lundi 30 septembre 2013

Prenez garde! Le mois terrifiant arrive .... Nyarck!

Voici Halloween, voici Halloween 
Les citrouilles vont mourir de trouille! 
C´est ça Halloween, tout le monde a mauvaise mine 
C´est normal! C´est pour terroriser les fripouilles! 
Minuit sonne... C´est l´heure du crime 
Bienvenue à Halloween! 


Et bien moi, j'aime l'ambiance d'Halloween. Bougies, pumpkin pie, squelettes, diablotins et chair de poule à gogo, tout ça, je trouve ça sympa. D'habitude, je me fais un petit Halloween seule très égoïstement avec une ou deux lectures terrifiantes, un petit gâteau, une petite déco et zou, on en parle plus. Et bien cette année, j'ai décidé de partager, papoter, palabrer ... et j'en suis fière. J'ai même franchement hâte. 
Merci à Lou et Hilde pour l'organisation de ce challenge Halloween 2013 (les infos ici). Nos chères organisatrices nous ont préparés un beau programme (que l'on est libre de suivre ou non). 

En ce qui me concerne, j'ai prévu de lire 5 romans dont un peu de littérature de jeunesse, des classiques gothiques et un roman du grand Maître du suspense. Mais je vais également, lire des BD. 
Voici ma mystérieuse pile hantée :


Je compte également regarder un film "qui fait frissonner" et bien sûr, préparer un bon goûter spécial Halloween. 
Et d'autres choses si l'envie me prend.

Dans le programme de Lou et Hilde, je compte donc participer à la lecture d'un album jeunesse le 5 octobre, d'un classique le 14, je vais aussi publier un billet lors d'un des nombreux mercredis dédiés aux BD, et bien sûr je serai présente pour le Tea time d'Halloween du 20.

Je vous souhaite un beau mois d'octobre.

Et un petit conseil pour finir, regardez bien derrière vous lorsque vous marchez la nuit dehors, ne dites pas 5 fois de suite Bloody Mary en vous regardant dans le miroir, méfiez-vous des clowns et surtout ... surtout ... faites de beaux rêves!


(La chanson ouvrant ce post est bien évidemment tirée du fabuleux L'étrange noël de Monsieur Jack ...)

samedi 28 septembre 2013

Chut! J'écoute ...

Livre audio
Les malheurs de Sophie
La Comtesse de Ségur


J'ai poursuivi ma petit découverte des livres audio avec Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur (lecture entendue ici). 
J'ai pris un plaisir presque indécent à redécouvrir les aventures de cette petite fille bien têtue. J'ai été étonnée de me rendre compte que je connaissais les chapitres de ce roman quasiment par cœur  Je n'ai plus ouvert ce livre depuis ma très jeune adolescence (12-13 ans) et pourtant, je me rappelais de toutes les scènes et même parfois des répliques mot pour mot. Il faut dire que je l'ai tellement lu. Comme je l'aimais ce livre! Les malheurs de Sophie et Les petites filles modèles font partis de ces romans que l'on découvre enfant et qui ne nous quittent plus. J'ai du les lire entier une bonne dizaine de fois et j'ai grappillé des passages un nombre de fois bien plus élevé. Je me rappelle, à une période, avoir lu chaque jour durant plusieurs semaines le premier chapitre des Petites filles modèles. La description de ces deux sœurs, leur quotidien, etc ... Tout ça me fascinait. Les malheurs de Sophie me faisait rire et j'aimais la tendresse, la douceur des Petites filles modèles (je vais d'ailleurs poursuivre mes petites écoutes littéraires avec de roman là).
J'aimais tellement ces histoires qu'adolescente (vieille ado ce coup-ci ... Plus bachelière que collégienne) je regardais avec passion l'adaptation en série animée (ici pour ceux qui s'en souviennent). 

Je me rappelais très bien que certains chapitres des Malheurs de Sophie m'avaient choquée à l'époque. La scène où elle sale et coupe les poissons de sa mère encore vivants. Celle de l'écureuil aussi. C'est un roman assez grave au final et plutôt sérieux. La comtesse de Ségur aborde des thèmes importants comme l'éducation, l'obéissance, l'amitié, la confiance. Les liens qui unissent Sophie à Paul ou même Sophie à sa mère sont très émouvants. Certes, on s'amuse des aventures de l'intrépide Sophie mais on assiste également à de véritables "malheurs". Et puis, j'ai lu Les petites filles modèles. Je sais ce qui arrive dans la vie de Sophie. Et je ne peux plus lire ou entendre Les malheurs de Sophie sans penser à l'horrible Mme Fichini. Et je repense tendrement à Mme de Réan ... 


Les malheurs de Sophie est un roman à glisser dans toutes les mains des petites filles. C'est indispensable, indiscutable, obligatoire! 
Je suis très émue lorsque j'évoque tous ses souvenirs. Les malheurs de Sophie et Les petites filles modèles m'ont tellement fait rêver!  Je n'ai par contre jamais lu le dernier roman de la trilogie de Fleurville : Les vacances. Après avoir terminé ma redécouverte des deux premiers tomes, peut-être vais-je me lancer dans la lecture de cet ultime volume. 

(Source images : wikipedia.org ; liviaaugustae.fr ; culturegratuite.blogspot.com Sophie de Villefromoit)

vendredi 27 septembre 2013

" En partant, elle a ralenti le tempo de sa vie. "

Muette
Eric Pessan


Albin Michel, 2013.


« La nuit, déjà, et Muette écoute vibrer les insectes, glissée jusqu’au nez dans son sac de couchage. Elle a chaud mais ne peut se résoudre à se découvrir. Dehors, dans le grand monde, des gens courent à sa recherche, elle n’a plus de doute à ce sujet. Elle y est. Elle a grand ouvert les portes de sa vie. »

Par sa maîtrise de la langue au plus près des émotions, des impulsions et des souvenirs d’une jeune fugueuse, Eric Pessan, l’auteur d’Incident de personne, compose un roman envoûtant et d’une rare justesse pour évoquer la mue mystérieuse de l’adolescence.


Lors des premières pages, j'ai trouvé le roman d'Eric Pessan (rentrée littéraire 2013) assez caricatural. Une ado perturbée comme on en voit dans beaucoup de films, de livres, etc ... Même le changement de voix (les paroles des parents de Muette s'incrustent dans le fil de ses pensées) me paraissait "déjà vu", un peu "réchauffé". Mais je me suis vite rendue compte au bout de quelques pages que j'avais tort. Eric Pessan nous offre un beau et perturbant roman. Alors, je ne peux pas dire tout de suite ce qui me restera de ce livre dans quelques mois, mais là, tout de suite, à froid, Muette m'a touchée. Il y a un mélange fascinant de bonheur et de douleur dans ce texte. J'ai aimé suivre Muette dans sa vie simple, tranquille. Ces quelques jours de solitude composés de petits instants reposants m'ont presque donné envie de m'exiler en forêt. Mais ce roman m'a aussi poignardée. Ces phrases des parents de Muette faisant irruption dans la narration, celles que je trouvais banales dans un premier temps, m'ont torturée ... tout comme Muette. Elle vit une douce et lente agonie. Les phrases de ses parents la tuent bien plus sûrement que ne le feraient des coups. J'ai senti son mal. Ce sentiment de ne pas être écoutée, prise au sérieux, humiliée, considérée comme une quantité négligeable, pire comme un caillou dans une chaussure ... j'ai eu beaucoup de mal à le supporter. J'ai eu mal au cœur. Et j'ai été désespérée par les derniers mots. Où elle la solution? Quel moyen existe t-il pour que Muette soit enfin libre et respectée? Ce roman m'a renvoyé à mon quotidien où, dans mon métier, des phrases assassines comme celles des parents de Muette j'en entends dix par jour. Des "phrases-couteaux" que les parents balancent inconsciemment à leur enfant. 
Plus qu'un style ou une qualité d'écriture, ces derniers ne m'ont pas bouleversée, je retiens de ce roman l'histoire d'une jeune fille touchante, la situation tragique d'un être qui meure à petit feu. J'ai été remuée par cette histoire. Je pense que Muette est un personnage qu'il faut connaître.


« Dans un film ce serait une course folle et effrénée, pense Muette, une échappée formidable à travers les champs de maïs, de colza et de tournesols, par les sentiers creux où la boue adhère aux pieds ; le cœur battant, hors d'haleine, elle descendrait le vallon pour courir longtemps dans le lit de la petite rivière, l'eau éclaboussant ses jambes et ses cuisses nues, mouillant son short et son tee-shirt [...] »
(Muette, Eric Pessan, Albin Michel, 2013, p 11)

(Source image : Station La muette à Paris sur watsupmanu.fr)

lundi 23 septembre 2013

Et nous? Qu'aurions-nous fait?

Le Chancellor
Jules Verne

Le livre de poche, 2008.

Les passagers qui montent à bord du Chancellor à destination de Liverpool ignorent qu'ils s'apprêtent à vivre de terribles épreuves, dont ils ne sortiront pas tous vivants : incendie, tempête, naufrage, dérive sur un radeau, cannibalisme... S'inspirant du tragique épisode de la Méduse, Jules Verne écrit ce roman sous la forme d'un journal de bord ; à travers les yeux d'un passager, le lecteur suit le destin d'hommes et de femmes luttant pour leur survie et dont la force morale ne surmontera pas toujours la sauvagerie. Sur le thème de la frontière ténue qui sépare la civilisation de la barbarie, Jules Verne écrit là, selon ses termes, un texte " d'un réalisme effrayant".


Je viens de vivre une totale "lecture immersion"... et j'en suis encore toute bouleversée. 
Le Chancellor est mon 2nd Jules Verne après Le château des Carpathes. Avec cette seconde lecture, je commence à comprendre le génie de cette grande plume de la littérature française. 
Jules Verne a le don de nous plonger complètement dans un autre monde. Tel un VRAI conteur, il nous propulse, avec Le Chancellor, dans une aventure terrifiante, une histoire à couper le souffle, qu'il est impossible de quitter même la dernière page tournée. Je crois que Le Chancellor fait parti des livres les plus angoissants que j'ai lu. J'étais oppressée. Je me voyais sur ce navire à deux doigts du naufrage. J'étais entourée par la mer déchaînée à perte de vue. Puis sur ce radeau de fortune, luttant pour ma survie, observée par les autres passagers qui ne voyaient en moi qu'un moyen de se nourrir, un morceau de viande. J'ai ressenti physiquement des émotions dures, violentes, terrifiantes. Ce huis clos m'a engloutie durant plusieurs jours. Parfois pleine d'espoir, parfois résignée, j'étais à bord de ce radeau. 
Certaines scènes sont franchement dures et elles me hantent encore. Mais aucun voyeurisme. Une plume nette, précise, méticuleuse mais aussi humaine, délicate et poétique. Ce roman est vraiment un coup de cœur  Le sujet est certes difficile, mais il est traité avec tant de génie, de maîtrise et d'humanité qu'il en devient un roman passionnant et bouleversant. Jules Verne parle de l'animalité des Hommes, celle que l'on a tous en nous lorsque la faim, la soif nous torturent. On en vient, après la lecture de ce roman, à se demander ce que nous aurions fait, nous, à bord de ce radeau? 
Et puis, toujours ces sublimes gravures des éditions Hetzel qui donnent un petit plus à la lecture ... Superbes!
J'ai le sourire aux lèvres en voyant sur mes étagères : Vingt mille lieues sous les mers, L'île mystérieuse, De la terre à la lune, Le tour du monde en 80 jours, ... Que de belles heures de lecture qui m'attendent! 

" La nuit s'est passée sans incident. Le matin, au point du jour, j'ai pris la main de la morte, qui était froide et dont les membres étaient déjà raidis. Son corps ne peut demeurer plus longtemps dans la hune. Miss Herbey et moi l'enveloppons dans ses vêtements ; puis, quelques prières sont dites pour l'âme de la malheureuse femme, et la première victime de tant de misères est précipitées dans les flots.
A ce moment, un des hommes qui se trouvent dans les haubans fait entendre ces épouvantables paroles :
" Voilà un cadavre que nous regretterons!"
Je me retourne. C'est Owen qui a parlé ainsi.
Puis la pensée me vient que les vivres, en effet, nous manqueront peut-être un jour!"
(Le Chancellor, J. Verne, Livre de poche, 2008, Chap 23, p 144).

(Source image : Le radeau de La Méduse, Géricault, wikipedia.org)

dimanche 22 septembre 2013

Un petit point ...


Il y a quelques mois, je lançais le Challenge Myself ... Ce dernier prendra fin à la mi-janvier (le 12 exactement ... c'est la date du 1er billet). Vous avez encore plusieurs mois pour finir - dans la bonne humeur - votre petit challenge personnel. 
Les idées de défis sont très différentes et j'en suis ravie. De la découverte d'un auteur, en passant par un tour du monde et jusqu'à la lecture d'une série complète, vous avez eu de belles idées et je vous dis bravo. J'avais juste envie de vous féliciter et de vous encourager dans toutes vos belles découvertes. J'espère que vous prenez du plaisir ... C'est l'essentiel! 

Jetez un œil sur le billet récap' : ICI.
Afin que je sois sûre de n'avoir oublié aucun billet.

Bonne lecture! 

mardi 17 septembre 2013

Et zut!

Les trois lumières
Claire Keegan

10/18, 2012.

Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella, des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant. Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes.

C'est un petit roman bien beau que celui de Claire Keegan ... Mais il manque cruellement de pages. 
L'histoire de cette fillette découvrant la tendresse et l'affection auprès de deux étrangers est vraiment touchante (et m'a rappelé le célèbre film français Le grand chemin). J'ai aimé cette douce histoire et le couple Kinsella est vraiment bouleversant. Mais ça se lit trop vite. 
Je suis assez partagée. D'un côté la retenue et le style très suggestif de Claire Keegan sont beaux, intelligents et profonds, mais d'un autre côté, je suis restée sur ma faim. J'aurai aimé plus de détails. J'ai adoré l'univers, les paysages irlandais, la vie simple de la fillette chez les Kinsella, j'aurai aimé y rester. A peine commencé, le roman était déjà fini. Cela n'enlève rien à la belle plume de Claire Keegan, mais ça m'a empêché de me plonger dans le roman aussi bien que je l'aurai souhaité. 
C'est beau, le propos est touchant, les personnages attachants, mais le nombre de pages bien trop mince m'a empêché de me plonger réellement dans ce roman. J'en suis bien attristée ... La campagne irlandaise m'a pourtant envoûtée.

" Kinsella libère ma main et je dégringole le versant de la dune en direction de la mer noire qui déferle, sifflante. Je cours vers les vagues écumeuses pendant qu’elles reculent et me sauve en hurlant dès qu’une nouvelle se fracasse. Lorsque Kinsella me rejoint, nous quittons nos chaussures. Par endroits nous marchons de front, à la limite de la mer qui griffe le sable sous nos pieds nus. A un moment nous entrons dans l’eau et lorsqu’elle lui arrive aux genoux il m’installe sur ses épaules. "
(Les trois lumières, C. Keegan, 10/18, 2012)

(Source image : artmajeur.com Baie de Clew - Irlande)

vendredi 13 septembre 2013

Où je reçois un titre ...

Titine et Deuzenn m'ont choisi pour The versatile blogger award .... et je leur dit un GRAND merci. Je suis très touchée. 
A mon tour de m'y coller.

Les règles sont les suivantes :
« Tout fonctionne par élections affectives :
1 – Tout d’abord, célébrer l’initiative en arborant fièrement les couleurs du logo des Versatile Blogger Award en haut d’un post dédié.
2 – Puis remercier chaleureusement le blogueur / la blogueuse truculent / truculente qui vous aime et vous le fait savoir.
3 – Lister sept petites choses vous concernant.
4 – Nommer quinze blogueurs méritants.
5 – Prévenir lesdits blogueurs que vous avez exprimé tout votre amour à leur attention, par un petit message sur leur blog."
Alors 7 choses sur moi. Je m'y suis déjà attelée il y a quelques jours avec le Tag des 11 alors pour changer un peu je vais révéler 7 choses en me concentrant sur ma vie de maman.
- Mon petit garçon porte le prénom d'un écrivain très célèbre. 
- Je lis des histoires à mon fils depuis qu'il a 1 jour à la maternité. Il n'a pas passé une seule journée de sa vie sans que je lui lise un livre. Il a une belle bibliothèque dans sa chambre qui déborde déjà et il a une carte d'abandonnement à la médiathèque depuis ses 1 an (et il adore y aller). Il n'a pas besoin de moi pour se poser et lire, il le fait de lui même. Il se choisit des livres, s'installe sur son tapis et bouquine. 
- Être Maman dans la vie de tous les jours m'a donné un peu plus confiance en moi. Je sors davantage par exemple. Avant je n'osais pas forcément sortir seule, me balader, etc ... Dès que mon petit bout est arrivé, sortir avec la poussette ou avec lui en écharpe ne me posait plus de souci. Je prend le temps de lire dans les parc, de flâner, de boire des coups en terrasse, etc ... 
- J'ai aussi appris à me remettre chaque jour en question, j'ai appris à culpabiliser pour tout et n'importe quoi. Éduquer un petit être est merveilleux, mais c'est également une lourde responsabilité. On se pose mille questions, on doute, on cherche, .... 
- Mais en ce qui me concerne, être Maman c'est surtout du bonheur. C'est se sentir utile, valorisée, aimée. J'aime m'occuper de lui. J'aime jouer, me balader, rire, le laver, l'habiller, discuter, ... J'aime être maman.
- Voir l'homme qu'on aime devenir papa, c'est tout simplement magique. 
- Oui, parfois lorsque c'est samedi matin et qu'il se réveille à 6h (ça arrive!), j'ouvre les yeux et pendant 3 secondes, je me dis que mes matinées étaient tout de même bien plus calmes avant l'arrivée de Petit Homme. Mais une fois que j'entre dans sa chambre et que je vois sa bouille (yeux bouffis et cheveux en pétard), je me dis que ma vie d'avant était certes plus calme mais tellement plus vide ... 
Je nomme pour The Versatile blogger award : Titine, Deuzenn (qui ne sont plus obligées de répondre vu qu'elles l'ont déjà fait, mais je ne pouvais pas ne pas les nommer), Lou, George, Lilly, Maggie, Lili, Virgule, Emily, Eliza, Miss Léo, Shelbylee, Fleur, Karine, Cléanthe

jeudi 12 septembre 2013

Où il est question de patriotisme ...

Le patriote
Pearl Buck

 Livre de poche, 1965

I-Wan, jeune chinois de riche famille, est brutalement confronté à la misère de ses compatriotes ...
Le luxe de sa demeure lui paraît alors intolérable, et il se consacre à la lutte sociale.
La révolution et la guerre : toutes deux feront d'I-Wan le "patriote" qui combattra pour son pays dans un groupe de partisans. 

Le patriote est mon 10ème Pearl Buck après : Vent d'Est vent d'Ouest, La mère, Pavillon de femmes, Pivoine, Terre coréenne, Impératrice de Chine, La terre chinoise, Les trois filles de Mme Liang, L'exilée.

Le dernier Pearl Buck que j'avais lu, Les trois filles de Mme Liang, ne m'avait pas convaincu. Ce fut très dur car je considère cette grande dame comme une plume particulièrement talentueuse et comme une de mes écrivains favoris. Un seul roman sur les 10 que j'ai lu ne m'a pas envoûté. Je pense pouvoir largement pardonner ça à ma chère Pearl Buck ... Surtout après avoir dégusté et adoré Le patriote
Dieu! Comme ça fait du bien de retrouver la plume douce, poétique, sensible, humaine de Pearl Buck! J'ai complètement embarqué dans l'histoire d'I-Wan. C'est passionnant, addictif, beau, douloureux, plein d'espoir et d'amour ... C'est du Pearl Buck quoi! Dès les premiers mots, j'étais attrapé. Dame Buck m'a jeté un sort dès l'instant où j'ai ouvert le roman et j'ai été envoûtée par son talent de conteuse. Je ne saurai exactement dire ce qui fait la magie de la plume de Pearl Buck, mais elle est extraordinaire. C'est une fée. Elle transforme tout. Son écriture est unique. Elle parle des malheurs de la vie, des atrocités de la guerre avec une retenue incroyable et en mettant en avant les petits plaisirs, les bonheurs, les petits riens de l'existence. 
Les thèmes principaux de ses œuvres se retrouvent encore dans Le patriote : la confrontation entre moderne et ancien, les différences de cultures, ... et puis, j'ai de nouveau retrouvé ce profond amour de l'être humain, cette compréhension de l'Homme et de ses faiblesses. L'étude du cœur, de ses tourments, de ses doutes et de ses espoirs est retranscris avec finesse et sensibilité. La notion d'empathie prend tout son sens à la lecture d'une oeuvre de Pearl Buck. J'ai suivi avec tendresse les aléas de la vie d'I-Wan. J'ai frémi, j'ai souri, je l'ai compris. A la fin de la première partie  j'ai été très surprise, je ne pensais pas que le roman prendrait cette tournure. Les pages se passant au Japon sont sublimes. La troisième et dernière partie défait les derniers nœuds qui restaient noués et Pearl Buck laisse place à notre imagination pour finir cette histoire (Histoire?).
J'ai découvert Pearl Buck à 15 ans. Je ne pensais pas que 13 ans plus tard je continuerai encore à être éblouie par sa poésie et son humanité. Un bijou!

" Sa chambre lui devint un refuge. Il y pensait avec plaisir, tout en travaillant à son bureau. A la fin de la journée, il s'y installait, heureux et solitaire. Il avait commencé à acheter quelques livres, des poèmes et des romans anglais. C'était un genre tout à fait nouveau pour lui. Pas un instant il n'avait cherché à se procurer les livres qu'En Lan et lui lisaient. Du reste, il ne les aurait pas trouvés dans la librairies d'occasion où il se fournissait, car ils étaient interdits. 
I-Wan se lança donc pour la première fois dans des récits d'amour et de passion sans contrainte. Etendu sur les nattes dans sa chambre, il lisait et s'interrompait pour contempler son jardin et réfléchir à sa lecture. "
(Le patriote, Pearl Buck, Livre de poche, 1965, p 147)

(Source image : bluteau.net)

dimanche 8 septembre 2013

C'est bon d'avoir 10 ans

C'est bien
Philippe Delerm

Milan poche, 2013.

C'est bien l'autoroute la nuit ; c'est bien d'être abonné à un journal ; c'est bien de se lever le premier dans la maison ....
Tous ces moments de la vie, ces petits plaisirs du quotidien, c'est bien!

Je suis tombée sur ce petit livre jeunesse totalement par hasard le mois dernier. Je n'ai pu résisté, je l'ai pris et aussitôt rentrée chez moi, je l'ai lu. 
J'ai trouvé l'idée super, un petit recueil composé de textes sur les plaisirs de la vie lorsqu'on est enfant (ou grand enfant!). Alors oui, ce n'est pas de la grande littérature et franchement l'écriture n'est pas transcendante, mais ce livre m'a fait fondre. Il m'a parlé. Il m'a touché. J'aime retrouver dans ce que je lis ces petits moments de la vie un peu particuliers, simples, tendres, un peu égoïstes. Et ce recueil en est truffé. 
J'aurai plaisir à lire ce petit livre avec Romanzino et à lui faire partager ces petits plaisirs que nous offrent la vie. 
Un texte que je conseille à tous les enfants ... et leurs parents! 

En extrait, un bout du texte qui m'a le plus touché C'est bien de lire un livre qui fait peur :
" On est dans sa chambre, c'est l'hiver. Les volets sont bien fermés. On entend le vent qui souffle au-dehors. Les parents sont allés se coucher, eux aussi. Ils croient qu'on a éteint depuis longtemps. mais on n'a vraiment pas envie de dormir. On a juste gardé la lumière de la petite lampe de chevet qui fait un cercle jusqu'au milieu des couvertures. Au-delà, l'obscurité de la chambre est de plus en plus mystérieuse.
On a hesité longtemps avant de choisir le livre. Agatha Christie ne fait pas peur, on suit trop l'enquête et on ne fait pas attention au reste. Les aventures de Sherlock Holmes, c'est mieux, avec les brouillards, les chiens, les chemins de fer parfois. Mais il y a trop de dialogues, et Sherlock est si sûr de lui - on ne peut pas penser qu'il va être vaincu. Finalement, on a choisi L'île au trésor
On a bien fait. Dès le début du livre, il y a une ambiance extraordinaire, avec cette auberge près de la falaise. C'est toujours la tempête là-bas; on a l'impression que c'est toujours la nuit aussi, avec la mer qui gronde tout près. Et puis Jim Hawkins, le héros, se retrouve vite seul avec sa mère à L'Amiral Benbow.
A sa place, on serait mort de terreur. Le vieux pirate réclame du rhum et se met en colère sans qu'on sache pourquoi. Mais le plus effrayant, c'est quand les autres pirates débarquent dans le pays à la recherche de leur ancien complice. C'est une nuit de pleine lune, et l'aveugle donne des coups de canne sur la route blanche en criant :
- N'abandonnez pas le vieux Pew, camarades! Pas le vieux Pew!
Il y a une illustration en couleurs avec cette image, du noir, du mauve, du blanc. C'est un livre un peu vieux avec seulement quelques image _ il n'y en aura pas d'autres avant au moins trente pages. On reste longtemps à regarder celle-là. ... "
(C'est bien, Philippe Delerm, Milan poche, 2013, p35/36)

(Source image : anyresamag.com)

mardi 3 septembre 2013

Nouveaux arrivants littéraires et le tag des 11 le retour ....

Deux billets en un aujourd'hui. 

Un petit retour sur les petits livres que j'ai reçu en cadeaux d'anniversaire pour commencer :




L'envol du héron par l'auteur du Goût des pépins de pommes (souvent croisé mais jamais lu). Une belle couverture et un sujet qui a l'air, ma foi, pas déplaisant. A voir!
Muette d'Eric Pessan. Je ne connaissais pas du tout. Je suis curieuse de savoir ce que ça donne.
Demain j'arrête de Gilles Legardinier. Moi qui aime flâner en librairie et suis toujours au courant des romans à succès (même ceux que je n'ai pas du tout envie de lire), je n'avais jamais entendu parler de ce roman. Depuis, j'ai fouillé et il a apparemment un fan club important. Je ne me tourne normalement pas vers cette littérature, mais je suis ouverte à tout et j'ai hâte d'ouvrir celui-là.
Enfin .... Enfin ... Joie .... Bonheur .... Je possède les deux tomes du Comte de Monte Cristo de mon cher cher cher Dumas. Depuis le temps que je désire les lire et depuis le temps que je repousse l'échéance, ça y est, c'est pour bientôt et pour un événement un peu particulier (je reviendrai dessus ...).
Des femmes remarquables de Barbara Pym. Une plume anglaise que j'ai souvent croisé et que je vais enfin découvrir bientôt.

Et récemment, trois autres romans (hors anniversaire) sont venus rejoindre mes locataires livresques :




Un petit Agatha, L'heure zéro, car ça fait toujours du bien. Encore un Barbara Pym, Une question purement académique et enfin, un roman irlandais qui me faisait de l’œil Les trois lumières de Claire Keegan. 


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Et maintenant, je réponds à 11 nouvelles questions du Tag des 11 à la demande de Noctenbule.
Les règles sont ICI.  Vu que j'y ai répondu récemment, je ne taguerai personne cette fois (je suis en panne de nom!). 

1) Quel est ton premier souvenir de lecture?
Les premiers souvenirs, ce sont les Martine, Caroline, Emilie principalement. Plus tard, il y a eu Les Bennett, les romans de la Comtesse de Ségur, une aventure de l'inspecteur Gadget (avec des pirates), les Alice détective


2) Si tu étais un auteur, quel livre aurais-tu aimé écrire?

Oh lalala ... Euh .... Jane Eyre! J'aime l'ambiance, les personnages et leur complexité. J'aime tout dans cette histoire. 


3) Quel livre offriras-tu à quelqu’un qui n’aime pas trop lire et que tu as vraiment aimé?

L'histoire sans fin de Ende. Un petit bijou sur l'importance, la nécessité même, de l'imaginaire. Sans imagination, c'est la réalité qui meurt. 


4) As-tu assez de place pour ranger tous tes livres chez toi?

C'est chaud! Je suis obligée de les caser comme je peux. J'ai un rangement pas franchement académique. 


5) Vas-tu emprunter des livres à la médiathèque?

Oui. Au moins une fois par mois. Mais pas pour moi, pour mon fils. Je préfère acheter et posséder les romans que je lis. Mais avec Romanzino, c'est différent. Il apprend à choisir les livres qui l'attirent. C'est un beau moment de partage et d'échange. J'adorais aller à la bibliothèque enfant. Je tiens absolument à lui transmettre ce petit bonheur. Et ça tombe bien, il adore!


6) Qu’est ce qui t’a donné envie de créer un blog autour de tes lectures?

Je ne sais plus vraiment. Je crois que c'est au moment où j'ai quitté la fac' de Lettres. Il me fallait une compensation pour combler ce manque. J'aimais mes cours, discuter, palabrer sur mes lectures. Mon blog a été une bonne façon de continuer cela. 


7) Comment choisis-tu tes lectures?

Je lis beaucoup de classiques donc j'ai des titres en réserve depuis des années (la liste des classiques à lire ne se termine jamais ... C'est le tonneau des Danaïdes).
Pour les contemporains, c'est vraiment aux coups de cœur : l'histoire, les avis des blog, la couverture, etc ... 
Ce sont internet, les balades en librairie et ma copine-littéraire mes principaux tentateurs.


8) Si tu étais un héros ou héroïne lequel souhaiterais-tu incarner?

Jane Eyre, Lizzie Bennett, Margaret Hale, Sirius Black, .... Et tant d'autres!


9) Vas-tu voir au cinéma les adaptations de romans/bd?

Pas au ciné, mais après oui, lorsqu'ils sont dispos en DVD, en location ou lorsqu'ils passent à la télé (et une autre façon pas trop légale). J'aime beaucoup me replonger dans une histoire que j'ai aimé.


10) Combien de livres te restent-ils à lire dans ta PAL?

Oh la question mortelle! 
Une bonne 100 aine. Et j'en oublie!


11) Combien de temps peux-tu rester sans lire?

Euh ... Je lis tous les jours. Je dirai donc 12h ... 
Les rares fois où je n'ai pas pu ouvrir mon roman de la journée, j'ai eu la sensation d'avoir oublié quelque chose, je me suis sentie mal, j'ai eu la sensation d'être passée à côté de ma journée. Oui, je sais, je suis tarée. 

Vous êtes libres de répondre à ces petites questions si vous le souhaitez! 

lundi 2 septembre 2013

Fée des eaux

Manon des sources
L'eau des collines Tome 2
Marcel Pagnol



Editions de Fallois, 2005.


Après la mort du Bossu et la vente des Romarins, Manon et sa mère s'installent dans la grotte de Baptistine. Quelques années plus tard, Manon trouve l'occasion de se venger...

Pagnol s'est souvent adapté lui-même, passant aisément du théâtre au cinéma. Ici, il fait le chemin inverse, et adapte un film en roman : Manon des sources (1963), deuxième partie de L'Eau des collines, est la " mise en roman " du film éponyme, tourné dix ans plus tôt. On en retrouve tous les personnages, et on est émerveillé de voir que les dialogues, qui sont souvent, mot à mot, les mêmes, " s'entendent " aussi bien sur la page que sur l'écran. Manon des sources sera une sorte de testament : Pagnol ne réalisera jamais Jean de Florette et n'écrira plus de fiction.


Jean de Florette m'avait envoûtée et séduite. 
Manon des sources m'a complètement absorbée. 
J'ai embarqué passionnément dans cette histoire. Son côté plus "féminin" que Jean de Florette a fait que je me suis davantage projetée dans l'histoire. J'étais Manon la sauvage, effrayée par les hommes et marchant pieds nus dans la garrigue. 
Toujours ces sensations magiques, ces paysages, ces sons et ces senteurs. Un véritable voyage. Et que de rebondissements! Autant Jean de Florette est surtout, pour moi, un roman à ambiance (bien qu'il s'agisse également d'un drame véritable), Manon des sources, lui, n'a rien à envier aux histoires romanesques : complots, mensonges, morts, secrets de famille, folie, ... Un récit passionnant et captivant. J'ai souvent retenu mon souffle. 
J'ai trouvé parfois la jeune Manon bien cruelle. Certes, elle a des excuses. Mais intérieurement, j'avais envie de lui dire d'arrêter de détester les habitants du village. Ugolin, tout comme dans Jean de Florette, m'a fait pitié. Je n'arrive pas à le haïr. C'est un être complexe. Et le Papet. Cette ombre, cet aigle. Je l'ai enfin compris. Je lui ai pardonné. Il n'y a pas réellement de méchants dans cette histoire. Des gens rancuniers, butés, obstinés. Oui. Mais Marcel Pagnol nous présente un petit village rempli d'Hommes avec leurs chagrins et leurs joies, leurs erreurs et leurs moments de gloire. 
Et puis, il y a cette écriture. Ce style sublime qui nous fait passer d'un fou rire à une larme. Ce que j'aime tant chez Dumas ou Dickens, je l'ai retrouvé chez Marcel Pagnol. J'ai souri parfois, ri très souvent et j'ai aussi eu le cœur gros, plein de chagrin et de pitié à d'autres moments. 
C'est une lecture cocon, douillette, une lecture dans laquelle on se sent bien. C'est beau, poétique, profondément humain, drôle et émouvant. Je ne regrette pas d'avoir décidé cette année de découvrir (enfin) Marcel Pagnol. C'est un GRAND écrivain que je viens de rencontrer. Une plume unique. Et je compte bien la relire encore et encore. Un régal! 

" Le murmure était plus fort, c'était une chanson tintante et cristalline... Elle s'arrêta, éleva la petite flamme au-dessus de sa tête, et vit sur le sol danser une étoile : comme elle se penchait, un visage monta vers elle, et c'était le sien. "
(Manon des sources, Marcel Pagnol, Fallois, 2005)


(Source image : sophiedethieulloy.blogspot.com)