samedi 29 septembre 2012

L'ombre d'un sari

Le talisman
Vaikom Muhammad Basheer

 Zulma, 2012.

Dès les premiers mots, Basheer subjugue et séduit par un art de conter qui nous plonge sans transition dans les parfums et les couleurs de son Kerala natal - et l'intimité de ses personnages, militants politiques, peintres, poètes ou critiques, amis fidèles, couples heureux, amoureux en déroute, fantômes voluptueux...  

Sur fond de luttes radicales contre l'injustice et les systèmes ancestraux, on est saisi par l'espèce de tutoiement espiègle et tendre, à la vivacité chaleureuse, pour dire la proximité de ces hommes et de ces femmes sous les saris, les dhotis et les turbans, qui font de ce Talisman un bonheur de lecture douze fois renouvelé. «Que la chance vous sourie», aime à conclure le conteur.

Le livre de V.M Basheer nous offre 12 nouvelles pleine de charme. A la fois imprégnées d’auto-dérision mais également profondément tragiques.
Dans Le talisman, un homme se berce d'illusion ... tout comme son chien. Par une nuit de pleine lune nous conte une histoire de revenante. Tankam nous explique ce qu'est le vrai amour. Avec L'empreinte, Basheer parle de la politique de son pays. Le premier baiser est une belle nouvelle délicate à la fin assez ironique. Pour une patte de banane-coq est une histoire bouleversante d'un mariage pourtant banal. Basheer nous conte la pauvreté de son pays dans Au paradis des nigauds. Shashinas est une femme au lourd passé. Nous croisons un étrange peintre solitaire dans La maison vide. Le remède pourrait être un merveilleux scénario pour un film d'Hitchcock. La faim nous montre qu'on peut être affamé d'autre chose que de nourriture. Enfin, Les coeurs accordés évoquent les troubles religieux en Inde. 
J'ai énormément aimé lire les nouvelles de cette belle plume indienne. Il y a beaucoup d'humanité dans ces pages. C'est un regard de père que Basheer pose sur son pays. Un regard tendre, amusé, parfois désespéré mais toujours affectueux et compréhensif. 
Certaines nouvelles m'ont énormément émue. La plus bouleversante pour moi est Pour une patte de banane-coq. Racontée sur un ton ironique et amusé, cette histoire de couple cruelle  m'a mise mal à l'aise durant plusieurs minutes. Le remède m'a également beaucoup attristée. Shashinas, Les coeurs accordés, La faim, ... sont plus poétiques avec toujours un message sur la détresse humaine, la solitude, les contraintes sociales et religieuses. 
Ces 12 nouvelles ont un charme fou. La plume de Basheer est à la fois simple et complexe, drôle et tragique. 
12 histoires d'hommes et de femmes émouvantes ... 

"Les rivalités intercommunautaires, chez nous au Kerala, ne sont que des bouffées de zéphyr en comparaison de ce qui se passe dans le Nord, où un véritable typhon de haine souffle constamment et partout. Hindous, Musulmans et Sikhs s'y comportent comme des bêtes sauvages, se jettent les uns sur les autres, se déchirent à belles dents et se délectent de la mort de leur ennemi. Toute la confiance qui a pu exister un temps entre eux est détruite et leurs cultures ont devenues inconciliables. A croire que la situation n'a pas évolué d'un iota en plusieurs siècles, depuis l'époque où les querelles se réglaient dans le sang. Tueries de vaches, disputes linguistiques, tout est bon pour alimenter le feu du sacrifice que réclame l'expression de leur rivalité." 
(Les coeurs accordés in Le talisman, V.M Basheer, Zulma, 2012, p 195)

(Source image : les5sensselonchristian.typepad.com. Photo de Bruno Morandi)

dimanche 23 septembre 2012

D'une lectrice nulle en allemand ...

Madame Jenny Treibel
Theodor Fontane

L'imaginaire gallimard, 2011.

Madame Jenny Treibel est le triomphe de Fontane. Effi Briest et d'autres romans sont plus connus, en Allemagne comme en France, mais c'est à Jenny Treibel qu'on revient lorsqu'on veut illustrer la manière et le style de l'auteur. Ce court roman est un des mieux réussis, comme si l'auteur s'était senti particulièrement à l'aise dans ce sujet. L'intrigue est légère, un projet de mariage entre deux jeunes gens que les contraintes sociales feront échouer. Le livre se présente plutôt comme une suite de tableaux de moeurs et d'études de caractères, dans une Allemagne écartelée entre les rigueurs de la tradition prussienne et les élans de modernisme d'une société en plein bouleversement idéologique. C'est là justement où l'art de Theodor Fontane se révèle avec éclat.

Autant j'avais adoré Effi Briest, autant la lecture de Madame Jenny Treibel fut plus laborieuse. 
Je suis une inculte en littérature allemande. Je n'ai jamais étudié cette langue et je ne connais rien à ce pays à part les magnifiques paysages de Bavière que l'on aperçoit dans les films Sissi. Autant dire que ma culture allemande est nulle, absente, inexistante. Et je pense que ça n'a pas aidé ma lecture de Madame Jenny Treibel. Lors de ma découverte d'Effi Briest, je n'ai pas ressenti ça. Il s'agissait d'une triste histoire, du destin d'une jeune fille qui aurait pu habiter dans n'importe quel pays. Pour Madame Jenny Treibel, le contexte historique a de l'importance, les bouleversements que l’Allemagne subit aussi, et malheureusement, je n'avais pas toutes les clefs en main pour comprendre certains propos de Fontane. C'est le premier, et principal point, qui a gêné ma lecture. Certains longs débats, tenus par plusieurs personnages, sont ardus et j'avais beaucoup de mal à suivre. Heureusement que le roman ne fait qu'à peine 300 pages. Je me suis que légèrement ennuyée. S'il en avait fait 1000, j'aurai abandonné. Malgré ces lourds passages, Theodor Fontane nous offre de belles pages entre poésie et satire. Quelques personnages m'ont faite sourire, d'autres m'ont énervée. C'est une belle galerie de personnages que nous offre l'auteur (Jenny Treibel est particulièrement réussie, mais il y a aussi Hélène, Mr. Treibel, ...). Peut-être même plus riche qu'Effi Briest. Mais malheureusement, son propos m'a moins intéressée, sa plume moins conquise. Theodor Fontane reste cependant pour moi un auteur talentueux, complexe et profondément humain (il nous écrit de belles pages très critiques sur la condition de la femme entre autre) qui me donne envie de découvrir davantage la littérature allemande

" De mon côté je ne me souviens plus de rien et Jenny Triebel a le talent d'oublier tout ce qu'elle veut oublier. C'est une personne dangereuse, d'autant plus qu'elle ne le sait pas et se figure sincérement qu'elle a un coeur très sentimental et surtout "le sens du sublime". En fait, elle n'a de sens que pour ce qui se pèse, pour tout ce qui grossit le tas et produit des revenus et son léopold, elle ne le donnera pas pour moins d'un demi-million."
(Madame Jenny Treibel, T. Fontane, L'imaginaire Gallimard, 2011, p 128)


(Source image : americanart.si.edu. John Singer Sargent, Elizabeth Winthrop Chanler)

jeudi 13 septembre 2012

Coeur d'artichaut!

 Jane Austen et moi
Emma Campbell Webster

Danger public, 2008.

Votre nom: Elizabeth Bennet. Votre mission: faire un mariage de raison et d'amour, tout en évitant les scandales de famille. Vous n'avez pour vous que votre esprit vif, votre bon sens, votre beauté "passable", et vous devez vous frayer un chemin à travers une infinité de choix qui détermineront votre propre destin romantique (et financier). Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui serait arrivé si Elizabeth avait accepté la proposition de Mr. Darcy, d'Orgueil et Préjugés, dès leur première rencontre? Ou si elle s'était sauvée des bras de Mr. Darcy pour se jeter dans ceux du capitaine Wentworth, de Persuasion? Voici l'occasion de le découvrir. Jane Austen et moi est ancré dans Orgueil et Préjugés, mais les choix proposés tout au long du livre vous mèneront au cœur des autres romans de Jane Austen, et dans un territoire imaginaire.
Jane Austen et moi est un labyrinthe d'amours et de mensonges, de séductions et de scandales, de mésaventures et de mariages, un véritable défi et un ravissement pour tous les amoureux de Jane Austen. La mission d'Elizabeth réussira-t-elle? Son destin est entre vos mains.


Mon petit Romanzino a fait une GROSSE sieste de 3 heures aujourd'hui ce qui m'a permise de chercher un mari riche et gentil ... J'ai lu Jane Austen et moi (enfin quelques unes des nombreuses versions que nous offre cet ouvrage) et je me suis bien amusée ma foi
Plusieurs choses à savoir! Ce livre est exclusivement réservé aux adeptes de l'oeuvre de Jane Austen. Il faut connaître quasiment par coeur Orgueil et préjugés, mais également avoir lu Persuasion, Emma, Northanger abbey et Raison et sentiments. Heureusement pour moi, Emma Campbell Webster ne parle pas de Mansfield Park, unique roman achevé de Jane Austen que je n'ai pas lu. Autre conseil important, il faut lire ce livre avec l'idée de s'amuser, oublier le style, les faiblesses de fond et de forme. Ces deux conseils intégrés, vous allez passer un excellent moment. 
Je ne me suis pas cantonnée à ma première aventure (au bout de quelques pages, je suis devenue comédienne ambulante après être devenue orpheline avec en prime un coeur brisé et je suis restée seule, triste et aigrie jusqu'à ma mort). En 3h, j'ai eu le temps de lire plusieurs versions. Je suis morte de plusieurs façon différentes, en me rompant le cou notamment. Mais au bout d'un moment, j'ai réussi à épouser Mr Darcy (même si j'ai eu une aventure avec le capitaine Wentworth et Tom Lefroy ... mais chut!). Pourtant, j'ai souvent essayé de sortir des sentiers d'Orgueil et préjugés, mais l'auteur semble vouloir absolument nous caser avec le beau Darcy. C'est dommage, je me serai bien vu avec le colonel Brandon ou le séduisant M. Knightley. Je sais que l'on peut finir mariée à eux, mais je n'ai pas eu cette chance. J'ai, par contre, beaucoup aimé la toute dernière version. Un petit rebondissement assez beau et touchant rappelant le film Becoming Jane
En tout cas, je me suis amusée. Relire (très grossièrement, disons-le) l'histoire d'Orgueil et préjugés et y rajouter un peu de piment a été très sympathique. Je pense que c'est un livre que je reprendrai de temps en temps pour m'amuser mais aussi pour découvrir toutes les versions qu'il nous offre.
A découvrir!

" C'est une vérité universellement reconnue qu'une jeune héroïne de Jane Austen se doit de chercher un mari, et vous ne faites pas exception à la règle. Vous vous appelez Elizabeth Bennet, vous avez l'esprit vif et la repartie facile. Vous êtes la fille de parents qui, s'ils ne brillent pas par leur intelligence, sont pleins de bonnes intentions./.../ Avec pour seules armes votre vivacité d'esprit et votre bon sens naturel, vous avez la mission de faire un mariage de raison et d'amour, d'éliminer les prétendants indésirables et d'éviter les scandales de famille qui auraient de grandes chances de ruiner tout espoir d'un parti financièrement avantageux, que ce soit pour vous ou pour l'une de vos soeurs."
(Jane Austen et moi, E. C Webster, danger public, 2008, p6)

(Source image : talent.paperblog.com)

mercredi 12 septembre 2012

" Quel que soit le nombre de couches d'oubli dont je le recouvre, il parvient à le transpercer "

 Le jardin de Belmaray
Elizabeth Goudge


Livre de poche, 1968.

Un homme bien vêtu mais démuni d'argent arrive sans bagage dans la petite ville de Silverbridge et tombe évanoui d'inanition sur la route du ravissant village de Belmaray, où il est allé se promener. Il est secouru par le pasteur du lieu, John Wentworth, qui se prend de sympathie pour lui et qui, sans lui poser aucune question, sent qu'il a besoin de son aide morale. John est un garçon plein de généreuses intentions, mais prodigieusement distrait et maladroit. Il habite au presbytère avec sa femme, Daphné, son ancienne nurse devenue infirme, et ses enfants aussi insupportables que délicieux.  Tout ne va pas pour le mieux à Belmaray, et le nouveau venu, qui parvient à s'introduire comme jardinier chez la vieille tante de John, au manoir de Belmaray, pourrait bien être un mauvais démon qui va précipiter la catastrophe ... 

J'avais une envie folle de douceur. Je savais qu'en tendant ma main vers un roman d'Elizabeth Goudge, mon désir serait satisfait. Le jardin de Belmaray fut un petit bonbon savoureux. 
Les romans d'Elizabeth Goudge nous entourent de coton. Avec sa belle plume délicate et douillette, elle nous prend dans ses bras plein d'amour et nous chuchote toujours de belles histoires. Elizabeth Goudge est une magicienne. Son écriture, bien à elle, est un hymne aux instants précieux. 
Une des choses fabuleuses dans les romans de cette grande dame (et il s'agit de mon 5ème. Il y a eu La vallée qui chanteLe pays du dauphin vertLa colline aux gentianes et L'arche dans la tempête), c'est qu'elle réussit à écrire plusieurs histoires en une. Chaque personnage a son passé traité avec soin par Elizabeth Goudge. On ne sait pas tout. D'autres histoires existent en dehors de celles que nous livrent l'auteur. Elles ont une place importante sans jamais être dévoilées totalement. Cet aspect là du roman rend les personnages extrêmement proches et humains. 
Elizabeth Goudge croyait en Dieu et ses romans sont imprégnés de spiritualité. Mais dans le bon sens. Je ne suis pas croyante et je ne veux pas que l'on essaie de me convaincre de la puissance d'un dieu. Et Elizabeth Goudge ne le fait pas, ça tombe bien. Elle aime les gens et la nature. Elle aime la vie. C'est en ça que ses romans sont spirituels. Ses personnages ne croient pas tous en Dieu et quand ils y croient, ils ne jugent jamais, ne se sentent pas supérieurs, doutent même de leur foi. On parle de respect, de différence et de tolérance. Si religion il doit y avoir, Elizabeth Goudge nous en montre le plus beau côté. Pas de prêche, pas de moral, pas de jugement. Juste un amour profond pour les êtres, surtout ceux qui souffrent, et une admiration sans limites des beautés de notre Terre : 
"Le matin même, avec sa tante qui allait régulièrement à l'église et tricotait infatigablement pour les pauvres, elle avait eu conscience de quelque chose de mauvais. Mais de cet homme dont elle savait seulement qu'il avait récemment été en prison, elle sentait émaner tant de bien, de bonté, une bonté faisant partie de cette bonne volonté qu'elle ne parvenait pas à faire sienne." (p217)

L'amour de la nature est un magnifique aspect des romans de cette belle plume. Le jardin de Belmaray nous offre de splendides paysages, des ambiances délicieuses et envoûtantes. Les descriptions de ce roman sont agréables et poétiques. Un petit bijou de beauté et de douceurLe chapitre X est l'essence même de ce que j'aime dans la plume d'Elizabeth Goudge. Magnifique! Le jardin de Belmaray est à lire rien que pour ce chapitre X de toute beauté, humain et totalement bouleversant.
L'intrigue du Jardin de Belmaray est très prenante. Les pages se dévorent. On se demande ce qui est arrivé à Michael. On tente de comprendre l'étrange et dur caractère de Daphné. On tremble pour l'avenir du château de Belmaray et de la touchante Miss Wentworth, la tante de John. On embarque dans la monde de Dame Goudge.
Les personnages sont très travaillés et complexes. Elizabeth Goudge aime les petites choses simples de la vie, mais ne tombe pas pour autant dans la simplicité. Michael, Daphné, John, Mrs Giles, ... que des personnages torturés et tentant de lutter contre leurs peurs et leurs démons. Mrs Belling est un personnage terrifiant, cette horrible femme m'a choquée. Les petites filles de Daphné et John m'ont émue et elles m'ont faite souvent rire. Mrs Giles est le personnage qui m'a le plus touchée. Détestée au début, j'ai appris à l'aimer et à la comprendre. Des personnages inoubliables! 
Je ne peux que vous conseiller d'ouvrir ce petit roman plein de douceur, de vie et de poésie.
Tout en étant consciente de la dureté de la vie, de nos démons, de nos faiblesses, Elizabeth Goudge nous montre que la vie vaut le coup d'être vécue ... malgré tout!
Avec La pays du dauphin vert, sans aucun doute le meilleur Elizabeth Goudge. 

" Elle entra dans la salle. Les détestables petites filles étaient sagement assises derrière leurs vilains pupitres tachés d'encre. Comme toujours, elle sentit leur haine monter vers elle, et en retour, elle les détesta tout en sentant se préparer dans sa tête une migraine de plus. Le désespoir la saisit, et les mots cinglants qu'elle ne tarderait pas à décocher traversèrent son esprit comme des aiguilles d'acier. Elle s'approcha de son bureau et s'apprêta à y laisser tomber avec un bruit sourd la pile de cahiers qu'elle tenait. Mais elle ne les lâcha pas, elle s'arrêta, les yeux fixés sur le bouquet de fleurs posé sur sa table : de petits perce-neige auxquels la terre adhérait encore, des primevères humides, des violettes blanches sauvages, des branches de mousse et quelques belles grandes violettes pourpres, le tout attaché par une branche de lierre aux minuscules feuilles rouges. Le bouquet avait été arrangé avec application, avec une grâce qui l'enchanta. Elle posa très doucement la pile de cahiers et souleva le bouquet. Elle avait oublié combien peut être délicieux le parfum des violettes mouillées ... Elle avait sur les mains la fraîcheur de la pluie, la froide douceur du printemps ..."
(Le jardin de Belmaray, E. Goudge, Livre de poche, 1968, p 197)

(Source image : Abbott Fuller Graves - Les fleurs du jardin. pereanselme.over-blog.com)

jeudi 6 septembre 2012

Romanesquement gâtée ...

Il y a comme même de bons côtés à prendre une année de plus, non?


J'ai croisé plusieurs fois L'armoire des robes oubliées et son titre désuet et nostalgique me tentait bien ... Contente de l'avoir reçu en cadeau.


Faisant de la danse depuis plusieurs années, je connaissais bien sûr la célèbre Isadora Duncan (et sa mort aussi célèbre qu'elle) ... Mais je vais pouvoir en apprendre davantage grâce à cette autobiographie.

Le dernier roman de Monsieur Charles Dickens!! Je vais, moi aussi, faire partie des fanatiques qui rêvent de rencontrer Dickens d'en l'au-delà pour enfin savoir la fin du Mystère d'Edwin Drood.

J'ai souvent entendu parler de ce grand auteur japonais. Mes amis lecteurs me le conseillaient souvent, mais je n'avais pas encore franchi le cap. Je ne savais pas lequel choisir pour débuter. On m'a offert celui-là et il me tente beaucoup.


Le talisman est un recueil de nouvelles. Je n'ai pas lu de littérature indienne depuis bien trop longtemps, je suis ravie de découvrir celui-là. De plus, l'édition est sublime. 


Alors là, je suis aux anges. Je ne m'attendais pas du tout à ce cadeau. Bien sûr, Jane Austen et moi, en tant que fan de cette grande dame, me faisait de l'oeil depuis un bout de temps, mais je ne l'avais jamais acheté. L'avoir dans les mains maintenant me donne très envie de l'ouvrir. L'édition est agréable et promet beaucoup de plaisir et de divertissement. J'ai envie de l'attaquer dès maintenant ...  

mardi 4 septembre 2012

Où je commence doucement à re-challenger!

Bon voilà! J'ai craqué mais que voulez-vous, c'est si tentant! 

  • Chez Titine et Maggie, on passe une année à Londres ... 


Je choisis de faire halte à Bloomsbury en choisissant les 2 lectures que voilà :

- Seule contre la loi de W. Wilkie Collins (Lu!)
- 84 Charing Cross Road de Helen Hanff (Lu!)

  • Chez Alice, on lit les livres cités dans la série des Thursday Next ...

Je n'ai jamais lu les romans de Jasper Fforde (c'est peut-être l'occasion de m'y mettre) mais je me suis laissée tenter par cette liste plus qu’alléchante. Plusieurs romans de ma bibliothèque y sont présents :

- Le professeur de Charlotte Brontë
- La maison d'Âprevent de Charles Dickens
- David Copperfield de Charles Dickens
- Middlemarch de George Eliot 
- Le moulin sur la Floss de George Eliot
- L'Odyssée de Homère
- Macbeth de Shakespeare
- Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne
- L'île mystérieuse de Jules Verne
- Tom Jones de Henry Fielding
- Les voyages de Gulliver de Swift 

Je verrai, selon mes envies, ce que j'ai envie de lire ... Je piocherai dans cette liste de temps à autre ... 

Bonnes lectures à tous!

dimanche 2 septembre 2012

L'importance de la ligne

Le rêve Botticelli
Sophie Chauveau
Challenge L'art dans tous ses états

Folio, 2008.

Florence, quinzième siècle. Sous le règne de Laurent le Magnifique, jamais le sang, la beauté, la mort et la passion ne se sont autant mêlés dans la capitale toscane. Le plus doué des élèves de Fra Filippo Lippi, un certain Sandro Filipepi surnommé depuis l'enfance " botticello - le petit tonneau " va mener à son apogée la peinture de la Renaissance. Maître d'œuvre de la chapelle Sixtine, créateur bouleversant d'un Printemps inouï, il ressent intimement et annonce les soubresauts de son époque. Pendant que Savonarole enflamme la ville par ses prophéties apocalyptiques, il continue à peindre avec fougue. Il entretient alors avec Léonard de Vinci une relation faite de rivalité farouche et d'amitié profonde. Adulé puis oublié de tous, aussi secret que Florence est flamboyante, Botticelli habite un rêve connu de lui seul.


Le rêve Botticelli fait parti, avec La passion Lippi et L'obsession Vinci, du "Siècle de Florence" de Sophie Chauveau. Il s'agit ici du second tome, le 1er parlant de Lippi et le 3ème de Vinci. Même si les trois romans forment un tout, ils peuvent se lire séparément. Commencer par le second tome ne m'a donc pas dérangée. Même si cela m'a donnée envie de lire le 1er tome et même le dernier de cet intéressant "Siècle de Florence". 
Malgré des défauts certains, Le rêve Botticelli m'a fait passer de bons moments. Sandro Botticelli est un peintre que j'ai toujours beaucoup aimé. Principalement ses oeuvres païennes. Pourtant, je ne connaissais rien à sa vie. J'ai donc beaucoup appris en lisant ce roman. J'ai aimé l'ambiance Renaissance de Florence, son faste, son vice, ses excès. C'est un roman très intéressant, qui se lit vite, les pages défilent, Sophie Chauveau nous embarque dans son histoire d'art, d'amour, de violence, de haine et de jalousie. J'ai aimé me perdre dans les rues de Florence, poser devant les yeux passionnés de Botticelli, suivre ses espoirs et surtout ses doutes, ses craintes, ses tourments. Rechercher sur internet tous les tableaux évoqués dans le roman fut agréable et prenant. 
Lippi était le maître de Botticelli, il y a plusieurs allusions à lui dans ce tome. J'ai envie de connaître la vie de ce peintre que je ne connais absolument pas et suivre les premières années de Botticelli en lisant La passion Lippi. Dans le tome que je vous présente, Botticelli a déjà 27 ans. Ses débuts sont narrés dans La passion Lippi. Tout comme l'on croise Leonard de Vinci dans Le rêve Botticelli avant de le retrouver déjà âgé dans L'obsession Vinci. Les trois peintres s'influencent, s'aiment, se jalousent. Ils ont trois existences différentes, mais ils sont liés. Vinci terminera ce qu'a commencé Lippi et Botticelli. 
Bien que Le rêve Botticelli soit un roman agréable et intéressant, je dois reconnaître que la plume de Sophie Chauveau est parfois maladroite. J'ai buté plusieurs fois sur des tournures de phrases lourdes et sur des expressions totalement anachroniques, décalées. Parfois il y aussi une envie d'utiliser un vocabulaire pointu, mais malheureusement, ça ne passe pas, trop surfait : " Sitôt qu'elle sait la trahison, la ville s'ébroue. Des foules en colère se massent autour du palais où se terre Piero. C'est l'émeute. Si la seigneurie le destitue légalement, la foule le chasse sans ménagement. Et c'est un euphémisme. Il fuit la ville, nuitamment, sans emporter le tiers de ses biens. " (p339). Le roman de Sophie Chauveau est écrit dans un style simple et agréable, mais ces apparitions brusques de mots pédants coupent le rythme, ne font pas naturelles. Les ellipses narratives m'ont parfois gênée également parce que trop fréquentes et assez malvenues. On commence un nouveau chapitre et on apprend brusquement au bout de 2 pages que l'action se passe 3 ans après le chapitre précédent. 
Malgré ses défauts dans le style et la forme, Le rêve Botticelli est un roman que j'ai apprécié et qui me donne envie de connaître la genèse et le dénouement du "Siècle de Florence" en lisant le 1er et le dernier tome de cette trilogie. 
A suivre!

" Botticelli voit alors s'animer les vases grecs. S'envoler littéralement ces fameux personnages nus ou drapés, devant qui chacun s'extasie quand on les exhume, et qui l'ont toujours ennuyé. Là, elles exécutent ce qui est gravé sur les poteries antiques. Les vases grecs n'ont jamais représenté autre chose qu'une danse de printemps.
Enlacées, elles dansent. Elles glissent. Elles ondulent, ondoient comme la brise sur les airs mystérieux de Léonard. Le regard de Simonetta se perd vers les collines comme si elle cherchait à imiter les flexions souples des oliviers, la fragilité des fleurs de cosmos, que la brise caresse, l'élégance des cyprès qui ont l'air de s'incliner eux aussi devant tant de beauté. "
(Le rêve Botticelli, Sophie Chauveau, Folio, 2008, p 71-72)

(Source image : La naissance de Vénus, Sandro Botticelli. Wikipedia.org)