entendu de la musique classique s'élever d'une fenêtre ouverte. Nous nous sommes arrêtés pour écouter, pensant qu'il s'agissait d'une émission berlinoise. Puis la musique s'est arrêtée et nous avons entendu Big Ben sonner (impossible de confondre Big Ben avec une autre cloche!) et une voix britannique annoncer : "Ici BBC, Londres." Londres était toujours là! Oui, pas de doute. Elizabeth et moi nous sommes embrassés et avons valsé sur la route. C'était un des moments auxquels j'évitais de penser quand j'étais à Neuengamme. "

(Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Piment, 2010, p224)

(Source image : blogg.org)

mercredi 7 juillet 2010

Le moine, l'habit et le reste ....

La petite Fadette
George Sand
Défi J'aime les classiques (juin)
et Challenge George Sand

Livre de poche, 2009 .


Dans le pays, on l'appelait la petite Fadette, car elle avait la taille d'un farfadet et les pouvoirs d'une fée. Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry, l'un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d'elle. Mais l'amour d'une sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet, l'autre "besson".

De George Sand, j'ai déjà lu Mauprat que j'avais adoré, La mare au diable qui ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable et deux courts romans, Lucrezia Floriani et Le château des Désertes que j'avais apprécié.

J'ai aimé La petite Fadette, mais la lecture de ce roman me confirme, avec celle de La mare au diable, que je ne suis pas totalement séduite par les romans champêtres de Sand. J'aime le cadre, l'ambiance et le style un peu "vieux conte", mais je trouve l'ensemble assez naïf et plat. J'ai tout de même largement préféré La petite Fadette à La mare au diable. C'est une belle histoire. On embarque dans le monde de Fadette sans réellement forcer. Elle nous tient par la main, tout comme Landry, pour nous mener droit à son coeur. Mais, je ne sais pas, je trouve tout cela trop simple, pas assez vrai, ni assez humain. Pas tout à fait conte, ni tout à fait réel, on ne sait pas où se situer, si bien que les personnages ne deviennent plus humains, mais sans pour autant devenir des personnages merveilleux de conte.

J'ai bien entendu aimé le personnage de Fadette tout en m'attristant de la voir rentrer dans le "moule". Je la préfére en petit farfadet (oui, je sais, c'est égoïste de ma part). Landry est beau, charmant, touchant. On ne peut que l'aimer. Par contre, Sylvinet m'a énervée tout le roman. Quel mou! Heureusement, les dernières lignes l'ont sauvé. Je l'aime bien finalement.

J'ai passé un agréable moment, Sand a une belle plume qui n'a plus rien à me prouver et l'histoire de La petite Fadette est belle, mais je préfére Sand dans ces autres romans. Ses romans champêtres ne me plaisent pas à 100%. Je suis pressée de relire Mauprat et de découvrir Indiana d'elle dans le cadre du Challenge Sand.

" Landry ferma les yeux pour ne point le voir, et se retournant vivement, à tout risque, il sortit du trou, et se retrouva au rivage. Il se jeta alors sur l'herbe, et regarda le follet qui poursuivait sa danse et son rire. C'était vraiment une vilaine chose à voir. Tantôt il filait comme un martin-pêcheur, et tantôt il disparaissait tout à fait. Et, d'autres fois, il devanait gros comme la tête d'un boeuf, et tout aussitôt menu comme un oeil de chat ; et il accourait auprès de Landry, tournait autour de lui si vite, qu'il en était ébloui ; et enfin, voyant qu'il ne voulait pas le suive, il s'en retournait frétiller dans les roseaux, où il avait l'air de se fâcher et de lui dire des insolences.
(La petite Fadette
, Livre de poche, 2009, page 108)

(Source : epaminondas-lesesperluettesdepanim.blospot.com)