dimanche 12 juillet 2015

" Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens dits "civilisés", il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages. "

Mille femmes blanches
Jim Fergus

Petit bac 2015

 Pocket, 2011.

En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens.Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste alors à la lente agonie de son peuple d'adoption...

Alors que beaucoup d'entre nous prennent le chemin des vacances, de mon côté, l'été est synonyme de longues journées de travail. Je prends le temps d'apprécier mes courts, mais agréables, instants de lecture. Tôt le matin devant mon petit déjeuner lorsque toute la maisonnée dort encore et le soir, dans mon lit avant de me laisser sombrer dans le sommeil. 
J'ai attaqué Mille femmes blanches (noté depuis un bout de temps), lors d'un week-end en famille dans un tipi traditionnel indien. Oui, je sais, je suis un brin compulsive. J'ai refermé ce roman vendredi soir et je dois avouer être assez partagée.
Le sujet m'a beaucoup intéressé. Ne connaissant que peu de choses sur les amérindiens (mais étant de plus en plus sensible à l'Histoire et la littérature étasuniennes), j'ai aimé apprendre les us et coutumes de ce peuple. On ne peut qu'être touché par un tel sujet. Le génocide "silencieux" du peuple amérindien est terrible et je n'en connaissais pas jusqu'alors toutes les horreurs. La façon sournoise avec laquelle le gouvernement américain a mis en place des interdictions chassant progressivement le peuple indien de ses terres fait froid dans le dos. J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce roman. J'aurai aimé tout de même que ce sujet soit traité de façon plus intelligente. Le gros reproche que je fais à ce roman c'est d'être trop "romanesque". Dès les premières pages, j'ai eu la sensation d'être plongée dans un feuilleton de l'été sur TF1. Mille femmes blanches se lit vite, l'histoire est intéressante et j'ai appris beaucoup de choses, mais le style est fade et le tout ressemble trop à un téléfilm de série B. Je n'ai pas réussi à m'attacher à May que j'ai trouvé trop lisse et prévisible. Dans sa globalité, Mille femmes blanches manque de substance et de complexité. Le roman est bourré de caricatures et je n'ai pas réussi à trouver les personnages et les situations crédibles. 
Je n'ai pas détesté ce roman, j'ai même pris plaisir à le lire. J'ai parfois ri, pleuré et frémi. J'ai eu la gorge nouée en lisant les dernières pages. J'étais ravie le soir d'ouvrir le roman et de me retrouver dans la plaine américaine. Mais je dois avouer avoir trop souffert du manque de profondeur et de l'absence de style. 
Un roman à découvrir tout de même ... à condition de vouloir une lecture sans prises de tête.

" Le visage peint de mystérieux motifs, un grand nombre de nos visiteurs étaient vêtus de jambières et de tuniques de cuir resplendissantes, ornées de toutes sortes de parures fantastiques. Certains avaient les jambes et le torse nus, parcourus de curieuses peintures. D'autres, armés de lances décorées de couleurs vives, arboraient des plumes, parfois une coiffe entière. Leurs cheveux tressés étaient embellis de perles et de pièces d'argent frappé, ils portaient des colliers d'os et de dents d'animaux, mais aussi des boutons de cuivre et des clochettes d'argent, de sorte que leur magnifique apparition était accompagnée d'un tintinnabule mélodieux qui ne fit qu'ajouter au sentiment général d'irréalité. "
(Mille femmes blanches, Jim Fergus, Pocket, 2011, p117)


3 commentaires:

Suzanne a dit…

C,est un roman coup de coeur pour moi mais je comprends parfaitement que le côté romanesque enlève quelque peu de la crédibilité. Fergus a beau avoir un respect pour les nations amérindiennes, n'empêche qu'il écrit sous le regard d'un blanc et ça change des choses.

Lou a dit…

J'ai un autre roman de cet auteur en attente dans ma PAL. J'espère qu'il me plaira même si c'est un peu léger. Désolée de m'être peu manifestée récemment, j'ai lu hier tes derniers posts et encore trouvé de jolies pépites. J'ai beaucoup aimé ton billet sur tes différents carnets.
J'ai aussi réalisé que je ne t'avais pas donné mes liens pour le challenge myself. Il faut que je reprenne depuis janvier, gloups :)
Bonne journée off !

Kidae a dit…

Je n'ai pas accroché malgré tout le bien que j'en ai lu. Je retenterai un autre roman de cet auteur pour voir si j'ai plus de chance.