jeudi 12 septembre 2013

Où il est question de patriotisme ...

Le patriote
Pearl Buck

 Livre de poche, 1965

I-Wan, jeune chinois de riche famille, est brutalement confronté à la misère de ses compatriotes ...
Le luxe de sa demeure lui paraît alors intolérable, et il se consacre à la lutte sociale.
La révolution et la guerre : toutes deux feront d'I-Wan le "patriote" qui combattra pour son pays dans un groupe de partisans. 

Le patriote est mon 10ème Pearl Buck après : Vent d'Est vent d'Ouest, La mère, Pavillon de femmes, Pivoine, Terre coréenne, Impératrice de Chine, La terre chinoise, Les trois filles de Mme Liang, L'exilée.

Le dernier Pearl Buck que j'avais lu, Les trois filles de Mme Liang, ne m'avait pas convaincu. Ce fut très dur car je considère cette grande dame comme une plume particulièrement talentueuse et comme une de mes écrivains favoris. Un seul roman sur les 10 que j'ai lu ne m'a pas envoûté. Je pense pouvoir largement pardonner ça à ma chère Pearl Buck ... Surtout après avoir dégusté et adoré Le patriote
Dieu! Comme ça fait du bien de retrouver la plume douce, poétique, sensible, humaine de Pearl Buck! J'ai complètement embarqué dans l'histoire d'I-Wan. C'est passionnant, addictif, beau, douloureux, plein d'espoir et d'amour ... C'est du Pearl Buck quoi! Dès les premiers mots, j'étais attrapé. Dame Buck m'a jeté un sort dès l'instant où j'ai ouvert le roman et j'ai été envoûtée par son talent de conteuse. Je ne saurai exactement dire ce qui fait la magie de la plume de Pearl Buck, mais elle est extraordinaire. C'est une fée. Elle transforme tout. Son écriture est unique. Elle parle des malheurs de la vie, des atrocités de la guerre avec une retenue incroyable et en mettant en avant les petits plaisirs, les bonheurs, les petits riens de l'existence. 
Les thèmes principaux de ses œuvres se retrouvent encore dans Le patriote : la confrontation entre moderne et ancien, les différences de cultures, ... et puis, j'ai de nouveau retrouvé ce profond amour de l'être humain, cette compréhension de l'Homme et de ses faiblesses. L'étude du cœur, de ses tourments, de ses doutes et de ses espoirs est retranscris avec finesse et sensibilité. La notion d'empathie prend tout son sens à la lecture d'une oeuvre de Pearl Buck. J'ai suivi avec tendresse les aléas de la vie d'I-Wan. J'ai frémi, j'ai souri, je l'ai compris. A la fin de la première partie  j'ai été très surprise, je ne pensais pas que le roman prendrait cette tournure. Les pages se passant au Japon sont sublimes. La troisième et dernière partie défait les derniers nœuds qui restaient noués et Pearl Buck laisse place à notre imagination pour finir cette histoire (Histoire?).
J'ai découvert Pearl Buck à 15 ans. Je ne pensais pas que 13 ans plus tard je continuerai encore à être éblouie par sa poésie et son humanité. Un bijou!

" Sa chambre lui devint un refuge. Il y pensait avec plaisir, tout en travaillant à son bureau. A la fin de la journée, il s'y installait, heureux et solitaire. Il avait commencé à acheter quelques livres, des poèmes et des romans anglais. C'était un genre tout à fait nouveau pour lui. Pas un instant il n'avait cherché à se procurer les livres qu'En Lan et lui lisaient. Du reste, il ne les aurait pas trouvés dans la librairies d'occasion où il se fournissait, car ils étaient interdits. 
I-Wan se lança donc pour la première fois dans des récits d'amour et de passion sans contrainte. Etendu sur les nattes dans sa chambre, il lisait et s'interrompait pour contempler son jardin et réfléchir à sa lecture. "
(Le patriote, Pearl Buck, Livre de poche, 1965, p 147)

(Source image : bluteau.net)

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