samedi 31 décembre 2011

La magie de Noël selon Dickens ...

 Le grillon du foyer
Charles Dickens

Edition Nelson, 1963.

Petite divinité domestique, tour à tour silencieuse et volubile, le grillon est l'âme de la maison. Symbole du bonheur et de la sérénité, il apaise les cœurs rongés par le doute, la colère et l'aigreur. Extraordinaire conteur, Dickens dénonce la misère de la société industrielle tout en évoquant la vie quotidienne avec humour et s'impose comme l'un des plus grands écrivains anglais du XXe siècle.
(Résumé de l'édition Folio, 2006.)

Qui dit Noël, dit lecture de Noël! 
J'ai donc ouvert ce petit conte de Monsieur (Chouchou) Dickens et ce fut un bien agréable moment. Certes, j'ai largement préféré Un chant de Noël qui reste pour moi le conte de Noël indétrônable, mais ce Grillon du foyer possède un charme évident. C'est un bien joli conte que nous offre Dickens. Certains passages m'ont profondément émue. Le personnage de Caleb est magnifique. Ce père inventant une autre vie que la sienne pour éviter la triste réalité à sa chère fille aveugle est bouleversant.  Dickens m'a confirmé à quel point son écriture était magique, à quel point il savait jouer autant avec le comique qu'avec le tragique. Même si ce conte n'a pas la profondeur Des grandes espérances, il me donne plus que tout envie de me plonger encore et encore dans l'oeuvre de ce fabuleux auteur. 
Un petit conte touchant, humain, sensible, drôle et bouleversant ... Dickensien, quoi! Une histoire qui se lit toute seule, parfaite en cette période de l'année ... 

La Bouilloire fit entendre son premier cri ! Ne me dites pas ce que mistress Peerybingle disait. Je le sais mieux qu’elle. Mistress Peerybingle peut laisser croire jusqu’à la fin des temps qu’elle ne saurait dire lequel des deux commença à crier ; mais moi je dis que c’est la Bouilloire. Je dois le savoir, j’espère ! La Bouilloire commença cinq bonnes minutes, à la petite horloge de Hollande qui était dans un coin, avant que le grillon poussât le premier cri."
(Le grillon du foyer, Dickens, Nelson, 1963, page 9)

(Source imgae : etanchermasoif.com)

dimanche 18 décembre 2011

L'auberge hantée ...

L'auberge de la Jamaïque
Daphné du Maurier

Livre de poche, 1954.

Orpheline et pauvre, Mary Yellan n'a pas d'autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l'Atlantique. Dès son arrivée à l'Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu'elle a connue jeune et gaie n'est plus qu'une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant. Aucun voyageur ne s'est arrêté depuis longtemps dans cette auberge...


Décidément, Madame du Maurier est une magicienne. Elle m'avait déjà envoûtée avec Les oiseaux et autres nouvelles et surtout avec le géniallissime Rebecca. L'auberge de la Jamaïque a confirmé mon amour pour cette grande dame. 
Certes, ce roman n'a pas la profondeur de Rebecca mais il est passionnant et haletant. Même si je n'ai pas trop eu le temps de lire ces dernières semaines, j'ai adoré me plonger dans cette histoire de contrebande, de naufrage, de lande inquiétante, de meurtres et de violence
Daphné du Maurier a vraiment l'art de raconter des histoires qui nous tiennent en haleine durant des heures. C'est intelligent, efficace, distrayant. Une ambiance "Brontë" totalement addictive. Un vrai bonheur! 
Certaines scènes ont eu raison de mon petit coeur fragile. Comme celle dans les premières pages où Mary Yellan espionne son oncle au milieu de la nuit. J'ai vraiment vécu cette scène à la place de l'héroïne. Je l'ai trouvé réellement bien faite. J'ai aimé la description des pensées de Mary. Daphné du Maurier a un talent fou pour parler des sentiments humains, des émotions, des sensations. 
Je suis complètement rentrée dans le jeu. J'ai marché à fond. J'ai tremblé comme Mary aux apparitions de cet horrible Joss, les évocations des naufrages m'ont terrifiée et les promenades nocturnes de Mary m'ont glacée. 
Je ne saurais vous expliquer à quel point l'univers de Daphné du Maurier me fascine. Je suis vraiment en extase devant son imagination, sa plume, ses atmosphères, ses personnages. Elle n'a pas peur d'évoquer le meurtre, la violence (qu'elle soit physique, morale, sexuelle), la cruauté, l'horreur mais toujours d'une façon intelligente, imaginative, fouillée. 
Je suis heureuse de voir dans ma bibliothèque Le mont-Brûlé, Le général du roi, La chaîne d'amour, Ma cousine Rachel et L'aventure vient de la mer (ou La crique du français) qui m'attendent sagement. Je retrouve dans les romans de Daphné du Maurier tout ce que j'avais aimé dans Jane Eyre, Les hauts de Hurlevent
A lire absolument. 
Une plume à découvrir d'urgence si ce n'est pas déjà fait! 



"Elle connut une fois de plus l’humiliation d’être une femme quand, brisée moralement et physiquement, son état fut admis comme une chose naturelle.
Si Mary était un homme, on la traiterait avec rudesse, tout au moins avec indifférence… lorsqu’on en aurait terminé avec elle, s’embarquerait sur quelques paquebots et travaillerait pour payer son passage, ou bien elle prendrait la route, avec quelques sous en poche, le coeur et l’esprit libres.
Mais elle était là, les larmes prêtes à couler, ayant la migraine; on l’éloignait en hâte du lieu du crime avec des paroles et des gestes apaisants; elle n’était qu’un élément d’encombrement et de retard, comme toutes les femmes et tous les enfants après une tragédie."

(L'auberge de la Jamaique, Livre de poche, 1954, page375)


(Source image : dessin de Victor Hugo. culturofil.net)

mardi 13 décembre 2011

Bonne résolution ... (enfin ... J'essaie!)



J'ai fait un grand (mais alors un grand) pas dans ma vie. J'ai décidé de progresser en anglais … de progresser beaucoup.

La décision de m'y mettre ne fut pas simple : peur de l'échec, manque total de confiance en moi et j'en passe. Mais mon amour de la littérature anglaise a été plus fort. J'en avais assez d'envier constamment ceux qui lisaient Jane Eyre en anglais, les romans de Jane Austen et qui n'étaient pas obligés (comme moi) d'avoir les sous-titres français pour voir un film en VO. J'ai dit STOP ! Arrête d'envier les gens et lance-toi ! La chose qui a fini par me décider ? Ceci. Merci Fashion !
Je me suis dit pourquoi pas moi !
J'ai comme tout le monde un simple niveau scolaire en anglais. Je n'étais ni très bonne, ni très mauvaise. J'ai eu de bonnes notes et de très mauvaises notes. Bref ! La routine ! Depuis mon départ de l'université, je me suis rendue compte que je n'avais pas perdu mon anglais (contrairement à mes deux autres langues, l'espagnol et l'italien (comme je la regrette celle-là ! Snif!)). Je crois que l'on est tellement baigné au quotidien dans cette langue que l'on ne peut pas l'oublier.
La langue de Shakespeare restait tout de même pour moi une langue étudiée à l'école et c'est tout. Jusqu'à ce que je (re)découvre Jane Austen et tout ce qui l'entoure. Je me suis rendue compte à quel point la culture anglaise était riche. J'ai eu envie de lire cette grande dame dans sa langue maternelle et de redécouvrir mes autres auteurs chouchous (les sœurs Brontë, Pearl Buck, Marion Zimmer Bradley et plus récemment Daphné du Maurier).

De voir autant de gens sur la toile lire des romans en anglais m'a fait me demander si je n'en étais pas moi aussi capable. Le post de Fashion m'a fait comprendre que beaucoup de monde partait avec la même histoire que moi avec cette langue. Alors qu'avant j'étais persuadée que tous ces gens étaient nés bilingues ou alors 1er de la classe à l'école.
J’ai donc pris le taureau par les cornes (Pauvre taureau!).
Et me voilà, tous les jours à faire 5/10 minutes de grammaire (pour me remettre mes idées au clair), à écouter les infos en anglais, à lire quelques lignes en anglais (pour le moment dans mon ancien manuel de littérature anglaise … Le Père Noël m'amène normalement des romans en anglais! Je dois attendre un petit peu encore!) et à, quand j'ai le temps, regarder des films en anglais (sans sous-titres ou avec sous-titres mais en anglais uniquement).
Voilà 3 semaines que j'ai commencé! Les progrès ne sont pour le moment pas flagrants mais j'y crois! Et puis, plus important encore, je prends énormément de plaisir. Je suis heureuse quand j'écoute ou lis cette langue, on dirait une enfant.
Par contre, pour le moment, je suis décidée à ne lire que des romans que j'ai déjà lu en français. Dans un premier temps, découvrir un texte directement en anglais ne me tente pas. J'ai davantage envie de lire des romans que j'ai déjà lu. Je ne suis pas une adepte de la relecture mais il y a des textes que je veux vraiment relire comme les Jane Austen, Jane Eyre, Les hauts de Hurlevent, La mère, Rebecca, etc … Les lire en anglais est, je pense, un bon moyen de les redécouvrir d'une façon différente. Et je ne pense pas non plus lire ces romans comme je lis mes romans habituels (pour le moment du moins). Je pense lire quelques pages tous les jours à côté de mon roman du moment.
Affaire à suivre ….
Peut-être que dans quelques semaines, je vous présenterais mon premier avis d'un roman en anglais.